Vulnérabilité ou invulnérabilité ?
L’une des raisons pour lesquelles nous avons du mal à nous libérer de nos vieilles douleurs et à surmonter les obstacles à la réalisation de ce qui nous tient à cœur est notre manque d’ouverture, d’acceptation véritable et d’authenticité (d’abord envers nous-mêmes). Même si le déni, la négligence et l’ignorance sont des raisons antérieures à ces problèmes, c’est justement l’authenticité qui permet de les résoudre. Les termes « ouverture, acceptation et authenticité » sont d’ailleurs étroitement liés et s’incluent mutuellement. En somme, ces trois qualités sont les composantes essentielles de ce que l’on nomme la vulnérabilité. Et en général, nous résistons à nous montrer vulnérables, indépendamment de l’interprétation que l’on peut faire de ce terme.
QU’EST-CE QUE LA VULNÉRABILITÉ SAINE ?-. Historiquement et dans le langage courant, la vulnérabilité est « exclusivement » perçue comme une faiblesse, une fragilité ou un risque. Quand on dit « vulnérable », on peut penser à une personne faible face à une maladie, à un système fragile face à une cyberattaque, à un pays exposé à des catastrophes naturelles… Dans ces contextes, bien sûr la vulnérabilité est quelque chose à éviter ou à protéger. Cependant, notamment dans les relations humaines, le terme « vulnérabilité » bénéficie d’une acception différente, presque inversée. Il est perçu comme une forme de courage : il faut du courage pour baisser sa garde, exprimer ses doutes, ses peurs ou ses vraies douleurs.
Se montrer vulnérable, c’est être vrai, sans masque, ce qui favorise des connexions plus profondes. Quand on partage sa vulnérabilité, on permet aux autres de se reconnaître eux-mêmes, de se sentir moins seuls et de ressentir de l’empathie. C’est en osant montrer nos imperfections que les autres peuvent se sentir en sécurité ou parfaitement à l’aise pour faire de même. La vulnérabilité partagée permet de passer d’une relation superficielle à une connexion profonde.
Dans le contexte de la sécurité ou de la santé, la vulnérabilité reste bien entendu une faiblesse à réduire. En revanche, sur le plan relationnel et émotionnel, prendre le risque d’être vulnérable devient une force. On « prend le risque d’être blessé » pour atteindre quelque chose de plus grand, l’authenticité, la connexion, la spontanéité. L’invitation à se montrer vulnérable ne signifie pas « sois faible », mais plutôt « ose montrer ton humanité, même si cela t’expose un peu ». Quand je dis « prendre le risque », je veux dire « ne pas le fuir ».
Être vulnérable, c’est être ouvert, être disposé à apprendre, à changer, et à recevoir de l’aide. C’est admettre que l’on n’a pas toutes les réponses et que l’on est prêt à explorer de nouvelles voies. Sans la vulnérabilité, il est difficile d’intégrer de nouvelles perspectives ou de modifier des schémas de pensée ou de comportement. La vulnérabilité est le chemin le plus direct vers la guérison, parce qu’elle nous permet de nous reconnecter à nous-mêmes, aux autres, et de démanteler les mécanismes de défense qui nous empêchent de voir et d’honorer notre vérité intérieure.
Pour ce qui nous intéresse ici, la vulnérabilité est donc l’état ou la qualité d’une personne qui, en étant pleinement elle-même, se rend accessible et réceptive aux autres, y compris dans ses imperfections. Cette capacité à se montrer sans masque, ni artifice, est la condition nécessaire à une connexion profonde, sincère et authentique, mais elle implique d’accepter le risque d’être affecté ou touché par le monde extérieur. Ainsi, « vulnérable » qualifie une personne qui, par son ouverture et sa confiance, s’expose au contact d’autrui sans se protéger ou se défendre. L’individu vulnérable s’autorise à montrer son authenticité et ses faiblesses, révélant ainsi une certaine force intérieure, car il accepte le risque d’être blessé sans pour autant se refermer.
