Le refus du bonheur (3/3)
De façon relativement légitime, nous pourrions avoir l’intention véritable et chaleureuse d’être heureux, mais alors que le bonheur est quoi qu’il en soit notre nature profonde, comme nous l’avons vu dans les deux précédentes chroniques (à relire), nous n’avons pas sciemment cette intention. D’ailleurs, à vrai dire, il pourrait sembler absurde d’avoir l’intention d’être ce que nous sommes déjà, d’être ce que nous ne pouvons pas ne pas être.
Aspirons à devenir sciemment ce que nous ne sommes pas conscients d’être ! Manifestons enfin ce que nous sommes et que nous ne pouvons pas ne pas être.
Or, si nous ne pouvons pas avoir l’intention d’être heureux, en quelque sorte, nous pouvons sans peine résister à l’être et nous nous y employons sans retenue ! Le bonheur ne se fabrique pas, le malheur, si ! Nous sommes heureux par nature, parce que par nature, nous sommes paix, joie, amour et lumière. Et le bonheur ne s’acquiert pas non plus, il se dévoile. L’ignorance de tout cela nous lèse effroyablement ! Ainsi, il nous faut, non pas chercher à être heureux, mais cesser de résister à l’être.
Je vous fais partager ici les mots de Kenneth Wapnick qui fut l’enseignant principal d’Un cours en miracles et qui dit cette même vérité de façon encore plus profonde : « Nous avons soif de Dieu, mais nous ne pouvons avoir soif de Lui que si nous croyons que nous sommes séparés et que nous aspirons à nous joindre à lui à nouveau. Cela ne fait que renforcer la pensée même que nous essayons de défaire. Le fait est que nous n’avons pas besoin de nous joindre à Dieu, mais seulement d’accepter que nous sommes déjà un avec Lui. Notre véritable désir est de quitter la prison de l’ego, en comprenant que d’être avec l’ego est destructeur. » Ces mots confirment qu’un certain vouloir nous éloignent de ce que nous disons vouloir. Voyons le lien étroit entre le Divin, notre nature profonde et le bonheur.
Nous ne sommes pas heureux ou pas plus que nous le sommes, essentiellement parce que nous nous y refusons. Parmi les fausses raisons que nous pouvons nous donner, il y a mise en avant de la misère dans le monde sous de multiples formes, avec notamment ce qu’endurent des enfants et des animaux. « Comment peux-tu être heureux face à la souffrance humaine et animale ? » La misère du monde ne réclame pas notre souffrance. À l’évidence, un enfant malade ou dans le chagrin jouira davantage des soins prodigués par une mère heureuse que par une mère malheureuse. Non, la souffrance ne réclame pas la souffrance. La souffrance est un manque de conscience. Elle bénéficiera de l’empathie et de la gratitude, et tout rajout douloureux ne pourra que l’empirer.
D’ailleurs, la misère que nous utilisons pour dire notre colère, notre désespoir ou notre sentiment d’injustice, par exemple, est de la misère que nous entretenons, que nous surajoutons précisément à la misère du monde. Nous attirons et maintenons ce qui sert nos réactions. Réagir, c’est mettre de l’huile sur le feu et ce n’est pas toujours uniquement de façon indirecte, invisible, énergétique. Enfin, en demeurant malheureux, admettons-le, nous ne propageons pas autour de nous le contraire de la misère que nous déplorons. Voyons tout cela sans rien en penser, sans (nous) causer plus de misère ! Simplement, reconnaissons sans déni comment nous fonctionnons et renonçons à tout jugement aussi à cet égard.
Il n’y a bien sûr aucune raison défendable de ne pas être heureux, ce qui rappelle que ce que l’on croit ou peut croire est faux. D’ailleurs, être heureux ne dépend de rien d’extérieur. Au mieux, le monde extérieur peut être utilisé pour célébrer le bonheur dévoilé. Plus on est heureux, plus on s’attire de l’harmonie. Plus on est malheureux, plus on s’attire de quoi le rester. Invitons-nous à être de plus en plus à l’écoute de ce que nous sommes en essence, juste à partir du constat que nous privilégions ordinairement le « moi pensant », ce pour quoi nous nous prenons.
