Le déploiement libérateur
Dans cette nouvelle « Chronique du mois », comme annoncé dans les précédentes, nous regardons de plus près la possibilité bien réelle qui est nôtre de ne pas rester pris par des émotions envahissantes, la possibilité de nous offrir des expériences heureuses, transformatrices, libératrices. Même si nous pourrions au début avoir besoin de nous faire aider dans ce sens, il est certain que nous ne sommes pas tenus de rester mal, de souffrir, de continuer de subir notre vieux conditionnement. Or, même quand nous savons déjà cela, à quel degré en tenons-nous compte ? Quand, comment, combien témoignons-nous réellement de notre intention de nous faire du bien à partir, non plus de nos seuls intérêts compensateurs et réactionnels, mais de la considération pure et simple de ce qui nous encombre depuis des lustres ?
Ce qui nous encombre, ce qui nous empoisonne l’existence, ce n’est en rien ce que nous croyons ou pourrions croire ordinairement : le monde, certains proches, la santé, nos conditions de vie, nos « handicaps » (visibles ou invisibles), toutes circonstances extérieures vécues comme éprouvantes. Il ne s’agit évidemment pas de nier ou de dédaigner nos contrariétés ou difficultés, ni la folie extérieure, ce qui n’aurait d’ailleurs comme effet que de les décupler.
Du reste, proportion gardée, c’est bien ce qui nous arrive, l’aggravation de nos conditions de vie, puisque nous n’accordons pas de véritable attention à nos ressentis douloureux profonds, ni à nos vieux schémas impliqués, dès lors que QUOI QUE CE SOIT nous laisse mal, nous fait réagir. Sachons que nos réactions, à commencer par tout ce que nous pensons, ce que nous nous disons, sont à mille lieues de l’attention véritable, efficace, libératrice. Déplorer quoi que ce soit n’est pas lui accorder de l’attention, n’est pas en prendre soin.
Je tiens à préciser qu’une personne qui serait en désaccord avec ce qui est dit dans ces trois premiers paragraphes aurait probablement beaucoup de mal à recevoir utilement l’ensemble du texte. Tout espoir n’étant pas perdu, il lui faudrait y revenir tranquillement, s’ouvrir un peu plus et questionner au besoin. Il n’y a pas de fatalité et nous avons tous le même potentiel, incluant l’aptitude à regarder cordialement, à voir, à reconnaître, à accueillir, donc à observer plutôt que de rester pris dans ses pensées rebattues, inutiles, souvent dévastatrices… Non seulement nous avons le « pouvoir » de réaliser chacune de nos aspirations du cœur, alors que nous les contrecarrons le plus souvent, mais nous avons aussi celui de surmonter les épreuves et de nous libérer de la « souffrance ».
Pour évoquer notre penser incongru, intempestif, il est urgent de ne plus protéger le besoin ou l’impression d’avoir raison, ni même de se questionner à ce sujet. Quand il est question de voir la réalité, on ne s’intéresse plus à ce qui est réputé mal ou bien, à ce qui pourrait nous donner tort ou raison, mais à ce qui fait du bien versus ce qui fait du mal. Il ne devrait pas être trop difficile de reconnaître que la plupart de nos pensées inutiles nous font mal ou finissent toujours par nous faire mal.
En pleine conscience, pourrions-nous déclarer : « OK, je suis mal, mais au moins, j’ai raison ! ». Comment mieux dire que ce serait tenter de faire dépendre son bien-être de la seule possibilité d’avoir raison ? Et c’est d’ailleurs sans conscience que l’on pourrait dire, pour une satisfaction suspecte et éphémère : « Je me sens bien, parce que j’ai raison ». Quelle liberté quand on s’est détaché de ce que les gens pensent et que l’on a même cessé d’accorder tant de crédit à ce que l’on pense soi-même !
Si nous ne l’ignorons pas, nous oublions la plupart du temps que toute forme de malaise n’est JAMAIS rien d’autre que le rappel du douloureux que nous n’avons pas encore libéré. Et il en est ainsi quelle que soit la circonstance que nous déplorons, qu’elle soit par exemple matérielle ou surtout relationnelle. Et c’est ici insister encore sur le premier obstacle important à une décharge émotionnelle : « préférer » déplorer une situation difficile plutôt que de s’intéresser au Revécu douloureux bien réel.
