Nous ne savons rien de ce que nous voulons, ni pourquoi nous réagissons (est-ce possible ?)
Quand on en a fini de vouloir, fini avec le vouloir, on s’occupe enfin de ce qui tient vraiment à cœur ! (RG)
Quand on en a fini de réagir, fini avec la réaction, on se libère enfin de ce qui encombre son cœur ! (RG)
Dès lors que nous nous disposons à explorer notre réalité, non pas seulement ce que nous sommes en essence, mais surtout ce qui le voile, ce qui constitue notre vieux conditionnement identificatoire, il n’est possible de l’envisager utilement, en s’assurant une « réussite », qu’à la condition de renoncer au sérieux, à la gravité, à la solennité… Un intérêt, une « curiosité » nous anime bien sûr, mais cela peut surtout être fait de légèreté, voire de joie ou d’amusement. La crispation mentale n’est pas de mise quand il s’agit précisément de se hisser hors du seul mental et de la préférence à ne plus en être le jouet.
D’emblée, considérons un peu le « vouloir », vouloir quoi que ce soit et de quelque façon que ce soit, le désirer, l’envier, l’espérer, le fantasmer, le jalouser, le revendiquer, l’exiger, l’attendre… Il y a une chose, une relation, une circonstance que l’on veut ainsi (chacun à sa manière). Même si l’on ne se le formule pas, ne peut pas se le formuler, on veut la chose en faveur d’un certain ressenti, d’une certaine expérience, d’un vécu avantageux, pour un certain effet, pour en ressentir quelque chose de plaisant. C’est un aspect en soi très intéressant, peut-être même essentiel, mais on ne va pas cette fois s’y arrêter ici. Rappelons simplement que le ressenti attendu n’est pas reconnu, de même que ne l’est jamais le seul fait d’être dans le vouloir. Il y a vouloir ceci, cela, mais il y a surtout et d’abord… VOULOIR !
On reconnaîtra assez aisément que quand on veut, quand on est dans le vouloir, toute l’attention est sur la chose voulue (relation, objet, circonstance) et je propose ici de reconnaître de surcroît que l’on ne s’arrête pas, alors que l’on aura éventuellement obtenu la chose, sur ce que l’on va en faire, en dire, en attendre ou en vivre réellement. On veut une chose ou une autre ; c’est OK, mais si l’on peut l’obtenir, et alors ? Quoi ensuite, quoi de plus ? Par exemple, vous voulez absolument avoir la possibilité d’un contact privé avec telle ou telle personne, parce qu’elle pourrait vous embaucher, vous solliciter, vous faire profiter de ses biens, de son carnet d’adresses, utiliser vos propres services ou même parce que vous la « voulez comme partenaire sexuel ».
Et voici finalement que les circonstances vous permettent de passer seul un bon moment avec cette personne qui ignore tout de vos intentions et de vos attentes, ou d’avoir autrement ce que vous VOULIEZ à tout prix. Ce que vous vouliez (enviez, désiriez, fantasmiez…), vous l’avez donc, et maintenant ? Ne vous êtes-vous jamais trouvé dans une situation de ce genre ? Quelqu’un m’a confié un jour : « J’ai tout fait pour pouvoir m’acheter un bateau et juste en me mettant à la barre, je me suis demandé ce que je faisais là ; je me suis retrouvé comme un con ! » Ce n’est qu’un exemple et beaucoup d’autres vécus sont possibles, plus ou moins perturbants ou insatisfaisants.
Mais restons plutôt avec l’exemple du contact privé, étant ce que nous voulions, et que nous avons donc obtenu. Personnellement, je me suis souvent retrouvé dans cette situation très précise. Par exemple, entre 17 et 20 ans, j’aurais bien aimé devenir chanteur professionnel. Pour tenter de parvenir à mes fins, je voulais surtout pouvoir être en contact avec quelqu’un du métier (du show-business). C’est cela que je voulais et qui m’a fait écrire une trentaine ou une quarantaine de lettres. Jean Lumière, un ancien chanteur international qui était devenu le professeur de chant de nombreuses stars des années 60, a accepté d’écouter l’un de mes enregistrements, puis il m’a invité à venir le rencontrer, chez lui. Pour x raisons sans intérêt ici, je n’en ai rien fait !
Ne vous contentez pas de vous dire qu’en pareille circonstance, vous n’auriez pas été aussi « bête » ! Voyez plutôt en quelle circonstance, vous aussi, vous avez obtenu ce que vous vouliez, aviez dit vouloir, pour n’en rien faire finalement, le banaliser ou vous en trouvé très mal, désemparé. Un exemple fréquent du vouloir vain consiste simplement à obtenir ce que l’on veut sans la moindre reconnaissance, sans la moindre appréciation.
