Voir sans les yeux ou… vivre sans se limiter
Rappelons-le d’emblée : nous passons toute notre existence en nous maintenant nous-mêmes dans des conditions de vie très limitées et souvent misérables. C’est là un constat que nous pouvons faire, que nous faisons un jour ou l’autre, avec la difficulté tenace à en tenir réellement compte. Notre conditionnement humain est tel que nous avons beaucoup de mal à envisager autre chose, à nous ouvrir à un autre possible. Même quand ce possible est manifesté « devant nos yeux », nous ne nous y arrêtons pas, jusqu’à nous trouver au besoin de « bonnes raisons » pour n’en rien faire ou pour ne pas y croire.
Ainsi, à elle seule, notre ignorance n’expliquerait pas notre misère ou nos limitations maintenues, par nous-mêmes, puisque bien des informations qui viennent à nous ne trouvent en nous aucun écho. Cela, je ne l’ai pas seulement vu chez la grande majorité de mon entourage passé et actuel, mais encore et d’abord dans mon propre fonctionnement. Et ce que je vais partager ici pourra être perçu comme une illustration radicale de ce que je déclare dans ces premières lignes. Attendez-vous à être quelque peu surpris !
En effet, je vais m’arrêter sur l’une de mes expériences, autant que je ne l’ai jamais fait, mais il s’agit de l’expérience la plus remarquable de toute mon existence et que je vis en ce moment même, depuis quatre mois. Cela dit, ce qui m’anime ordinairement y trouvera encore sa place : rappeler l’essentiel pour éclairer au besoin quiconque aime la lumière. Seul m’a toujours importé « Le regard qui transforme ». Et cette disposition-là que je me reconnais n’est évidemment pas incompatible avec la possibilité et même la nécessité de croiser et libérer mes propres limites. Je ne prétends rien : quand je ne vois pas, je ne vois pas, mais quand je vois, je vois.
De façon directe ou indirecte, grossière ou subtile, nous déplorons tous bien des circonstances, relationnelles, matérielles, individuelles ou interpersonnelles… Souvent, nous pourrions pourtant découvrir comment nous nous débrouillons pour faire durer ces mêmes circonstances, pour les retrouver encore ailleurs, avec d’autres gens et d’abord à travers nos seules pensées. Autrement dit, simultanément, nous déplorons et permettons nos « contrariétés de prédilection ». Or, si nous voyons cela, sans nous le reprocher, nous sommes sur le chemin de « l’éveil », de la libération.
Même s’il s’agit d’une idée que nous pouvons déjà entendre, que nous avons même plus ou moins acceptée, nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour intégrer complètement que la vraie cause de ce que nous déplorons est toujours en nous et exclusivement en nous. Il est très tentant et surtout habituel d’incriminer l’extérieur. L’obstacle à la pleine intégration de notre responsabilité repose sur le sentiment irrationnel de culpabilité. Il est à la fois l’obstacle et la cause. Nous ne sommes pas coupables, nous sommes humains ! De surcroît, la condition humaine n’est pas notre essence, notre nature profonde.
Comme nous l’avons vu avec les chroniques de ces six derniers mois, l’être humain compose longtemps avec des positionnements préjudiciables qu’il ne peut pas reconnaître ou sur lesquels il ne peut pas s’arrêter. Ces positionnements sont, non seulement préjudiciables, mais encore mensongers, illusoires, surtout collectifs et ataviques. Ils incluent des croyances d’abord en la séparation d’avec notre vraie nature, en notre non-pouvoir, au non-accès à notre potentiel dans tous les domaines. Cela, longtemps, nous ne le savons pas et quand nous le découvrons, notre « accueil » s’apparente à un haussement d’épaules. Notre « richesse » nous est annoncée et nous haussons les épaules !
Il est incontestable, selon notre blessure ou notre conditionnement personnel, que nous nous négligeons, nous sous-estimons, nous accablons, nous ignorons, nous limitons… Certains le font même en s’appuyant sur des considérations religieuses ou spirituelles. Non, nous ne sommes pas censés souffrir, ni nous maintenir dans des conditions de vie plus ou moins éprouvantes ou qui pourraient être grandement améliorées ! N’avez-vous pas une fois ou l’autre observé qu’il pouvait vous arriver de refuser le « bon » qui pouvait se présenter à vous, sous une forme ou sous une autre ? Prenez le temps de considérer cela ! Être sans attente n’implique pas le refus. Et c’est du bon ou de l’inattendu qui se présente à moi maintenant et auquel je ne saurais pas résister.