Nous déplorons les circonstances, nous y pensons sans cesse, nous les racontons, les détaillons, nous y revenons encore et encore, nous les ruminons, nous nous en plaignons, nous nous en indignons, nous les revendiquons ou bien, autre réaction aussi pernicieuse, nous nous y soumettons ou nous les vivons dans la résignation… Quelle est votre propre réaction ordinaire ? Ne vous laissez surtout pas croire que vous en seriez dépourvu !
Il peut y avoir aussi un obstacle plus insidieux au « déploiement libérateur ». Il n’est pas de ceux que l’on reconnaîtra facilement (si l’on est concerné bien entendu). C’est le fait d’utiliser son épreuve pour jouer divers rôles, pour tenter d’obtenir de l’attention, de se faire valoir ou de se donner de l’importance. Il s’agit d’un bénéfice secondaire, certes illusoire, et pour ne surtout pas le perdre, il vaut mieux s’attirer une autre épreuve plutôt que de surmonter la première. Puisque ce phénomène existe, il devait être signalé ici. Il m’est arrivé de le débusquer dans mes propres vieux schémas. Rappelez-vous que nous nous libérons de tout positionnement psychique que nous finissons par reconnaître (sans le moindre jugement).
Considérons une seconde mon propre malaise du moment qui, en termes de réaction personnelle chronique renverrait au déni : je donne une consultation dans deux heures. Pendant ce temps libre, je peux poursuivre la rédaction de cette chronique, je pourrais faire le ménage « urgent », faire des appels téléphoniques, prendre des nouvelles d’un ami hospitalisé, m’adonner à mon entraînement « vision sans les yeux »… J’ai déjà en partie nommé ou suggéré le malaise : « l’impression de ne pas faire ce qu’il faut ». « Désolé », je n’ai pas pire malaise dans l’instant, mais la possibilité et la façon de dissiper tout malaise ne dépend pas de son intensité. L’intensité dit seulement l’urgence plus marquée à en prendre soin.
Dans ce petit exemple, on peut déjà relever une croyance : « je ne fais pas ce qu’il faut », « il y a des choses à faire »… Mais allons tout de suite plus loin. Au lieu de relativiser le moment, de le raisonner, d’en penser je ne sais quoi, je peux me poser cette simple question, simple et essentielle : « OK, je ne fais pas ce qu’il faut, peut-être, mais qu’est-ce que cela me fait sentir ? Comment est-ce que je me sens avec ça ? » En fait, ça me rappelle une forme d’insécurité, la peur de passer à côté de quelque chose d’important, de perdre quelque chose et même un peu de honte ou de culpabilité. Tout un programme ! Ah, et je soupçonne encore un peu de mon vieil état d’attente !
Avant de poursuivre la lecture, ayez, vous aussi, votre exemple, une contrariété à l’esprit, grosse ou petite. Si, par exemple, vous pouvez y trouver une sorte d’accusation, voire une accusation claire et nette, laquelle n’est pas obligée d’être (comme dans mon exemple personnel) une autoaccusation, et demandez-vous alors : « OK, elle abuse, OK, ils sont injustes, négligents ou malveillants, OK, il ne comprend manifestement rien, mais comment est-ce que je me sens avec ça ? Comment cela me fait-il me sentir ? Qu’est-ce que je ressens vraiment (au-delà de tout ce que je peux me dire) ? » En l’occurrence, ce que nous ressentons est en nous depuis « toujours », c’est donc du revécu, le fameux revécu dont on ne s’occupe jamais.
Très souvent, un peu comme dans mon exemple, le seul fait d’identifier enfin son ressenti douloureux ou un vieux schéma actif suffit à sa libération, au fait de s’en défaire, de s’en extirper, et en revenant à la circonstance du moment qui a juste été utilisée pour le raviver, on peut soudainement se rendre compte que l’on ne la vit plus, ne l’éprouve plus de la même façon. En fait, on n’y projette plus ce morceau de son conditionnement dont on vient de se détacher. Pour ma part, dans le moment, je ne suis plus qu’avec la joie de la rédaction et de l’inspiration… Et bien sûr, il arrive aussi – la plupart du temps – qu’une attention prolongée soit requise, que le revécu n’ait pas encore été accueilli, qu’il n’ait pas pu être déployé (libéré).