Pour vous-même, quand vous avez obtenu ce que vous aviez tant voulu, peut-être est-ce alors l’impression que ça vient trop tard ou que la chose ne vous intéresse plus. Notez que je relève simplement ici qu’il se passe souvent peu de choses quand on obtient ce que l’on a voulu, alors qu’en étant dans le vouloir, on en faisait pourtant toute une histoire, un « projet du siècle », prompt à dépenser beaucoup d’argent et surtout une énergie folle, pour rien !
L’abandonné veut à sa manière (désire) et quand il l’obtient, il le refuse.
Le dévalorisé veut à sa manière (envie) et quand il l’obtient, il veut autre chose.
Le maltraité veut à sa manière (exige) et quand il l’obtient, il reproche qu’on ne lui ait pas donné plutôt.
Le rejeté veut à sa manière (revendique) et quand il l’obtient, il le gâche, le brise, le revend.
Le trahi veut à sa manière (espère) et quand il l’obtient, il se ferme (ne s’ouvre toujours pas), n’en profite pas.
La façon dont on répond à ce que l’on obtient après l’avoir voulu longtemps ou de façon obsédante rappelle notamment une posture psychique que j’ai régulièrement évoquée : on ne veut pas ce que l’on dit vouloir, mais on « veut juste la vouloir ». Il est évident que cette posture peut être plus ou moins marquée et appliquée à des « objets » voulus très spécifiques. Il est toujours possible et potentiellement libérateur de vérifier ce qu’il en est pour soi-même, les contextes où l’on peut se découvrir à travers un tel fonctionnement. Bien sûr, il est plus ou moins prononcé et, bien sûr encore, on peut s’y intéressé ou non.
Maintenant, on pourrait se rendre compte aussi que ce fonctionnement psychique dépasse le vouloir ordinaire, le vouloir compensateur. En quelque interaction que ce soit, on prétend bien des choses ou l’on reste au moins positionné comme s’il y avait évidence, comme si tout était définitivement établi, alors que la réalité ne cesse pas de montrer tout autre chose. Retenons ou rappelons-nous que l’on fonctionne d’ordinaire de façon inconsciente, machinale, et que ce qui reste à tous disponible, c’est la possibilité de s’observer, de surprendre ses fonctionnements, voire d’en être amusé.
Dans ce sens, oubliez maintenant ce que vous voulez ou pourriez vouloir et mettez votre attention sur ce que vous ne voulez pas, autrement dit sur la situation que vous voudriez changer, voir changée. Observez au passage que le vouloir reste présent. Quoi qu’il en soit, nous parlons désormais d’une situation vécue comme problématique, conflictuelle, inadmissible ou qui tout simplement ne nous convient pas. Par exemple, quelqu’un n’arrête pas de vous emprunter de l’argent ou de vous solliciter d’une façon ou d’une autre. Ce peut être aussi l’aide que vous n’obtenez pas, les enfants qui mettent sans cesse partout le bazar ou encore un ennui de santé. Vous êtes forcément confronté de temps à autre à une circonstance qui attise davantage votre attitude réactionnelle « préférée », prédominante.
Bref, il y a cette situation qui vous ennuie, vous énerve, vous fait cogiter, réagir (regret, frustration, plainte, colère, indignation, rumination…). Vous ne pensez plus qu’à cette situation. Elle occupe toute la place, prend tout votre temps… Ce faisant, vous ne vous arrêtez pas sur ce que vous ressentez et vous ignorez sans doute aussi ce que vous préféreriez ressentir. Or, pour en revenir au point qui nous intéresse aujourd’hui davantage, vous ne vous arrêtez pas non plus sur ce que vous vivriez si la circonstance éprouvée trouvait une issue à votre goût. En toute conscience, diriez-vous que cela n’a pas le moindre intérêt ? Pourtant, même si vous ne le formulez pas directement, votre réaction laisse à penser que vous tenez à cette issue. Le reconnaissez-vous ? Certes, en réalité, votre entourage pourrait souvent en douter et nous allons voir qu’il n’a pas tort !