DÉCOUVRIR LA VULNÉRABILITÉ-. Quand nous nous montrons invulnérables, nous restons coupés du lien possible. Et nous pouvons croire que nous nous montrons vulnérables, alors qu’en réalité, nous sommes encore dans la réaction :
• Je parlais de moi, oui. Je parlais de ce que je ressentais. Mais ce n’était pas une ouverture : c’était une tension que je cherchais à déposer. J’appelais ça « partager », mais parfois, c’était surtout un appel à ce qu’on m’apaise, à ce qu’on me reconnaisse, à ce qu’on me prenne en charge sans même que j’aie à le demander. Et j’ai compris, petit à petit, que se montrer vulnérable ne veut pas dire tout dire, ni tout lâcher. Cela ne veut pas dire se justifier, se plaindre ou chercher à provoquer une réaction. La vraie vulnérabilité ? celle qui crée du lien, je la ressens maintenant comme une posture intérieure. Ce n’est pas ce que je raconte. C’est comment je me tiens quand je le dis. Est-ce que je suis en train d’essayer d’amener l’autre quelque part ou est-ce que je lui parle juste depuis l’endroit où je suis — sans défense, sans attente, sans stratégie ? Quand je suis dans cet espace-là, je ne me décharge pas sur lui, je m’offre. Pas pour être sauvé, mais pour être vrai. Et c’est là, justement, que le lien devient possible, non pas parce que j’ai bien dit les choses, mais parce que j’ai laissé un espace s’ouvrir où nous pouvons nous rencontrer. Ce que j’ai compris aussi, c’est que me montrer invulnérable — me fermer, me maîtriser, tout contrôler — ça me donne une impression de sécurité, mais ça me coupe du lien. Je reste intact, peut-être, mais je suis seul. Aujourd’hui, je préfère être un peu maladroit, tremblant, parfois silencieux, mais vrai. Parce que c’est là que je sens que je suis en vie. Et c’est là que l’autre et moi, nous pouvons vraiment nous rencontrer.
LA VULNÉRABILITÉ VS LA RÉACTION-. La vulnérabilité, telle que je l’évoque ici, est quelque chose de précieux, de fragile et de mal compris. Elle est vivante, intérieure, nue. Elle peut créer du lien, mais seulement si elle n’est pas confondue avec une décharge émotionnelle (réactionnelle). Et insistons un peu : se montrer vulnérable, ce n’est pas tout dire, tout livrer, tout montrer. Ce n’est pas poser son malaise sur l’autre comme un fardeau, ni s’indigner en espérant qu’on vienne réparer ce que l’on déplore. La vulnérabilité n’est pas une plainte, ni une stratégie inconsciente pour obtenir du soin, de l’attention, ou une forme de pouvoir émotionnel. Lorsque nous nous lamentons, nous défendons ou nous justifions au nom de notre souffrance, nous réagissons, mais nous ne nous montrons pas vraiment.
La véritable vulnérabilité, c’est l’espace où nous sommes touchables sans rien imposer. C’est un geste intérieur de vérité, une offrande silencieuse : « Voilà ce que je ressens. Je ne te demande rien. Je suis là. Si tu veux me rencontrer, je suis ouvert. » Cette vulnérabilité n’exige rien. Elle propose un lien. C’est cela qui touche. C’est cela qui crée un espace sûr. Elle est ce à quoi peut faire place toute forme de réaction.
Une réaction cherche (en vain) à soulager une tension intérieure. Une vulnérabilité cherche à créer un espace de présence partagée. L’une s’impose, même subtilement. L’autre s’expose, avec humilité. Ce n’est pas le même flux. Et c’est pourquoi certaines personnes, en croyant partager leur vulnérabilité, ne font en réalité que projeter leur souffrance, dans l’espoir d’être soulagées par l’autre. La vulnérabilité est un levier de lien, à condition d’être déposée avec conscience.