C’est alors, en effet, que cette chose que nous avons désormais reconnue comme jamais, une réaction, un positionnement, une vraie douleur, nous pouvons maintenant l’accueillir, l’accueillir enfin, plutôt que de la nier encore, de l’ignorer, de n’y faire aucun cas. Et l’accueillir, c’est la permettre, la laisser poursuivre son chemin jusqu’à nous, jusqu’à notre pleine conscience, jusqu’à notre disposition heureuse. C’est quelque chose qui remonte, quelque chose qui se montre (qui se révèle), qui quête notre attention, qui vient à nous, qui nous regarde en quelque sorte. Alors, laissons-nous « regarder » par la chose, si nous sommes disposés à l’accueillir, comme nous nous laissons regarder par l’ami, accueilli, à qui nous venons d’ouvrir notre porte.
Comprenez bien que la qualité de l’accueil est tout à fait déterminante. Que ne permettez-vous pas à l’ami véritable que vous accueillez… véritablement ? Vous l’invitez à se mettre à l’aise, à prendre ses aises. Vous acceptez cordialement qu’il vous prenne de la place et de l’attention, puisqu’il est là et que vous l’accueillez ! Cet accueil-là fait la qualité de votre échange, de ce que vous allez partager. Eh bien, cette chose identifiée en vous, insécurité, peur, frustration ou colère, par exemple, peut bénéficier du même traitement souriant ! Autrement dit, laissez vous prendre par la chose, laissez-vous toucher, laissez-vous pleurer (au besoin), avec les bras et le cœur ouvert. Parfois, sans même aller jusque-là, l’essentiel est accompli.
Vous pourriez trouver intérêt à lire ou relire les deux chroniques intitulées « Se laisser prendre»
Maintenant, si le ressenti « insécurité » ou « déception, solitude, manque, frustration, injustice, insatisfaction, peur, honte, remords, regret, « vouloir », résistance… » demeure tangible, invitez-vous à percevoir des effets immédiats de votre accueil délibéré, cela vous permettant au passage de vérifier la réalité dudit accueil. Le revécu douloureux accueilli prend la place, toute la place, à l’intérieur comme à l’extérieur. Voyez-le s’étaler, s’étaler devant, derrière, à gauche, à droite, partout ; voyez-le se répandre, se disperser et même s’écouler dans le sol ; voyez-le s’évaporer ; voyez-le se gazéifier, se vaporiser, s’évaporer. Vous avez compris, c’est le voir se dissiper, le voir disparaître, et c’est cela le « déploiement libérateur », le déploiement qu’ordinairement, nous ne permettons pas, que nous ne nous offrons pas.
Ce déploiement permis ou délibéré est une forme d’exposition à laquelle est laissé tout l’espace nécessaire. C’est dire aussi que cette exposition a lieu en pleine lumière. Lorsqu’un malaise qui remonte ne rencontre plus d’obstacle, plus d’obstacle mental, il peut enfin se déployer, enfin être libéré. Or, si nous résistons à laisser se déployer n’importe quel malaise, tout ressenti douloureux, histoire de nous taquiner un peu nous-mêmes, demandons-nous pourquoi, en revanche, nous laissons se déployer en nous la négativité, alors qu’il s’agit là d’un déploiement tout à fait dommageable.
En effet, nous sommes bien capables d’envisager l’idée du déploiement d’un malaise comme absurde, inutile, voire périlleux, tout en laissant ce malaise « se dilater » jusqu’à étouffement, ce qui est un autre déploiement, un déploiement malencontreux. De la même façon, certains rejettent l’annonce du meilleur ou du plein épanouissement, en l’envisageant comme une illusion, et ils anticipent simultanément le pire, en le vivant déjà comme la réalité. Ici et ici seulement, quelle illusion, en effet ! Quelle inconscience ! Et c’est la nôtre à un certain degré. En réalité, on ne peut pas laisser se déployer utilement ce par quoi l’on reste pris, ce par quoi l’on est submergé. On est alors aveuglé, inconscient. On peut laisser se déployer à notre avantage ce que l’on a reconnu, pour avoir regardé et pour l’avoir vu.
