Le déni effroyable et inutile de notre inconscience (2/2)
ans cette nouvelle chronique, nous continuons de considérer d’un peu plus près notre état ordinaire d’inconscience. La lecture ou la relecture de la précédente pourrait s’avérer utile. Or, précisons-le ici d’emblée, tel que nous le subissons et surtout en témoignons, notre état d’inconscience ordinaire pourrait a contrario signifier que nous sommes souvent très conscients : pour ne surtout pas mettre notre attention sur ce qui en aurait pourtant grand besoin, il faut bien qu’il y ait de la conscience ! Quand on est dans la fuite, par exemple, il y a forcément conscience de la chose évitée. En l’occurrence, oui, nous aurions besoin d’être sciemment conscients !
J’ai personnellement vu combien, encore enfant, je mettais mon attention sur des frivolités pour ne surtout pas la laisser là où ça faisait mal. Certains qui racontent une histoire censée être très drôle, à un moment particulier où ils coupent une communication, veulent en réalité éviter à tout prix une confrontation personnelle. Quelle conscience alors que la leur ! Puisque nous sommes conscients quoi qu’il en soit, invitons-nous donc désormais à l’être sciemment ! Même en plein sommeil, nous demeurons conscients : si nous ne l’étions pas, nous ne pourrions pas utiliser un réveille-matin, ni répondre à qui nous appelle ou nous touche. Nous pourrions donc dire que nous sommes « inconscients » de combien nous sommes conscients en réalité.
D’autant plus que la circonstance du moment (relationnelle ou matérielle) n’est pas la cause de la façon dont nous l’éprouvons, cette cause étant le douloureux non reconnu et donc non libéré, nous n’intégrons pas avant longtemps qu’il nous faut absolument priver de notre attention la circonstance extérieure. Nous devons ou pouvons priver d’attention toute circonstance contrariante pour l’accorder totalement et exclusivement à ce que nous ressentons, bien sûr si nous ambitionnons la possibilité de nous sentir bien (contents, en paix, épanouis). Nous devrions consacrer tout notre potentiel d’attention exclusivement, ou bien à ce que nous pouvons apprécier, ce qui inclut même l’empathie, ou bien à nos ressentis douloureux. Il n’y a absolument rien qui en soit plus digne.
Quand nous n’entendons pas ou ne pouvons pas suivre la proposition qui vient d’être faite, quand nous y résistons manifestement, nous pourrions réaliser que seul nous intéresse, non pas de nous libérer de quoi que ce soit, mais l’attente que la situation déplorée change, voire le seul fait de pouvoir la déplorer. On se moquerait bien alors de savoir ou de se rappeler qu’un éventuel changement extérieur ne produirait au mieux qu’un soulagement très éphémère. Sans tarder beaucoup, une autre attente ou une autre déploration prendrait le relais. N’est-ce pas en définitive ce que nous avons toujours vécu ?
Oui, on peut dire que tout le monde vit ce scénario piégeur et, quand nous y sommes pris, que cette explication nous indiffère totalement. Nous restons pris dans l’orbite dans lequel nous a placés notre conditionnement. Il y a lieu d’inviter de la conscience ; il y a bien un manque de conscience ; la conscience semble absente ; il n’y a pas de lumière ici ; il faut faire la lumière ; que l’amour soit ; que cesse le règne du penser ; que sa futilité apparaisse au grand jour ; puissions-nous basculer du penser à l’observation, du jugement à l’amour ; que nous reconnaissions en nous la douceur et la préférions au penser, à n’importe quelle pensée…
Si nous relisons ces trois derniers paragraphes, que se passe-t-il en nous ? Voyons-nous, entendons-nous quelque chose ? Nous disposons-nous à quelque chose, à autre chose ? Restons-nous comme si nous n’avions rien vu, rien entendu ? Nous sommes effectivement dans ce dernier cas si la lecture attentive de ces mots n’est pas l’occasion d’une expérience immédiate remarquable. C’est beaucoup l’ignorance qui fait que nous nous maintenions dans une réalité qui nous lèse et que nous ne favorisions pas la voie libératrice. Disons alors que notre état d’inconscience reste en cause. Il s’appelle aussi refus, non-acceptation.
On peut dire que nous menons toute notre existence sans conscience « utilisée », que nous manquons terriblement d’une disposition heureuse consciente, ou bien que nous sommes la proie de croyances jamais remises en question. Par exemple, nous vivons ou envisageons une foule de choses comme si elles étaient évidentes, incontestables. Au mieux, nous voyons d’autres personnes fonctionner effectivement de cette façon et nous ne soupçonnons pas que nous faisons de même. Ce ne sont que les contextes qui diffèrent, mais il n’y a pas de différences entre nous : tous, nous avons tous nos croyances, nos positionnements, nos évidences, nos certitudes. À notre manière, nous n’acceptons pas une personne qui n’accepte pas une chose ou une autre, mais qui de cette personne ou de nous-mêmes est le plus conscient de sa non-acceptation ? Plus probablement l’autre personne !