Il ne suffit pas de se montrer à nu pour créer du lien. Il y a des nudités qui sont des appels, des tensions jetées au visage, des corps émotionnels lancés contre l’autre, comme pour dire (et sans le dire) : « prends ce que je n’arrive plus à supporter, ce dont je ne veux plus ». Et la vulnérabilité vraie, elle, ne crie pas. Elle s’ouvre. Elle ne force rien, n’exige pas de retour. Elle dit simplement : « Voilà ce que je ressens. Tu n’as rien à réparer. Juste à voir. À être là. » Et c’est cette nudité-là, présente, assumée, offerte, qui crée la tendresse, la vérité, la rencontre.
INVULNÉRABILITÉ = AUTOPRIVATION-.
• À force de vouloir être invulnérable, je me suis rendu inaccessible. Et à force de ne rien laisser passer, j’ai fini par ne plus me laisser traverser. Ce que je protégeais… c’était justement ce qui voulait être touché. Il y a des jours où je me tiens droit, fermé, lisse. On dirait la force. On dirait la paix. Mais c’est autre chose. C’est l’effort de ne pas trembler. C’est le masque qui serre trop. Je me tiens invulnérable, mais à quel prix ? Je dis que je vais bien, mais ce n’est qu’un silence habillé. Car derrière cette façade solide, il y a un cœur qui n’a pas cessé d’appeler, un souffle qui rêve d’être vu, un être qui ne veut plus se cacher.
Être invulnérable, c’est parfois juste être seul, dans une armure trop bien faite. Et moi, je veux vivre nu dans le lien. Même si ça tremble. Même si ça pleure un peu. Même si ça fait peur. D’autant plus alors. »
Il y a un malaise étrange que l’on ressent parfois… non pas quand on est exposé, mais justement quand on ne l’est pas. Quand on se montre invulnérable. Cela peut ressembler à de la force. Ce que l’on croit ou peut croire. Cela ressemble à de la maîtrise, à cette impression fugace d’avoir échappé au risque d’être vu. Mais il y a aussi, là-dessous, une forme de solitude épaisse, une distance qui s’installe, un mur qui nous coupe, même des plus tendres regards.
Être invulnérable, c’est souvent se tenir hors du monde, hors du lien, hors du souffle commun de l’humanité partagée. C’est ne rien laisser paraître… et finir par ne plus rien laisser passer. Et à force de se montrer solide, on devient sourd, sourd à soi, sourd à l’autre, sourd à cette vérité vibrante qu’est la fragilité assumée. Ce n’est pas un mal que d’avoir peur d’être touché, mais ce qui fatigue le plus, c’est de faire semblant que rien ne peut nous atteindre. Car tout en nous demande à être rejoint, et non protégé.
Nous ne réalisons ordinairement pas à quel point nous sommes blindés, ni surtout, en conséquence, notre manque de vulnérabilité. Pourtant, c’est précisément la vulnérabilité qui est le berceau de l’innovation, de la créativité et du changement. Pris dans nos armures protectrices (blindage), nous ignorons notre manque de vulnérabilité. Quel paradoxe, puisque c’est en effet la vulnérabilité qui nourrit l’innovation, éveille la créativité et initie le changement ! (Mentionnée plus loin, Brené Brown insiste beaucoup là-dessus.)
L’ACCÈS » À LA VULNÉRABILITÉ-. Gangaji a dit : « Être vulnérable demande plus de courage que d’être cynique, fort, ou puissant. Il faut du courage pour être ouvert, innocent et prêt à être blessé. ». Les peurs, la profonde honte et le sentiment de culpabilité irrationnelle sont les principaux obstacles à l’ouverture, à l’acceptation et à l’authenticité envers soi-même et les autres, donc à la vulnérabilité.