Le déploiement heureux est causé par une ouverture, par une disposition délibérée, et un déploiement malencontreux dépend d’un manque de conscience. Ce déploiement-là est une manifestation éprouvante et le déploiement heureux une dissipation libératrice. Le vain déploiement est pour ce que nous tenons à montrer au monde, d’une manière ou d’une autre, même quand nous sommes dans le déni, et le déploiement libérateur résulte de ce que nous laissons se montrer à… nous-mêmes ! Percevez bien la différence, elle est essentielle. Quand nous sommes dans le déni ou l’ignorance, ce que nous tenons à montrer au monde, ce que nous tentons de « déployer », ce peut être par exemple une « bonne personne », quelqu’un qui ne pose aucun problème ou qui serait supérieur…
Le déploiement libérateur est une possibilité à chérir. Sans même avoir à l’esprit un inconfort psychique, il est bon et possible d’évoquer en soi le phénomène « déploiement » et de le sentir. L’expérience peut rappeler le lâcher-prise et elle est immédiatement très agréable. Envisagez-la avec une forme d’insouciance. L’insouciance heureuse est la compagne fidèle du déploiement harmonieux. Sentir à la fois insouciance et déploiement permet un processus transformateur ou libérateur. Pour nous aider au besoin, outre ce que nous avons déjà vu, nous pouvons nous représenter un déploiement bienvenu tel un ressort relâché, ou mieux encore un papillon quittant sa chrysalide.
L’écoute véritable est encore une manière de vivre ou de faciliter le déploiement libérateur. La sensation que vous écoutez, dans l’amour, évolue de la même façon que le gros chagrin d’un enfant, quand vous pouvez l’accueillir sans chercher à le contrôler, à en faire quoi que ce soit. Amour, écoute, abandon, reconnaissance, et ce qui se présente est alors bienvenu, permis, ayant tout l’espace nécessaire pour se manifester au grand jour, en pleine lumière. Et cette manifestation est un déploiement libérateur. D’ailleurs, à l’écoute d’autrui, nous pouvons nous faire espace où l’autre peut laisser se déployer ce dont il a à se libérer. Offrons-nous cette écoute-là ? Et si nous savons l’accorder à autrui, accordons-la-nous également, de plus en plus.
Partout, nous pouvons étaler notre souffrance, au moyen par exemple de la colère ou de la tentative de faire pitié, mais si c’est effectivement le cas, nous ne laisserons pas de l’intérieur « s’étaler », se déployer nos ressentis douloureux. En général, nous comptons au mieux sur des intérêts compensateurs, sur ce qui ne fait (toujours au mieux) que nous procurer des soulagements. Ce qui n’est qu’un soulagement est causé par une manifestation extérieure et ce qui est « libération » se produit intérieurement, ne dépendant en rien de l’extérieur. Ainsi, nous sommes prêts à déployer une énergie folle pour tenter de satisfaire un personnage dont le rôle est inexorablement celui de la victime, du coupable ou de l’insatiable perpétuel.
La vie nous parle toujours, à travers notre corps, par exemple, mais tout autant à travers ce qui se passe pour nos proches et dans le monde. Tout impact sur nous-mêmes dit quelque chose à libérer, donc à laisser se déployer. Une épreuve est tel un messager prêt à nous délivrer un message. Recevons le message au lieu de prendre le problème. Toute forme de préhension contrecarre le déploiement libérateur, ce qui est pris étant de fait retenu. Et ce qui est retenu, « ça prend la tête » ! À l’inverse, le déploiement est bon, parce qu’il met fin à une charge, à une pression, à une retenue, parce qu’il libère un espace alors disponible au jaillissement de la paix, de la joie, de l’amour, de la lumière.