Outre le phénomène « croire » envahissant, l’état émotionnel profond chronique tient bon, même quand on a conscientisé un vieux schéma impliqué. Nous avons pu reconnaître notre tendance absurde à culpabiliser et nous continuons pourtant de nous sentir coupables. Nous sommes tous aveugles, mais notre cécité prend des formes différentes et ces divers aveuglements expliquent en partie les conflits relationnels, les rencontres impossibles ou des relations qui s’arrêtent de façon étrange, inattendue. Et en général, au lieu de mettre son attention là-dessus, on y plaque encore d’autres croyances.
On pourrait simplement être au besoin conscient de l’état émotionnel de l’instant comme n’étant rien d’autre qu’un vieux revécu, que rien d’actuel ne pourrait justifier. Hélas, cette conscience-là, on ne l’a pas ! Dans son acception explorée ici, la conscience pourrait n’être rien d’autre que de l’acceptation véritable. Quant à notre état d’inconscience chronique, nous pouvons l’assimiler à du refus permanent. Nous pouvons revendiquer notre refus, notre non-acceptation, mais en général, la chose est secrète, occulté, et c’est peut-être là où nous pouvons mentionner de façon plus appropriée notre état d’inconscience : nous ne voyons pas les liens étroits entre nos options, fonctionnements et leurs effets inéluctables.
La première chose que nous pouvons conscientiser, de façon très facile (croyais-je au début), ce sont nos réactions, notre état réactionnel. Il est la réponse à notre conditionnement, à nos blessures. Oui, il est relativement facile à identifier, bien sûr si nous sommes réellement et sincèrement disposés à le faire. J’ai pourtant vu même des thérapeutes incapables de considérer la réalité de leurs propres postures réactionnelles. Or, tandis que nous ne reconnaissons pas nos propres réactions ordinaires, notre état réactionnel chronique, nous ne pouvons pas ignorer de même les réactions de certaines personnes de notre entourage. Elles nous blessent parfois et nous croyons même qu’il nous faut faire avec. Envisageons de cesser de déplorer les réactions d’autrui sans jamais soupçonner les nôtres.
N’avez-vous jamais connu personne qui passe son temps à se plaindre ? Il se pourrait même que vous évitiez de croiser certaines relations, en sachant très bien qu’elles vont encore vous assommer de lamentations. La plainte, la lamentation, c’est bien sûr une réaction, une attitude réactionnelle qui s’explique comme toutes les autres, mais elle est particulièrement visible. Non moins visible, la rébellion, l’indignation en est une autre. On ne peut pas confondre plainte et rébellion : le plaintif geint, le rebelle aboie. Ces deux premières réactions seraient-elles difficiles à identifier, à conscientiser ? Pour beaucoup de plaintifs et de rebelles eux-mêmes, bien sûr ! En fait, on comprend bien que c’est quelque chose qu’ils ne peuvent pas accepter !
En consultation, quand une personne finit par me dire, par exemple, « je ne peux pas m’empêcher de réagir », en l’occurrence « de me plaindre, de pleurnicher » ou « de me révolter, de piquer une colère », je ne peux que la féliciter, parce qu’elle est alors devenue consciente, ce qui ne reste pas sans effets. Ce qui est alors important, c’est de l’aider à ne pas se reprocher sa réaction, à ne pas réagir à sa réaction, donc contre elle-même.
Et pour l’aider, je lui explique notamment qu’elle n’a rien à m’envier : ma réaction principale a été la rumination, ce qui veut dire ressasser dans son coin. Ce qu’il m’en reste ? Laissons ça ! Et à choisir, j’aurais préféré être un petit plaintif ou un petit rebelle qu’un grand bougon. Il est pareillement préférable d’être un petit bougon, un petit ruminant qu’un grand plaintif, qu’un grand révolté… Aucune réaction n’est préférable à une autre, son intensité seule faisant la différence. Or, l’essentiel est à un tout autre niveau. C’est la conscience que l’on a de sa réaction, de son état réactionnel, quel qu’il soit et quelle que soit son intensité.