Et une amie me suggère que nous ne savons peut-être pas comment être heureux, comme si nous pouvions mettre en avant ce manque de savoir-faire pour expliquer notre mal de vivre. Je n’entends personne parler d’un de leurs problèmes comme étant le fait de ne pas savoir comment être heureux, même si cela pourrait être l’excuse que certains se donnent. Être heureux demande, non pas de faire quoi que ce soit, mais de cesser de faire ce que l’on fait, de décrédibiliser ce que l’on pense, ce que l’on croit. Pour atteindre un objectif, je l’ai dit, il faut d’abord y être disposé et en avoir véritablement l’intention.
S’il avait fallu définir le bonheur, j’aurais simplement mentionné le bien-être ou le contentement, mais une définition spécifique du bonheur ne modifie en rien la façon dont nous le vivons, ni ne conditionne ce que nous pouvons en dire ici. Le bonheur attendu et recherché est illusoire, mais ce qui est en cause, c’est, non pas le bonheur lui-même, mais la quête, l’attente, le vouloir, lesquels sont basés sur la peur, ainsi que tout ce qui revient à le refuser. Et ce bonheur que nous voulons, recherchons et attendons ordinairement n’est rien d’autre que de la compensation, du soulagement toujours très éphémère.
Or, il reste que nous pouvons réellement être heureux, nous sentir heureux, basculer du mal-être au bien-être. Oui, nous le pouvons. Et, j’insiste, l’ignorer ne nous aide pas ; ne pas y croire ne nous aide pas ; préférer le problématique ou le conflictuel ne nous aide pas ; rester dans la tête ne nous aide pas ; refuser le bonheur, à l’évidence, ne nous aide pas… Et faire fi de tout cela ne fait que nous engluer.
Que feriez-vous, là tout de suite, si vous étiez heureux, si vous étiez bien, si vous vous sentiez bien (bien-être) ? Que feriez-vous, que pourriez-vous avoir envie de faire ? Accordez-vous vraiment un temps pour répondre pour vous-même à cette question. Vous n’êtes pas pour rien intéressé à être heureux, quand vous l’êtes ! Vous n’allez pas être heureux pour demeurer passif ad vitam aeternam. Que vous permettrait maintenant le seul fait de vous sentir bien, sans attentes, ni préoccupations ? Que feriez-vous qui ne dépend que de vous ?
Pour répondre moi-même à la question qui m’était venue, déjà autrement invité pour diverses raisons, je me suis arrêté, j’ai fait 20 minutes de vélo d’appartement (ce que je n’avais plus fait depuis plusieurs années). J’en reviens avec plus d’énergie et une nouvelle intention enthousiasmante (après plusieurs semaines, je poursuis l’entraînement quotidien, avec bonheur). L’action et le mouvement physiques choisis revêtent une grande importance, produisent des effets immédiats…
D’une manière ou d’une autre, tendre vers le bonheur, avoir l’intention d’être heureux, implique de l’action et du mouvement (même l’étymologie parle du mouvement : « diriger son attention vers »). En frappant dans les mains, on dit parfois : « Allez, allons-y ! » ou « Allez, on y va maintenant ! ». « Il faut savoir ce que l’on veut », peut-on dire également, ce qui est parfois plein de bon sens. Et il est là question de l’incitation soutenue à être heureux, quelle audace, quelle insolence, quelle importunité ! Oui, on peut se sentir importuné, donc plus ou moins agressé, y compris face à une attention des plus généreuses. Alors, autant le dire, autant le savoir, pour laisser enfin le bonheur, pour le permettre, nous partons de loin, de très loin ! Nous avons du chemin à parcourir, mais maintenant, « allons-y ! »
Pensez à différentes choses que vous avez réalisé dans votre vie, après en avoir eu l’intention, sans avoir eu bien sûr à le regretter. Peut-être avez-vous vraiment tenu à faire certaines études, avec succès, à faire une formation qui vous a comblé longtemps, à apprendre une langue étrangère, à nager, à danser, à jouer d’un instrument, à faire de la poterie, de la couture, de la sculpture, à pratiquer un sport, voire à faire (enfin) savoir à une personne que vous l’aimiez. Peut-être vous êtes-vous mis au yoga, au taïchi, à la méditation ou avez-vous longtemps été très actif dans une association… À vous de trouver votre propre exemple !