Nous pourrions tranquillement consentir ou être prêts à être blessés, notamment parce que le douloureux en nous non reconnu a besoin d’être libéré et, quoi qu’il en soit, « attire » ce qui le provoquera. L’homme qui ne cache pas sa faiblesse est en réalité plus fort que celui qui étale cyniquement ses muscles, sa « supériorité », sa pseudo connaissance… Ce dernier a retenu qu’il était et devait être un grand garçon et il est donc rester « un grand garçon », fort et – osons le dire – « caricatural » !!
POURQUOI ÊTRE ET SE MONTRER VULNÉRABLE ?-. Nous sommes toujours caricaturaux lorsque nous fonctionnons et interagissons à notre propre encontre. Mais avec la vulnérabilité authentique, reconnaître et accueillir nos travers se fait avec humour et est infailliblement d’un effet libérateur, même si c’est en général de façon progressive. La vulnérabilité nous permet d’abord d’écouter notre cœur, puis de nous exposer avec authenticité auprès de ceux qui sont prêts à nous accueillir. C’est en osant briser les chaînes invisibles que la bascule s’opérera, transformant l’isolement en connexion et la souffrance en guérison.
À travers la vulnérabilité, nous nous offrons à nous-mêmes une honnêteté brute, et ensuite, nous pouvons nous dévoiler, sans armure, auprès de ceux dont la bienveillance est un port sûr. C’est dans cet acte de vérité que réside la clé, celle qui nous fera basculer de l’ombre de nos blessures enfouies à la lumière de l’authenticité. Notre capacité à ressentir, à être touché, à être vulnérable face à la vie (y compris face à la souffrance) est une part inaliénable de notre humanité et de notre force intérieure. Ce n’est pas une faiblesse que d’être affecté, mais une preuve de vie.
Il est surtout question d’amour quand on parle de vulnérabilité saine et choisie. La vulnérabilité est la porte d’entrée vers des connexions humaines profondes et l’amour véritable. Sans elle, les relations restent superficielles. Madeleine L’Engle a dit : « Quand nous sommes ouverts à la vulnérabilité, nous sommes ouverts à l’amour. ». Ajoutons aussi ce mot de Paulo Coelho : « Être vulnérable, c’est permettre à l’autre d’entrer dans notre cœur, et c’est dans cette ouverture que réside notre véritable force ».
Et vous pourriez apprécier aussi cette citation de Brené Brown (prêtez-y bien attention) : « Posséder notre histoire peut être difficile, mais pas autant que de passer notre vie à lui échapper. Embrasser nos vulnérabilités est risqué, mais pas aussi dangereux que de renoncer à l’amour, à l’appartenance et à la joie — les expériences qui nous rendent le plus vulnérables (sensibles). Ce n’est que lorsque nous osons explorer l’obscurité que nous découvrons le pouvoir infini de notre lumière. »
LA HONTE PROFONDE, UN OBSTACLE MAJEUR À LA VULNÉRABILITÉ-. Résister à sa vulnérabilité, c’est être (par exemple) fermé, blindé, retenu, déconnecté, dans le contrôle, inauthentique, insensible, fuyant, distant… Et derrière tout cela se niche en général une honte profonde. Or, cette honte incite à se cacher quand la vulnérabilité vraie requiert de nous montrer. Révéler une honte profonde, c’est prendre le risque d’être exposé et, potentiellement, de revivre l’expérience douloureuse qui l’a engendrée. Cela crée une résistance puissante à la vulnérabilité, pourtant essentielle à la guérison. La peur d’être encore plus jugé ou mis à l’écart si la honte est révélée est immense.