Si je ne suis pas enclin à parler beaucoup de mes propres vécus, si tel n’est pas mon « besoin », je me dispose pourtant à évoquer aujourd’hui mon actualité à la fois inattendue et selon moi « spirituelle ». Je reste probablement animé par la possibilité de témoigner d’une réalité que j’ai évoquée souvent : l’incroyable est possible, le nouveau est à portée de main, le meilleur nous attend, le non-envisagé est accessible… Dans le monde de la forme, rien n’est absolument essentiel, mais il n’est pas écrit que nous devons faire fi de notre potentiel et des sourires de la Vie.
À la fin des années 80, on me transmet un article qui parle de personnes capables de lire sans les yeux, notamment d’une dame russe qui, dans les transports en commun, pouvait lire le journal que parcourait derrière elle un autre passager… Je me rappelle m’être dit que tout était envisageable. J’ai toujours été relativement ouvert, sans être ni crédule, ni incrédule. L’article en question ne m’ayant alors donné aucune explication, pour le souvenir que j’en ai, j’en avais conclu qu’il s’agissait au mieux de phénomènes extrêmement rares, des exceptions perdues dans le monde et d’abord dans le passé.
Le 24 décembre dernier, un ami, Thierry, m’envoie une kyrielle de liens de vidéos et de divers articles qui parlent tous de la vision sans les yeux, désignée aussi comme vision extra-oculaire ou « mindsight ». On peut y voir notamment des enfants faisant de la bicyclette les yeux bandés. Très vite, je fais mes propres recherches, en anglais, en allemand et en espagnol, et je découvre que partout dans le monde, on enseigne la vision sans les yeux, essentiellement à des enfants voyants amusés, bien disposés, mais également à des adultes suffisamment curieux et ouverts.
Tous nous expliquent combien il est facile et en fort peu de temps pour un enfant d’apprendre à voir sans les yeux, que c’est plus dur pour un adulte, plus dur encore si celui-ci a perdu la vue, plus dur encore s’il n’a jamais vu. Pour certains, l’âge avancé pourrait constituer un autre obstacle. Ils précisent néanmoins que l’apprentissage reste accessible à tous, à tous ! Bref, en découvrant ces informations, à peine étonné de ne pas en avoir entendu parler avant (un phénomène exploré depuis bien des décennies), je me sens alors à la fois intéressé, tranquille et disposé à faire ma propre expérience. Et je sais d’emblée que cette expérience sera riche d’une manière ou d’une autre. On ne se dispose pas à accéder à son potentiel sans se libérer de ce qui nous en a gardé à distance. Et, en effet, je ne suis pas déçu !
Comme tous les aveugles, qu’ils en soient conscients ou non, j’ai à de nombreuses reprises fait dans ma vie l’expérience du mindsight, de « la vue de l’esprit », mais en ayant jusque-là ignoré que cette vision pouvait se développer, qu’elle pouvait surtout devenir plus claire et beaucoup plus étendue que la vue physique. En effet, selon mon humeur du moment, je percevais des murs longés, des arbres croisés lors de promenades et même des voitures garées à côté desquelles je passais. On m’avait une fois ou l’autre parlé du « sens de la masse », en le reliant exclusivement à des conditions auditives et acoustiques.
Aveugle de naissance, mon amie Isabelle perçoit, non seulement la présence d’un arbre, mais également quelque chose de sa hauteur. Jacques Lusseyran avait lui aussi cette même perception. (Jacques Lusseyran a perdu la vue à l’âge de huit ans. Il fut un tout jeune résistant, déporté à Buchenwald. Écrivain, professeur de littérature et de philosophie, il a notamment écrit « Et la lumière fut ».) Si cette perception spécifique n’est pas mienne, jusque-là, je sais aujourd’hui le devoir à une vieille croyance profondément ancrée qui disait que je n’avais pas le droit de regarder trop loin. Elle disait même que je n’avais pas le droit de regarder du tout. Je lui ai obéi longtemps, mais c’en est fini désormais ! Tous, nous nous privons de notre potentiel en cultivant des conditions limitatives insoupçonnées… Et je me suis entendu dire très récemment, en souriant : « Je n’ai plus le droit de ne pas voir, de ne pas voir tout à fait concrètement ».