Allez, je vais encore vous parler de moi de sorte que vous ne vous sentiez pas jugé ni surtout accusé ici ! Libre à vous-même de considérer que ce que j’évoque ne concerne que moi ! Cela étant dit, je ne doute pas que la plupart des lecteurs se retrouvent à mes côtés. Alors, tenons-nous la main et explorons les choses ensemble ! (Je juge d’autant moins vos dysfonctionnements que je ne vous en parle qu’à partir des miens). Longtemps, j’ai reproché à certains proches de n’aimer être en relation avec moi qu’à condition que nous soyons à l’écart, face-à-face, avec l’impression de ne plus exister pour eux en groupe ou dès qu’il y avait un tiers. Et quand j’étais habité par ce reproche, je me gardais bien de vérifier ce que j’attendais d’un vécu inverse…
Mes reproches n’étaient même pas formulés en général – je les ruminais – et je me laissais croire, en quelque sorte, que j’aspirais à des relations complices, réciproques, harmonieuses, surtout en groupe évidemment. Davantage en tant qu’enfant, j’avais pourtant déploré un malaise très particulier et surtout très cuisant lorsque quiconque me manifestait en public un vif intérêt ou une marque ostensible d’affection. Bref, j’étais incapable de vivre ce que réclamaient mes récriminations silencieuses. On ne vit pas ce que l’on déplore de ne pas vivre, parce qu’on ne le veut pas, parce qu’on ne sait pas le vivre, parce que l’on s’attend au contraire ou même parce que l’on ne le reconnaît pas quand on le vit…
Pour prendre un autre exemple, il m’a été donné d’entendre une personne se plaindre de ce que l’un de ses proches ne l’aidait pas, ne l’aidait jamais, mais d’entendre aussi ce proche lui proposer son aide à l’occasion pour s’entendre dire très gentiment : « Non non, ça va, ne te dérange pas ! » La personne plaintive ne voulait pas d’aide, elle voulait juste déplorer le manque d’aide. Pour ma part, dans mon exemple, je ne voulais pas de témoignages publics, incapables de les vivre bien, je voulais seulement déplorer leur absence. Comme cette personne, comme moi-même, quand vous êtes dans la réaction, vous ne voulez aucunement la solution, vous ne voulez que réagir. C’est une règle absolue et personne n’y échappe, ni vous, ni moi. Êtes-vous intéressé à vous rendre compte de la façon dont cela peut aussi être votre propre réalité ?
Je me sens très bien à reconnaître que tout ce que je veux, me dis vouloir, et que tout ce qui me fait réagir, que je voudrais changer ou voir être autrement, que tout cela n’est qu’un leurre, un « mensonge », pourrait-on même dire. En vérité, d’une manière ou d’une autre, je ne veux pas ce que je dis vouloir, ni ne veux que soit autre ce qui me fait réagir, ce que je déplore. Si le mental ne s’en mêle pas, cette compréhension, cette découverte, cette révélation permet un émerveillement !
Je reconnais ce fonctionnement humain, aussi « délirant » que tout autre, mais à m’y voir moi-même, je ne me juge pas, je ne me moque pas de moi, je ne m’impose rien non plus. Mieux encore, souvent, je m’en amuse ! Alors, vous permettriez-vous de voir quand ou comment cela vous concerne également, comment cela implique votre propre conditionnement ? Voyez si vous pouvez envisager la possibilité qu’une meilleure (re)connaissance de ses fonctionnements puisse surtout être une libération. L’émerveillement évoqué plus avant est cette libération.
À partir de ce double fonctionnement conditionné et paradoxal, ne vouloir que pour vouloir et ne réagir que pour réagir, on peut encore faire d’autres observations qui peuvent être aussi surprenantes et édifiantes. Notre vouloir ne se limite pas, selon notre blessure, à être du désir, de l’envie, de l’espoir, du fantasme, de l’exigence ou de la revendication, de l’attente dans tous les cas, mais il met aussi des conditions très définies à sa manifestation attendue, imaginaire. On ne veut pas seulement recevoir de l’aide, on veut encore être aidé d’une façon très précise ou par une personne en particulier. En consultation, il m’est même arrivé une fois ou l’autre que la personne veuille que j’intervienne à partir d’un cadre qu’elle a elle-même défini. Très compliqué, ne serait-ce que parce que l’aide utile fait sortir des cadres !…
Peut-être voulez-vous l’abondance financière. Qu’avez-vous principalement à l’esprit quand vous la « voulez » ? Juste le loto, juste un héritage ou juste une relation… ?
Si vous voulez une maison, belle et fonctionnelle évidemment, y mettez-vous des conditions contextuelles en vérité inutiles et même saugrenues ?
Vous aimeriez changer de service là où vous travaillez : l’envisagez-vous seulement à partir de ce seul poste qui pourrait se libérer bientôt ? (Peut-être y en a-t-il un bien mieux pour vous !)
Pour vivre « votre guérison », faut-il qu’elle se fasse par ce moyen-ci ou grâce à cette personne-là ? (Je vois ça très souvent !)
Vous ne voulez pas simplement vivre enfin une relation harmonieuse ; vous voulez la vivre avec telle personne et « aucune autre ».