Votre propre attitude réactionnelle prédominante peut être encore la soumission ou la résignation. Ces deux réactions sont passives, mais elles sont pareillement autodestructrices. En vain, le soumis attend son tour, attend le bon moment, croyant même qu’il va être payé de retour, alors que le résigné s’attend à ne jamais rien vivre d’heureux, avec la croyance « la vie est comme ça ». Là encore, on reconnaîtra plus aisément chez autrui qu’en soi-même chacune de ces deux réactions également très différentes.
Nous sommes tous concernés par au moins l’une de ces attitudes réactionnelles très distinctes et manifestes, et si nous ne pouvons cependant pas l’admettre, la conscientiser, qu’y aurait-il d’étonnant à ce que tant d’autres choses nous échappent, à ce que nous demeurions inconscients d’aspects plus subtils ? Si nous ne pouvons pas voir une poutre, nous ne verrons pas non plus une paille, sauf « celle qui semble être dans l’œil de notre frère (de notre prochain) » ! En principe, qui ne voit pas le manifeste ne voit pas le subtil.
Il est évident, par exemple, que sans conscience de nos diverses réactions, nous n’aurons qu’une idée relativement limitée de la réalité de notre peur chronique, de notre profonde honte et/ou de notre sentiment irrationnel de culpabilité. Toute réaction dit notre résistance à nous confronter à nos vieilles douleurs. La solitude, la frustration, le manque, l’insatisfaction, la tristesse en sont d’autres qui demandent elles aussi à être reconnues, à être accueillies, pour être enfin libérées, ce que nos réactions ont pour effet d’empêcher. N’importe laquelle de nos propres réactions reste un « non » à quelque chose qui demeure en nous.
Soyons a minima conscients que le degré de notre conscience de la réalité est extrêmement faible et rappelons-le-nous souvent. Ce rappel contribue à la modestie, à une forme d’humilité, à calmer notre ardeur à tout juger, à nous dire tout ce que nous nous disons… Résister à considérer notre manque de conscience est en soi un défaut de modestie, une prétention puérile. En revanche, la conscience de notre manque de conscience est déjà, pourrait-on dire, un « haut degré de conscience ». Et, par exemple, savoir que l’on ne sait pas prédispose en principe au savoir. Une personne qui se croirait consciente en toute circonstance, jusqu’à le prétendre, ne pourrait plus rien conscientiser.
Il peut être intéressant – sinon amusant – d’évoquer notre « MANQUE de conscience », parce que nous le devons aussi à la résistance à du manque en nous, au ressenti douloureux profond « manque ». Reparlons donc du manque. Notre vieux manque longtemps insoupçonné est bien sûr de nature relationnelle, en lien direct avec notre croyance en la séparation, et nous l’avons éprouvé en tout-début de vie, pour ne pas dire que nous sommes venus avec. Chacun l’a éprouvé à sa manière, mais chacun en reste pareillement inconscient. Alors, dans la première énumération et les paragraphes qui suivent, pour revenir aussi sur les blessures qui sont les nôtres, voyez si quelque chose peut vous parler, si vous pouvez CONSCIENTISER un morceau de votre propre réalité éprouvante (illusoire) à dépasser :
• L’absence de l’autre, de son aide, le manque d’affection.
• L’absence d’encouragements, d’invitations, le manque de plaisir.
• L’absence de soins, d’attention, le manque d’amour.
• L’absence de réponses, d’explications, le manque de repères.
• L’absence de considération, de témoignages tendres, le manque de vrais partages.
Et pour tout le monde, pour tous les « blessés » :
• L’absence d’intérêts clairs et durables, de motivation, le manque d’inspiration ;
• L’absence de saine curiosité, d’enthousiasme, le manque de conscience ;
• L’absence d’empathie, d’appréciation, le manque d’Amour.
Ayez maintenant à l’esprit un premier bébé, un petit enfant qui, de façon chronique, se retrouve seul ou livré à un parent relativement abusif, dont l’autre est absent ou fait comme s’il ne se passait rien, un deuxième bébé qui est sans cesse chosifié ou qui n’est jamais valorisé d’une manière ou d’une autre, un troisième vécu comme souffre-douleur, qui méconnaît l’expérience de l’insouciance, un quatrième qui est le témoin permanent des préférences ostensiblement manifestées à d’autres, un cinquième qui ne fait jamais l’expérience d’un problème traité jusqu’à totale résolution… En tant qu’adultes, combien de temps faudra-t-il à ces ex-enfants pour conscientiser et libérer la douleur qu’ils ont emmagasinée, pour ne plus rien avoir à projeter, ni demeurer dans un état d’attente toujours vain et prenant ?