Par ailleurs, de temps en temps, j’ai été informé, de façon intérieurement perceptuelle, de la couleur qui dominait autour de moi (tapisserie), des vêtements d’un proche et une fois même des miens. Ce n’étaient pas des perceptions délibérées, mais elles ont toujours été très plaisantes. Lors de ces expériences impromptues, je n’ai pas été démenti une seule fois. Je ne l’ai été que quand j’essayais de deviner ce que je ne voyais pas. Ces vingt dernières années, une ou deux fois, j’ai « littéralement » vu le soleil, croyant alors, soit au miracle, soit à la fausseté du diagnostic ophtalmique (pourtant improbable). Je sais désormais qu’il s’agissait du mindsight, alors activé, lequel me permet de plus en plus, encore selon l’humeur, de toucher à volonté ce que j’ai d’abord perçu « visuellement ».
Tandis que Thierry m’inondait d’informations concernant le mindsight, la vision sans les yeux, j’étais malade, j’avais la grippe pour la première fois de ma vie. Quand j’ai été mieux, début janvier, j’ai commencé à m’exercer, à tenter de voir des couleurs, en vain pendant plus d’une semaine. Or, dès le début de mon exploration, les formes imposantes (de grande taille) m’apparaissaient de façon plus nette ou plus forte, parfois jusqu’à m’émouvoir aux larmes. Et dès le début encore, j’ai compris par la force des choses que ma disposition à voir sans les yeux allait me faire libérer une foule de résidus psychiques, mémoriels, et des choses forcément insoupçonnées jusque-là. Et, en effet, des larmes ont parfois accompagné des perceptions nouvelles, manifestes et étonnamment plaisantes.
Ensuite, j’ai compris que j’avais besoin d’une aide pratique, que l’on me donne au moins quelques premiers conseils. Je n’allais pas réinventer la roue ! J’ai notamment appelé un gars (trouvé sur Internet) qui m’expliqua qu’il ne travaillait qu’avec des enfants et qu’il ne pratiquerait pas en ligne quoi qu’il en soit. J’ai pris contact avec des gens qui animent un séminaire de cinq jours en Allemagne. Je me suis annoncé sur la page Facebook de deux ou trois entraîneurs, un dernier le dimanche, 15 Janvier dernier, sur la page de Rob Freeman.
Quelques jours plus tôt, Thierry m’avait envoyé des interventions YouTube de ce Rob Freeman en me disant : « Je ne sais pourquoi, mais il me fait penser à ton instituteur, Christmann, qui t’a appris à lire en trois mois… ». Il répondit à mon message dans l’heure et le lendemain, nous nous sommes retrouvés pour une première séance, de deux heures ! Avant d’entrer dans le vif du sujet, il m’a notamment expliqué :
« J’ai fait faire l’expérience du mindsight à des enfants volontaires, ce qui est facile, qui se fait souvent dès la première séance. J’ai tenu à le faire aussi avec des adultes, ce qui représente un plus grand défi, et mon rêve était de le faire avec une personne complètement aveugle. Selon ce que tu évoques, tu es pour moi la personne idéale ! Et pour ce travail qui peut durer des mois, je ne me fais pas payer. Je ne me suis jamais fait payer pour ça ! … »
Pour la petite histoire, Rob, en fait Robert Freeman est né en 1953, comme moi. À son insu, je viens d’écouter une vidéo dans laquelle il évoque notre rencontre. Pour témoigner de combien cette rencontre le touche, il raconte qu’à 5 ou 6 ans, il a fait son ami d’un petit Raymond de son âge, complètement aveugle, et qui venait d’arriver dans sa classe (cela se passe au Canada). Pendant les vacances, il avait voulu aller jouer avec lui, chez lui, et il fut reçu par sa mère qui lui dit : « Non, tu ne peux pas jouer avec Raymond. Il est aveugle. Et il ne viendra plus à l’école ; il va aller dans un établissement spécialisé ». Rob évoque sa peine d’alors à ne pas pouvoir retrouver son nouveau petit copain aveugle, Raymond. Raymond, c’est mon second prénom !