Et quand vous l’aurez trouvé, vous pourrez observer que votre projet vous a fait bouger, vous a fait agir, vous a mis dans le mouvement. Mieux encore, vous avez aimé votre projet, vous l’avez chéri, vous lui avez donné beaucoup d’attention. Alors, avez-vous déjà chéri l’idée d’être heureux ? Lui avez-vous accordé beaucoup d’attention, autant qu’à ce projet enthousiasmant que vous avez réalisé ? Il est très vraisemblable que non ou alors, vous êtes déjà heureux !
Malgré nos éventuelles considérations contraires, il est peu probable que nous proclamions en toute conscience que nous ne voulons pas du bonheur. Toutefois, nous ne trouverions pas grand-chose, dans notre façon de vivre, qui témoigne de notre disposition à être heureux, à l’être véritablement. Ne confondons pas le bonheur avec la satisfaction généralement recherchée et parfois vécue au coup par coup à travers nos attentes compensatrices, incluant ce que nous mettons en place pour démentir ce que nous craignons ou croyons. On pourrait croire vivre du bonheur quand on s’en trouve encore bien loin. Le problème ne sont pas les compensations en elles-mêmes, mais c’est la croyance qu’elles sont le but à atteindre.
Par culpabilité, par exemple, on peut être prêt à donner beaucoup, à se dépenser sans compter. Il y a forcément de la satisfaction à le faire, mais ça n’est pas le bonheur. Il y a même de la satisfaction vécue à travers la souffrance : « Je souffre tant que je peux me sentir moins coupable et je vais même être récompenser. « Que c’est bon ! » Nous pouvons donc aussi prendre pour le bonheur tout ce qui soulage. Certains de ceux qui peuvent régulièrement s’offrir les services d’une prostituée se croient probablement heureux. En réalité, « personne » n’imagine pouvoir être véritablement heureux.
De même que l’aveugle que « je suis », comme tous les autres, je ne suis pas censé regarder, de même, du fait de notre conditionnement, nous ne sommes pas censés être heureux. J’ai été et je suis resté aveugle, ce qui a « logiquement » délaissé la possibilité de regarder. Nous sommes et restons avec l’impression d’être abandonnés, dévalorisés, maltraités, rejetés et/ou trahis, ce qui exclut de fait la possibilité d’être heureux. Ainsi, nous avons besoin de passer de nos positionnements conditionnés, de notre fonctionnement habituel, à la disposition à sourire à la vie. Nous pourrons assez vite en apprécier les effets, mais accordons-nous tout le temps nécessaire !
Nous nous sommes identifiés à un abandonné, à un dévalorisé, à un maltraité, à un rejeté et/ou à un trahi, à un aveugle dans mon cas, et la désidentification nécessaire demande généralement du temps. Mais d’abord, y sommes-nous disposés ? La disposition peut aussi être partielle, relative. En somme, ce qui peut prendre du temps, c’est l’affermissement de notre disposition à nous désidentifier, à cesser de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Nous avons bien du mal, reconnaissons-le, à nous défaire de « l’image de soi » que nous avons faite nôtre.