Et les adultes que nous sommes fonctionnons donc, en général de façon tout à fait inconsciente, à partir d’un positionnement inhérent à notre blessure principale. Nous pouvons encore l’ignorer, même quand il s’avère caricatural, sachant cependant qu’il peut se mêler à d’autres positionnements. À des degrés très différents, nous sommes concernés par toutes les blessures. Quoi qu’il en soit, nous sommes tous programmés, conditionnés, et la façon dont nous appréhendons toute l’existence est dictée par notre seul conditionnement, ce qui reste vrai quand nous nous pensons justes ou originaux. Ainsi, la plupart du temps, nous souffrons d’un manque, non seulement de conscience, mais encore par conséquent d’inspiration.
Toujours à des degrés variables, certains peuvent rester positionnés comme l’enfant perdu et évidemment impuissant qu’ils ont été (abandon). D’autres restent l’enfant qui a fait ou croit avoir fait une bêtise (dévalorisation). D’autres s’attendent encore à être harcelés, jusqu’à se mettre en situation de l’être (maltraitance), tout comme ceux qui s’attendent à être rembarrés (rejet). D’autres enfin endurent les aléas de l’existence comme s’ils n’allaient jamais obtenir le moindre soutien réel (trahison). Précisons qu’aucun d’eux n’endure véritablement – sinon pas a priori – le contenu de son vieux programme. Mais ce que l’on craint advient, d’autant plus quand la conscience fait défaut. Ne pas être conscient de sa peur, donc ne pas l’accepter, c’est s’assurer de continuer d’en éprouver ses effets créateurs.
Notre manque de conscience général n’a rien d’extraordinaire. Nous nous arrêtons peu en conscience sur l’aspect délirant d’un grand nombre de nos pensées, parfois paroles et actions, comment pourrions-nous être facilement conscients de notre façon d’aborder l’existence au quotidien ? Ma disposition à voir sans les yeux aura été une contribution notable à l’élargissement de mon propre champ de conscience, même si je sais que de la conscience était déjà requise pour permettre cette seule disposition. Nous ne sommes pas non plus conscients de certains de nos élans du cœur, de ce qui nous appelle intérieurement. C’est dire que nous n’acceptons pas non plus nos heureuses dispositions, et non ! Nous y résistons, tout comme à nos vieilles douleurs.
Seule encore de l’inconscience pourrait laisser croire que les évocations des derniers paragraphes ne renverraient pas à une réalité existante ou que celles-ci seraient sans conséquence. Et ces évocations peuvent surtout permettre aux lecteurs d’identifier mieux ce qu’a pu être leur propre réalité malheureuse. Faut-il une fois de plus répéter que l’objectif ici n’est pas de dénoncer des parents « coupables », ni de s’appesantir sur des enfances misérables ?
De sorte à nous extraire doucement de nos divers états plus ou moins malheureux, il s’agit toujours et seulement de conscientiser de la douleur croupissante, étouffante et de la libérer enfin. Mes mots ne sont pas censés vous donner une raison de plus à votre souffrance, outre votre seule inconscience tenace (résistance), mais ils peuvent vous permettre de reconnaître mieux un vieux positionnement défavorable et du ressenti douloureux à accueillir et à libérer.
Un effet de l’inconscience est bien sûr de la souffrance sous une forme ou sous une autre et nous pouvons relever quelques effets plus spécifiques et effroyables : des velléités suicidaires, une frustration qui entraîne des conduites auto-dévastatrices (incluant les échecs), une toxicité propagée, une dysharmonie maintenue, une dépression parfois ignorée… Que l’on s’en prenne à soi-même ou à autrui, l’inconscience (ou la non-acceptation) aboutit toujours à un drame intérieur, personnel. Elle fait en outre tout le drame humain.
« Voilà encore des propos qui démoralisent, qui plombent l’ambiance ! » Qui dirait cela, l’amour ou l’inconscience (la résistance) ? Étant les fruits de l’inconscience, les illusions sont attrayantes, mais elles font surtout notre mal de vivre, le maintiennent et le renforcent. Ce que l’on croit est illusoire. Par exemple, croire que l’on est mal à cause de ceci ou de cela, de ce qui se passe « dehors », c’est une illusion. Croire que l’on serait définitivement heureux si l’on avait ou vivait telle ou telle chose, c’est une autre illusion communément partagée.
L’amour dit juste et l’inconscience nous fait dire « n’importe quoi ». Et c’est avec empathie qu’il nous faut considérer notre inconscience et le faire, c’est en sortir. Toute reconnaissance est de l’amour, ainsi que de la conscience. Le basculement n’est pas si difficile, il demande juste un peu de… conscience ! Les énoncés suivants qui concluent la chronique disent encore « vrai » ou restent directs, mais voyez s’il ne s’en trouve pas un susceptible d’élever vos vibrations, de faire sourire votre cœur.