Le jour où je commence cette chronique, le 8 avril 2023, nous en sommes à 23 séances. Désormais, souvent mais pas encore à tous les coups, je peux reconnaître des couleurs, des chiffres, des lettres, des figures géométriques qu’il me montre à l’écran. Les séances commencent généralement par une mise en condition : relaxation, exercices pour « activer » le cerveau droit, relâcher l’emprise du cerveau gauche, préparation à l’accueil des visions…
Et mes exercices personnels, seul chez moi, deviennent de plus en plus enthousiasmants. Par exemple, quand je suis dans la disposition requise, je peux reconnaître trois lettres d’affilée que je fais apparaître à l’écran de façon aléatoire ou en utilisant les lettres du scrabble. Souvent, je peux distinguer des couleurs (bleu, vert, jaune, rouge, orange, rose). J’obtiens les mêmes résultats avec les yeux ouverts ou fermés, souvent des résultats meilleurs avec les yeux fermés, mais quoi qu’il en soit, mon œil droit est atrophié (sous une prothèse oculaire) et mon globe oculaire gauche est notamment calcifié (diagnostic des années 80). Mes nerfs optiques sont aussi déclarés atrophiés.
Mon exercice favori est avec les chiffres. Sur dix essais, je peux parfois reconnaître trois ou même quatre chiffres. Les chiffres non-reconnus (pour les échecs apparents) confirment le mindsight à l’œuvre car les mêmes erreurs se produisent encore et encore, par exemple la confusion du 1 avec le 7, du 6 avec le 9, du 3 avec le 8. Jusqu’à ces derniers jours, je n’avais JAMAIS reconnu ni le 2 ni le 5. La chose vue apparaît sur ce que nous appelons « l’écran visuel intérieur ». Et parfois, je sais une chose intuitivement, mais je ne la vois pas. Le mindsight semble très joueur et se moque bien de la loi des probabilités, un exercice pouvant être parfois tout juste ou tout faux. Ainsi, les exercices sont toujours très amusants, très surprenants.
À terme, je suis censé vous voir, non pas comme vous me voyez, mais mieux que vous me voyez, à moins que vous me regardiez, vous aussi, à partir de votre mindsight. Peut-être aurez-vous plus de mal à le développer que moi, d’abord parce que vous risquez fort d’avoir une motivation bien moindre ou plus éphémère. En effet, « pourquoi chercher à voir sans les yeux, alors que l’on a des yeux fonctionnels ? » J’ai décidé de ne plus ignorer ce que la vie peut m’offrir, de ne plus y résister, mais ma disposition fidèle repose, non pas sur le résultat attendu, mais sur les joyaux que je rencontre en chemin.
Pour toute personne éventuellement intéressée, je précise aussi que ce voyage pourrait (parfois) ne pas être de tout repos, parce que, pour le dire simplement et directement, il confronte à ce qui a causé nos limitations, à la cécité pour moi, entre autres, et l’acceptation est alors essentielle, ainsi que le vrai plein accueil des choses. C’est ce vrai plein accueil qui est libérateur. J’y reviendrai dans une prochaine chronique qui pourra être intitulée « Le déploiement libérateur ». Par ailleurs, je rappelle que tout est intelligent, que le hasard n’existe pas, ni la fatalité, ni le non-mérite, ni l’injustice, ni la malchance, ni la malédiction. Et le bon qui advient s’inscrit lui-même dans l’Intelligence de la vie.
L’automne dernier, j’ai publié mon dernier livre, « Cap vers l’acceptation » et je n’aurais pas imaginé que ma cécité pleinement acceptée (depuis des années) aboutirait quelques semaines après la publication à un tel effet, à une telle « rencontre ». Ce que je vis depuis trois mois est l’une des plus belles expériences de toute ma vie. Elle me fait dans l’instant penser à l’expérience que j’ai vécu de janvier à mai 2021 où j’ai relu intégralement en espagnol Un cours en miracles. Peut-être puis-je y associer également les trois premiers mois de ma scolarité auprès de Christmann. J’évoque dans l’aparté du livre mentionné comment il a transformé ma vie. Dans ces trois expériences, je suis profondément touché par ce que je vois, je suis profondément touché, parce que je vois.
Cap vers l’acceptation au format papier
Cap vers l’acceptation au format électronique
J’ajoute que pour moi, la disposition à m’entraîner à voir sans les yeux est bien réelle, constante, qu’elle est un investissement de tous les jours, voire de chaque instant, et qu’elle implique donc – comme déjà souligné – la croisée de chemins sinueux et parfois plus « éprouvants ». Pour exemple, j’ai à l’esprit ces deux journées entières où je ne voyais plus, où j’étais redevenu aveugle. En faveur de ce qui était à revivre et à libérer, le mindsight était alors « complètement » désactivé.