Vous ne connaissez pas encore la personne avec qui vous voulez vivre une belle relation, mais regardez bien, vous voulez la rencontrer dans un contexte relativement défini, même si vous l’envisagez au mieux d’une façon assez large…
Exemple peut-être extrême, le sadomasochisme illustre bien l’importance attribuée aux contextes définis, limités. Ici, le plaisir n’est, non seulement envisagé, mais possible qu’à la condition d’un certain scénario. Un jour, autre exemple, une personne m’a raconté son fantasme répétitif : obtenir les grâces de son trésor secret malgré un milieu hostile. Le scénario hostile était très précis, presque épouvantable, et les grâces attendues moins évoquées, presque dérisoires. Dans l’imaginaire, on veut en projetant ce qui entrave l’aboutissement, mais on le projette davantage que l’on veut la chose. Entendez-vous cela ? N’est-ce pas fou ?
Le décor imaginaire ou les conditions prédéfinies qui accompagnent le vouloir parlent de notre conditionnement et englobent de ce fait même de quoi le contrarier et sinon de quoi limiter toute manifestation. En consultation, une personne m’avait longuement parlé de son manque d’argent pour me dire incidemment, lors d’une autre séance, que son père l’exaspérait, à vouloir sans cesse lui donner de l’argent. Vous pourrez le découvrir aussi, on n’a aucun mal à se trouver de bonnes raisons pour ne pas accepter ce que l’on dit vouloir.
On peut parfois entendre : « Ça n’est pas à toi, ça n’est pas à lui, pas à elle de faire ça ! ». Oh, ce peut être tout à fait approprié, mais ça peut aussi ou surtout sortir du scénario qui accompagne le vouloir, être l’excuse toute trouvée pour ne toujours pas recevoir ! En même temps, rappelons-le, accepter une solution prive momentanément du vouloir (ce à quoi l’on peut tenir tant). Les postures mentales sont bien rodées et si habituelles que les surprendre, les reconnaître, ne peut se produire que si l’on s’y dispose.
Et pour en revenir à la réaction, à l’état réactionnel, au « je ne veux pas », posons-nous cette question : quand peut-on dire que ce que l’on dit, décide ou fait, accomplit, n’est pas soutenu par de la réaction ? Proportion gardée, il se pourrait bien que l’on soit « toujours » dans la réaction. La réaction n’est pas toujours grossière, mais sa subtilité n’empêche pas qu’elle reste vaine et préjudiciable. En proportion de la réaction impliquée, aucune acquisition ou aucun aboutissement n’apporte un épanouissement réel et durable. Plus il y a un réel plaisir ou une forme de joie à dire ce que l’on dit, à faire ce que l’on fait, sans peur, sans calcul ni attente, moins la réaction est concernée. Alors, quand cela nous arrive-t-il ? Regardons un peu, c’est tout !
On sait (peut savoir) aussi que l’on est dans la réaction quand ce que l’on dit ou fait est précédé de beaucoup de penser. Il y a entre autres du questionnement, des jugements, des justifications, des anticipations, beaucoup d’imaginaire. C’est tout à fait commun, humain et normal de fonctionner ainsi, eu égard au conditionnement ancestral, mais cela ne nous empêche pas de nous en rendre compte, de le considérer, sans s’en préoccuper autrement. Le changement n’est pas de notre ressort, ce qui, pour certains, sera une pilule difficile à avaler !
Les paradoxes mentionnés dans ces paragraphes pourraient être expliqués davantage et peut-être aurons-nous l’occasion d’y revenir, mais il est toujours plus utile de voir nos fonctionnements/dysfonctionnements tels qu’ils sont plutôt que de les « justifier ». Par exemple, il n’est finalement pas étonnant, quand on est dans le vouloir, que l’attention soit (le cas échéant) absorbée par un scénario imaginaire hostile ou contraignant, davantage que par la chose voulue, parce qu’on ne la veut que pour démentir quelque chose, parfois comme pour en découdre avec son vieux schéma. D’ailleurs, ceci explique aussi au passage que l’on veuille juste pour vouloir ou que l’obtention ou l’aboutissement produise si peu d’effet…
Avez-vous reçu quelque chose de ce texte ? Avez-vous lu et vu quelque chose qui parle de votre vécu ? Avez-vous pu le voir, le recevoir, sans malaise ni jugement ? Vous êtes-vous peut-être senti amusé ou au moins intéressé ? Vous êtes-vous senti « interpellé », suffisamment pour vérifier comment votre propre conditionnement pourrait être concerné ? Si vous pouvez répondre par l’affirmative à au moins l’une de ces questions, vous avez accompli votre tâche, fait ce qui vous incombait. Et rappelez-le-vous, juste reconnaître ce qui est, le reconnaître véritablement, c’est la clé !
“Au lieu de la question ‘qu’est-ce que je veux de la vie ?’, il en est une qui est bien plus puissante : ‘qu’est-ce que la vie veut de moi ?’ » (Eckhart Tolle)
“Instead of asking, ‘What do I want from life?’ a more powerful question is, ‘What does life want from me?'” (Eckhart Tolle)
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