• En vérité, je PEUX me sentir bien, ici et maintenant, mais j’ai aussi le droit de me sentir mal. Parfois, ne pas savoir ce droit ou croire à au non-droit est une double peine.
• Je ne suis pas condamné à être malheureux, mais rester positionné comme si tel était le cas, je me laisse aucune chance d’en sortir.
• Les divers aléas éprouvants de la vie et des relations se font problème pérennisé à travers la seule façon dont on les vit, laquelle exclut l’état d’accueil et de réceptivité.
• La plupart du temps, par inconscience (totale), on voudrait la solution immédiate au problème de l’instant, au lieu de s’intéresser exclusivement à ce qui fait en nous que l’on a encore à le vivre.
• Tentons de reconnaître l’effet quasi jubilatoire, sinon une sorte de satisfaction bien arrangeante, qui accompagne l’idée qu’il y a là quelqu’un ou une circonstance qui est la cause de mon drame ou de ma contrariété.
• Je ne nie pas que cette personne qui s’en prend à nous puisse manifester beaucoup de malveillance, voire une pathologie préoccupante, mais je sais surtout notre seul intérêt à considérer ce qui en nous la fait exister telle que nous la vivons.
• L’observation pure de la façon dont on est affecté par quoi que ce soit, aboutit à la conscience de ce que l’on a à reconnaître, à accueillir et donc à libérer.
• Nous pouvons faire l’expérience de la puissance, du « je PEUX », par exemple dans un domaine physique que nous avons trop longtemps éprouvé comme engourdi, défaillant ou inaccessible.
• Je PEUX vivre en paix, dans la joie et l’amour, oui, je le PEUX, mais il se peut surtout que je ne le veuille pas, ce que je PEUX aussi conscientiser de façon compréhensive.
• Avec un peu d’observation, nous pouvons découvrir diverses circonstances dans notre existence où nous n’avons pas reçu, où nous avons été dans le refus, dans la résistance à recevoir.
• Quand il s’est avéré que nous n’avons pas reçu, de notre seul fait, maintenons un peu plus notre attention sur ce fait-là et non pas sur une raison que nous pourrions nous donner (propice à la réaction).
• Nous pouvons parfois déplorer de ne pas vivre ce que nous ne vivons pas, ce que nous ne recevons donc pas, parce que nous restons totalement inconscients de ce que nous laissons en place en nous pour ne pas le recevoir.
• Plus je me permets de reconnaître que je demeure inconscient, plus s’ouvrent mon cœur et mes « yeux », plus je vois.
• Moins je nie ou me reproche mon inconscience, plus je suis conscient, plus je m’ouvre à la conscience.
• Plus je me laisse aller, pour avoir vu ma tension, ma crispation, plus je me sens dans la fluidité, dans la légèreté.
• Quand l’idée de me laisser aller ne m’inspire pas, je sais qu’un blocage particulier va se faire jour et se dissoudre.
• Quand le rappel que tout finit toujours par s’arranger ne me fait pas sourire, je soupçonne par exemple qu’une vieille peur domine encore ou que j’ai momentanément perdu la gratitude, l’appréciation et l’empathie.
• Un moment relationnel éprouvant vient seulement mettre au jour un vieux schéma ou une vieille douleur encore à conscientiser, à libérer. Puis-je enfin m’y arrêter, le reconnaître et l’accueillir ?
• Qu’attendons-nous d’une personne que nous voulons convaincre ? Quelle vaine intention ! Quelle perte de temps !
• Tout comme il est vain de voir le mal, d’autant plus partout, il est périlleux de voir le beau, le bon, le bien là où ils ne se trouvent pas.
• La vérité ne fait pas de morale : ce qui est blanc n’est pas noir et ce qui est noir n’est pas blanc, c’est tout !
• Nous maintenons aisément notre attention sur ce qui va de travers et nous nous gardons bien, parfois, de nous arrêter sur ce qui pourrait nous émerveiller, nous ouvrir à la possibilité d’envisager différemment l’existence.
• Qu’est-ce que je retiens, qu’est-ce que je n’offre pas, qu’est-ce que je ne demande pas ? Peut-être se niche là l’explication au fait que je reçoive peu, même si je ne le reconnais même pas !
• Si tu n’as pas encore entendu que tu peux être heureux – sinon en paix – ici et maintenant, rendez-vous au mois prochain, aux prochaines chroniques !
Commentaire
Le déni effroyable et inutile de notre inconscience (2/2) — Aucun commentaire
HTML tags allowed in your comment: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>