En fait, sans que rien ne m’apparaisse forcément, je me retrouve de plus en plus souvent comme dans la lumière, je veux dire ici plus spécifiquement dans le jour, dans la lumière du jour, comme dans un grand jour. Et quand il fait ainsi grand jour, je ne me sentirai pas à l’aise à déclarer que je suis aveugle. Mais pour ces deux journées singulières de février dernier, j’étais bel et bien aveugle ! Je ne pourrais plus avoir le moindre doute sur la réalité du mindsight, parce que son « activation » ou sa « désactivation » impliquent notamment des états de conscience opposés.
Le 17 avril, je me décide à passer l’aspirateur, tâche qui ne m’enchante guère ordinairement, et à peine ai-je commencé, je vois apparaître dans mon champ de conscience ou sur mon écran visuel intérieur le sol que j’explore avec le balai de l’aspirateur. Il n’a pas (encore) de couleur, mais il est clair. La partie moquette du bureau ne m’apparaît pas tout à fait comme le carrelage de l’entrée et de la cuisine. À ce moment-là, je ne passe plus l’aspirateur, je danse, je vole, je « possède » l’espace. Je suis dans la joie. Une expérience intérieure représente pour soi-même le témoignage le plus convaincant.
Je reviendrai probablement sur mon expérience, mais cette première « évocation publique » me semble suffisante. Je répondrai volontiers aux éventuelles questions légitimes. Je ne me soucie pas tellement de l’avenir, étant plus intéressé à ce que je libère « maintenant », ce comme depuis toujours, mais en guise de conclusion, je relève ici l’une des interpellations surprenantes qu’il m’a parfois été donné de vivre. C’est en l’occurrence un petit échange public (FB) avec Riad Zein, ami spiritualiste, qui commentait il y a 4 ou 5 ans l’un de mes posts, de façon plutôt franche et inattendue :
• (RG) Ma vie durant, j’ai résisté à reconnaître la façon dont je me sentais traité tout juste avant de perdre la vue et exactement cinquante ans plus tard, pour la semaine anniversaire, je me suis littéralement retrouvé dans le même contexte délirant (séparation).
(RZ) « Tu sais Robert, la vue est dans le cœur mais je crois que tu refuses de l’admettre, les yeux du corps nous permettent de voir l’extérieur, là où il n’y a rien à voir. À partir du cœur, par le ressenti, tu peux VOIR LES MÊMES IMAGES, mais sans le filtre de l’ego. Les yeux du corps sont le reflet des yeux intérieurs. Un non voyant a plus de chance de voir la réalité qu’un voyant, car l’image vraie est créée par un sentiment et n’a pas besoin d’yeux pour être vue. Le vrai aveugle est celui qui refuse de voir par le cœur à travers ses ressentis. Tu as parlé de cela dans ton premier livre. »
• Cher Riad, veux-tu bien me dire ce qui te fait évoquer un tel refus de ma part ? C’est ce regard du cœur même qui m’a permis de voir ce que je relève dans l’énoncé ci-dessus, qui m’offre tous les autres, que “j’enseigne” aussi, pourrais-je dire. Cela étant précisé, je ne prétends pas voir toujours, voir tout, et c’est pourquoi ton commentaire me touche, m’intéresse !
• (RZ) …De voir concrètement, par le troisième œil. À travers mes expériences, j’ai compris une chose, là où ça ne va pas dans ma vie, c’est là où j’ai omis d’aimer, jamais à cause d’un manque d’amour de la part des autres.
Peace and love
Le constat partagé de Riad est aussi le mien, mais je ne confirmerais pas le refus qu’il suggère ici, ne serait-ce que, dès lors que j’ai cessé d’être dans l’ignorance de l’accessible, parce que je me suis, de façon immédiate et tranquille, disposé à accueillir ce nouveau « cadeau de la vie ». Je ne l’ai pas VOULU, il est venu à moi et je l’ai reçu. Oui, il est des choses que l’on peut ignorer longtemps, même si ce n’est toujours pas par hasard que l’information arrive jusqu’à nous.
Rob Freeman publie chaque semaine sur YouTube des extraits de nos séances, « Voir sans les yeux », accessibles à tous. Elles sont en anglais, mais il est possible sur YouTube de sélectionner la traduction en français (paramètres, sous-titres, langue). Avec des explications utiles, voici l’extrait de la première séance, toutes les autres restant accessibles :
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