La tendance à l’évitement empêche de parler de sa profonde honte éventuelle, de la confronter, et donc de la résoudre. Plus elle est cachée, plus elle se renforce dans le silence et l’isolement. Puisque notre profonde honte (éventuelle) nous pousse à nous cacher et à nous convaincre que nous sommes fondamentalement illégitimes, l’acte de nous montrer vulnérables (c’est-à-dire de nous exposer avec nos « faiblesses ») devient le contre-pied exact de la honte. Nous avons tendance à nous cacher à cause de la honte, alors que la vulnérabilité pleinement acceptée s’accompagne nécessairement d’une exposition assumée. En acceptant le risque d’être vu et potentiellement jugé (le risque inhérent à la vulnérabilité), on découvre en général qu’on est en fait accepté, compris et même aimé.
Si vous aspirez à vous libérer de votre profonde honte, il vous faut vous exposer, d’abord face à votre cœur, puis vous montrer enfin vulnérable face à qui peut vous aider, vous accueillir, sachant que votre honte profonde vous a précisément blindé. Pour vous défaire de la honte qui vous étouffe, il est temps de faire un pas audacieux : vous ouvrir. Commencez par affronter sincèrement ce qui résonne en vous, puis osez vous montrer vulnérable à ceux qui peuvent vous offrir leur aide.
La profonde honte fait ériger des « murs », de solides défenses, nous convainquant que la vulnérabilité est une faiblesse et donc une autre manifestation « honteuse ». Et la vulnérabilité est précisément le chemin vers la liberté. L’honnête « profond honteux » reconnaîtrait qu’il porte en lui une honte constante, plus ou moins forte, et qu’il ne goûte jamais pleinement à la vie tant qu’il cède à ses craintes. Il ne lui manque qu’un acte de vulnérabilité pour entamer le dénouement de sa honte. Seule la douce brèche de la vulnérabilité peut laisser filtrer la lumière qui déliera notre profonde honte (éventuelle). C’est alors que le « meilleur » peut être reçu !
VULNÉRABILITÉ = RÉCEPTIVITÉ-. Recevoir n’est pas un simple fait passif, mais un processus actif d’accueil. C’est être dans un état de réceptivité totale, où l’on se laisse être touché, être pénétré par ce qui nous est donné. Ce n’est pas seulement recevoir des choses ou des gestes, mais recevoir les autres et soi-même dans un état d’ouverture, de vulnérabilité et de réciprocité. Recevoir, c’est se laisser accueillir tout ce qui vient, sans détour, sans filtre, sans résistance. C’est être vulnérable dans le sens le plus noble du terme : non pas fragile, mais disponible à l’expérience, à la réalité, à soi-même. Et pour recevoir, Il faut être vu, reçu, ce qui demande de se montrer vulnérable, authentique, ce qui ne peut donc pas être un calcul.
Pourrait-on envisager de recevoir sans être vu, sans être reçu d’abord ? Qui peut donner sans voir ni recevoir la personne à qui il donne ? Alors, si elle se cache, si elle ne se montre pas, le don ne peut pas avoir lieu. S’il y a peur de l’exposition, le corps se protège (regard fuyant, mouvement de recul…) de ce qui pourrait être vu, que ce soit un aspect de soi-même, une vérité difficile à accepter ou un regard qui pourrait nous soumettre à une vulnérabilité que l’on fuit.
Ne nous est-il jamais arrivé de savoir ou de pouvoir accueillir avec empathie, avec amour, un proche qui s’est confié à nous sans masque ? Ce que nous savons offrir, si nous n’y faisons pas barrière, nous pouvons aussi le recevoir. Notre capacité à ressentir, à être touché, à être vulnérable face à la vie (y compris face à la souffrance) est une part inaliénable de notre humanité et de notre force intérieure. Ce n’est pas une faiblesse que d’être affecté, mais une preuve de vie. Grâce à la vulnérabilité, offrons-nous à nous-même une honnêteté brute, et ensuite, dévoilons-nous, sans armure, à ceux dont la bienveillance est la douceur qui nous a probablement fait défaut trop longtemps. C’est dans cet acte de vérité que réside la clé, celle qui nous fera basculer de l’ombre de la honte à la lumière de l’authenticité.

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