Quand nous nous invitons au déploiement de ce qui est, nous relâchons la résistance généralement inconsciente. Sans cette auto-invitation, du malaise continue de se faire éprouver, parce que du douloureux n’a pas encore pu être déployé, mais sachons cela, rappelons-le-nous, sans rien en penser, sans en faire un problème supplémentaire. Tant qu’il n’y a pas juste déploiement de ce qui fait mal, la douleur est celle d’un abcès qui tarde à percer. La souffrance croissante est alors compréhensible et surtout inévitable. Nous sommes remplis d’abcès que nous ne laissons pas se vider. Alors, ça fait mal ! Donc, invitons-nous au déploiement bienfaisant. Testons-le, faisons-en l’expérience !
De surcroît, quand nous avons fait l’expérience du déploiement libérateur, au bénéfice de nos « bagages encombrants », nous pouvons l’envisager d’une manière plus large, pour laisser enfin être ce que nous sommes. Nous déployer nous-mêmes, c’est forcément fusionner avec tout notre environnement et donc avec les autres. Voir que « nous ne nous déployons pas » nous-mêmes, si nous n’en pensons rien, c’est déjà s’ouvrir, d’autant mieux encore si nous pouvons en sourire. Le sourire naturel ou spontané est une manifestation du déploiement et nous pouvons donc aisément nous y disposer.
Et comprenons bien que cette disposition doit être vraie, réelle, qu’elle n’est pas la nôtre si nous restons avec des croyances telles que « ça ne peut pas marcher pour moi ; moi, j’ai besoin d’autre chose ; j’ai déjà fait ça et ça n’a pas marché ; je sais ce que sont mes problèmes ; attends, je dois t’expliquer… » Or, si nous pouvons voir qu’il ne s’agit là que de notre vieille résistance, laquelle peut par exemple cacher de la peur, de la honte ou de la culpabilité, il ne nous resterait plus qu’à la soumettre de bon cœur au déploiement libérateur.
Toute résistance et toute forme de déploration est un « étalage » inconscient de notre conditionnement non considéré et donc de notre souffrance. Voir ce que l’on fait ordinairement de tout inconfort qui se présente et donc cesser momentanément de le faire, c’est manifester ce que l’on est (la conscience, la puissance…), en connaître pour ainsi dire « l’application pratique ». Ne rien faire de tout inconfort qui surgit, cesser d’y réagir, c’est le laisser être et se déployer dans la conscience. Le déploiement est la dissipation.
Maintenant, il se peut que votre investigation personnelle ou votre niveau de conscience vous laisse par exemple avec une croyance autoaccusatrice. En voici quelques exemples : « j’ai honte ; je suis mauddit ; c’est de ma faute ; je suis nul ; je ne comprends rien ; je ne peux intéresser personne ; je suis un problème ; je sais mieux que les autres ; je suis le plus malheureux ; je n’ai jamais de chance ; moi, je n’ai pas le droit… Quand vous vous rappelez une telle croyance, vous ne vous sentez pas bien. C’est le moins que l’on puisse dire. Aidé par cette petite liste, trouvez votre propre croyance autoaccusatrice ou votre affirmation cruelle, et consentez, pour vous-même, à suivre la proposition que je vous fais ci-après. Seule votre expérience pourra vous informer de sa valeur.
D’abord, permettez-vous de sentir ou d’imaginer votre visage pleinement relaxé. Invitez-vous à le relaxer, à le relaxer encore un peu plus, votre front, vos pommettes, vos joues, vos tempes, votre mâchoire, tout votre visage. Ressentez-le pleinement relaxé et lumineux. Pour amplifier encore la détente, imaginez aussi l’amorce d’un sourire sous la peau de votre visage, ne forcez rien. Et je vais vous « demander », juste pendant quelques secondes de prolonger ces impressions dans votre visage. Vous n’allez pas en pâtir, je vous le promets ! Maintenant, avec votre visage détendu, lumineux et peut-être souriant, simultanément, vous allez répéter deux ou trois fois votre croyance autoaccusatrice. Simplement, observez alors l’effet sur vous-même. Usez de cet « exercice », le plus souvent possible, et… Vous verrez bien !