Je n’ai jamais été un aveugle (même si j’ai fait l’expérience de la cécité physique) et nous n’avons jamais été un malheureux (même si nous avons fait l’expérience de traitements éprouvants), sans oublier que nous n’avons pas été victimes du hasard, de la fatalité, du non-mérite, de l’injustice, de la malchance, ni de la malédiction. Aujourd’hui, il m’incombe de regarder ; aujourd’hui, il nous incombe d’être heureux. Et, vérité trop méconnue, nous pouvons l’être.
Notre relation au bonheur ou son dévoilement dépend aussi de la façon dont nous vivons notre pouvoir. À partir de notre ego, nous pouvons prétendre bien des choses, à tort ou à raison, des choses qui sont plus inutiles les unes que les autres, voire qui occasionnent de l’adversité. À partir de notre vraie nature, notre pouvoir est illimité et cela, nous l’ignorons. Nous évoluons d’ailleurs avec la croyance d’être sans pouvoir. Elle explique en partie le malaise qui est le nôtre face aux épreuves auxquelles nous pouvons être confrontés. Se retrouver par exemple face à la folie du monde avec notre croyance (surtout inconsciente) d’être sans pouvoir, c’est forcément terrifiant. Avoir peur, c’est simple, c’est « déclarer » que l’on est sans pouvoir, c’est le croire. Dès lors, quelle place laissons-nous au bonheur ?
Quand nous n’avons pas envie de faire ce qui pourrait cependant nous convenir, d’ailleurs en le sachant fort bien, nous choisissons de renoncer à notre pouvoir. Non seulement nous ignorons notre pouvoir réel, nous pouvons même le nier, mais de toutes façons, quand nous pouvons le reconnaître, nous ne l’utilisons pas davantage. Nous faisons toujours du mieux que nous pouvons, certes, mais faisons-nous vraiment toujours ce qui est en notre pouvoir ? Nous pouvons réaliser bien plus que ce que nous savons être possible, mais tout d’abord, que faisons-nous réellement de ce que nous savons pouvoir accomplir ?
Je peux faire le ménage, celui dont je déplore qu’il ne soit pas fait, mais je ne le fais pas toujours pour autant. Je peux m’entraîner physiquement, sachant que ça me fait du bien, mais je ne le fais pas. Voilà du pouvoir laissé de côté ! En suis-je heureux après coup ? Ne pas faire ce que nous pouvons faire, cela nous rend-il plus heureux ? Or, il est intéressant d’observer que l’on tarde à faire ce à quoi l’on ne renonce pas, qui peut tout à fait nous convenir, comme si cela permettait du « bonheur » immédiat, alors que l’on peut simultanément se forcer à faire ce qui nous coûte et à quoi on ferait mieux de renoncer !
Nous n’avons pas fait une chose ou une autre, ce qui aurait pu nous convenir, parce que nous n’en avions pas envie. Ne serait-ce pas, en effet, avec l’idée d’être plus heureux ? Une croyance possible ! Au moment où nous choisissons de ne pas agir, nous avons forcément l’idée que c’est mieux ainsi pour nous. Prenons le temps de reconnaître ce que nous ressentons en lien à ce que nous ne faisons pas, ce que nous n’avons pas fait. L’effet sur nous de la non-action n’est de loin pas heureux. De même qu’une demande non formulée nous encombre, une action retenue nous crispe. Nous avons besoin d’action et de mouvement, suivant nos propres élans, et si nous nous en privons, nous éprouvons la privation à tous les niveaux, y compris sur les plans physiques et énergétiques.
À chaque fois que nous sommes réactivés émotionnellement, nous pourrions y découvrir un aspect qui renvoie au rapport au pouvoir. Souvent, d’une certaine manière, nous n’avons pas usé de notre pouvoir, celui de dire, de demander, de refuser, de proposer, de vérifier, etc. Nous sommes aussi malheureux de nous croire sans pouvoir d’un côté et, de l’autre, de ne rien faire de notre pouvoir déjà confirmé. Jamais, nous nous sentirons bien à ne pas user de notre pouvoir. Et il s’agit bien d’un pouvoir illimité. Ce pouvoir-là n’est évidemment pas celui de l’ego, du personnage auquel nous restons identifiés.