Et pour conclure, je vais vous « révéler », sinon vous rappelez ce qu’est notre problème à tous, notre seul et vrai problème : nous avons à nous rendre compte que nous sommes et restons positionnés comme si nous étions coupés de notre véritable nature, de notre potentiel pourtant éternel, de notre Source pourtant avérée… Nous devons le savoir et l’accepter véritablement. Nous devons le savoir et non pas le négliger, ni le déplorer. Oui, nous partageons tous ce même positionnement, trompeur comme tous les autres, cruel et atavique. Nous devons à ce positionnement fourvoyé nos blessures spécifiques – lesquelles ont pris forme réelle – qui font que nous nous sentons, ou abandonnés, ou dévalorisés, ou maltraités, ou rejetés, et/ou trahis.
Nous pouvons bien ignorer ce positionnement séparateur, le nôtre, mais nous pourrions découvrir que TOUT ce que nous faisons représente une tentative illusoire, compensatrice ou réactionnelle pour défaire ou réduire la séparation. Être coupé, c’est être séparé. Par exemple, considérez vos désirs, votre rêve le plus cher, vos envies successives, vos exigences, vos caprices, vos jalousies, vos revendications, vos espoirs, vos fantasmes, vos attentes… Sous une forme ou une autre, c’est donc du vouloir et ce que nous voulons à l’arrière-plan, de façon illusoire, c’est fabriquer du lien, démentir et même défaire la séparation. Personne ne pourra jamais défaire ce qui n’existe pas. Sans conscience, le vouloir a de beaux jours devant lui !
« Une conscience troublée par les désirs (#vouloir) ne peut se libérer. Et une sagesse troublée par l’ignorance ne peut se développer. » … « La conscience du désir (#vouloir) permet la désidentification d’avec celui qui désire (veut) » (Bouddha).
« Chaque fois que le #vouloir surgit en nous, nous commettons un sacrilège. Ce sacrilège meurt dans le silence du cœur dès que je m’en rends compte. La prise de conscience du sacrilège est son extinction. » (Éric Baret)
Alors à nouveau, pour un bref moment, retrouvez votre visage complètement détendu et rayonnant. Allez un petit effort – celui-là vaut la peine – et maintenez un peu ce visage éclairé, le temps de tester simultanément les affirmations suivantes (trouvez celles qui vous parlent davantage) :
• Je suis séparé, je suis seul au monde ;
• Je suis séparé, inférieur quoi qu’il en soit ;
• Je suis séparé, seul à souffrir comme je souffre ;
• Je suis séparé, je me fais partout rembarrer ;
• Je suis séparé, personne ne veut rien partager avec moi.
Oui, choisissez la phrase qui sonne juste pour vous, même si elle ne vous apparaît pas glorieuse (aucune ne l’est) et répétez-la quelques fois en amplifiant à chaque fois le rayonnement de votre visage relaxé. Et terminez avec ces dernières citations ou affirmations :
• « Tranchez là où l’esclavage agit en vous ! Défense d’agir par contrainte ! L’existence, si elle pèse, l’existence, si elle écrase, c’est sur le front la marque de la honte. Malédiction est : « je dois ». Délivrance est : « Je peux ». » (Gitta Mallasz)
• « Ramener le visage à une intense vibration, une neutralité affective, a un effet extrêmement salvateur sur le psychisme » (Éric Baret).
• « Mettons de côté l’arrogance qui dit que nous sommes pécheurs, coupables et apeurés, honteux de ce que nous sommes; élevons plutôt nos cœurs avec une véritable humilité vers Celui Qui nous as créés immaculés, pareils à Lui-même en puissance et en amour » (Un cours en miracles)
• Là où je l’éprouve, la séparation ne peut pas exister ;
• Ici et maintenant, même mon conditionnement pesant n’existe pas, il appartient au passé ;
• Je confie au Divin, à Jésus ou à l’Amour ma profonde honte et mon sentiment irrationnel de culpabilité ;
• Je suis la paix, la joie, l’amour, la lumière.
Sentez ou sinon soupçonnez qu’il n’y a pas de #séparation et ne négligez pas la chaleur de votre cœur, votre bonté infinie, votre puissance illimitée, la vérité de votre âme.
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