En bien des circonstances, nous n’utilisons pas notre pouvoir, d’abord celui dont nous ne pourrions même pas douter, et nous nous attendons simultanément à ce que les choses se présentent à notre convenance. Et par effet de quel pouvoir ces choses doivent-elles se produire comme nous l’entendons ? Pourquoi du pouvoir devrait-il être exercé à l’extérieur, bien sûr en notre faveur, alors que nous n’exerçons pas le nôtre ? Nous n’assumons pas notre responsabilité et, de façon inconsciente ou indirecte, nous nous attendons à ce qu’autrui et la vie l’assument à notre place.
L’attente du sauveur est ici concernée, directement impliquée. Il s’agit d’une illusion dont il semble que nous soyons peu et rarement conscients. En fait, c’est l’attitude maintenue à l’âge adulte du bébé et du petit enfant qui dépend logiquement et complètement de son milieu, de ses parents. Nous sommes totalement responsables de notre bonheur – personne jamais ne nous rendra heureux – et la reconnaissance de cette responsabilité est d’un effet extraordinaire, parce que pour assumer notre responsabilité, nous avons tout le pouvoir nécessaire. D’ailleurs, certes inconsciemment, nous utilisons d’abord ce pouvoir pour maintenir, pour nous créer ou pour nous attirer tout ce à quoi nous réagissons et pour que rien ne change.
En restant dans la réaction, en fait dans la souffrance, nous contribuons à l’adversité, nous manifestons (malgré nous) notre malveillance. En même temps, à partir d’un grand nombre de nos positions que nous pouvons penser anodines, nous encourageons le mensonge, les duperies, les faux-semblants. S’il est plus sage et plus sain de ne pas réagir contre la folie ambiante, de ne même pas la juger, il reste important de ne pas faire comme si elle n’existait pas, de ne rien dire ni rien faire qui la serve, qui la valide, qui l’encourage.
Pour l’essentiel, ce qui constitue et maintient notre dysfonctionnement ataviquement intégré, c’est la substitution à l’être du paraître, de l’avoir et du faire (du fabriquer). Au lieu d’être, notamment heureux, aussi en contact direct avec le pouvoir illimité, nous VOULONS : faire, devenir, posséder, même avoir, recevoir, prompt à prendre sans rien donner, faire sensation, capturer les regards, éliminer ce et ceux qui semblent représenter un obstacle. Quand nous vivons un vrai moment juste en étant, « dans l’être », là où nous ne pouvons qu’être heureux, la substitution du vouloir, sous quelque forme que ce soit, n’existe plus et pourrait révéler son aberration. Rappelons que le vrai pouvoir, illimité, n’est pas quelque chose que nous avons, intrinsèquement, mais qu’il est aussi ce que nous sommes.
Donc, considérons de près notre rapport au pouvoir et reconnaissons que nous en usons peu de façon heureuse, d’abord à notre détriment. Entendons surtout que nous pouvons beaucoup. D’un certain point de vue, nous pouvons tout, mais commençons donc par reconnaître ce que nous pourrions, incontestablement, alors que nous restons inertes, sans prendre d’initiatives, en restant résignés, en continuant de nous soumettre ou de simplement subir les choses. Bien sûr, je parle ici du pouvoir heureux, utile, contributif, et non pas de celui que nous utilisons sans modération pour réagir, pour nous contrôler, pour tenter de contrôler les autres, pour mettre en place des compensations (aussi relationnelles).
Ou bien reconnaissons que nous n’avons pas l’intention de changer quoi que ce soit dans notre existence, ou bien donnons-nous le temps d’intégrer un nouveau regard, une nouvelle disposition. Nous allons regarder et nous disposer comme jamais jusque-là. Apprécions le chemin à emprunter. À la fois, il est incontournable et il s’avère plaisant. Dès lors qu’il s’agit de s’ouvrir au meilleur, au bonheur, rien de pénible n’est requis. Un apprentissage doit s’inscrire dans un contexte indésirable, être pollué par des attentes ou encore être imposé pour être mal vécu, être vécu de façon pénible.
Ici, personne n’exige rien de nous-mêmes, nous non plus, mais simplement, nous nous rappelons un joyau, en sachant qu’il a toujours été là, dans notre cœur et que ce joyau s’appelle bonheur. Parce que nous nous le rappelons, maintenant, nous sommes touchés. Nous sommes touchés, parce que nous nous sommes ouverts. Parce que nous sommes touchés et ouverts, nous sommes réceptifs, conscients et réceptifs. Nous sommes disposés à laisser être ce bonheur, à le manifester, à le propager. Il n’y a plus « nous qui… », il n’y a plus que le bonheur.
Il n’y a plus d’avant, ni d’après. Il n’y a plus de passé, plus d’histoires ; il n’y a plus de peur, parce qu’il n’y a plus d’après, plus de futur. Il n’y a qu’ici et maintenant, ici et maintenant où tout est paisible, joyeux, aimant, lumineux, puissamment fondateur, heureux. La reconnaissance pure et simple de cet « espace » divin guérit ce qui doit être guéri, libère ce qui doit être libéré, nourrit ce qui doit être nourri, établit précisément ce qui doit être établi. Désormais, plus rien ne s’y oppose. Personne n’est obligé de viser le bonheur, mais chacun peut choisir de s’écarter du chemin pour permettre à ce dernier de se révéler.C’est le penser qui est alors écarté.
Laissez-vous glisser à travers ces mots, sans chercher à les comprendre, à travers ce qu’ils évoquent pour vous dans l’instant en termes d’expérience. Si vous y tenez, vous en parlerez à loisir plus tard. Ne cherchez pas à dire, à penser, juste soyez ! Ce que vous êtes est heureux, sans mots, sans cause, d’une puissance insoupçonnée. Beaucoup de mots le voilent, le limitent. Il y a « penser », mais il y a avant tout « être » et « être », c’est notamment « pouvoir », paix, amour et puissance.
Dès lors que nous nous disposons à être heureux, nous le sommes. Parce que nous POUVONS nous disposer à être heureux, nous POUVONS l’être. Nous pouvons « tout », sauf ce à quoi nous n’aspirons pas, parce que nous sommes aussi libres et nous le restons. Libre à nous de ne pas préférer le bonheur, même s’il s’agit d’une préférence inconsciente. Maintenant, nous savons notre préférence incongrue. Nous ne nous la reprochons pas, ni ne la revendiquons plus.
Nous offrons notre attention au bonheur, à l’idée du bonheur, et nous ne prétendons rien. Il n’y a pas lieu de savoir mieux que quiconque, parce qu’il n’y a rien à savoir quand il s’agit de juste être. Être heureux, c’est essentiellement être. Être, juste être, c’est forcément être heureux.Quand nous faisons l’expérience d’un moment sans pensées qui retiennent l’attention et que n’est plus que la conscience, nous sommes, nous sommes heureux. Aussi souvent que possible ou quand le cœur nous en dit, choisissons de retirer tout crédit aux pensées vagabondes ou, ce qui s’avérera être la même chose, soyons heureux.
Sachons et rappelons-nous simplement que nous n’avons pas appris à vivre selon notre vraie nature, ni donc à être heureux, et accordons-nous tout le temps nécessaire pour sortir de l’ornière qui nous aveugle et pour emprunter la voie lumineuse du cœur. Notre seule disposition à être heureux nous guidera sur le chemin. Une chose est sûre, nous n’aurons jamais à regretter de préférer le bonheur.
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