Nos positionnements psychiques (6/6)
Si j’ai maintenu autant mon attention sur nos positionnements psychiques, c’est parce que j’ai réalisé qu’en eux-mêmes, ils pouvaient expliquer l’essentiel de notre mal de vivre. Et puisqu’il en est ainsi, comprenez que reconnaître ces positionnements est censé nous en affranchir peu à peu et non pas être utilisés pour nous incriminer, ni même en être désolés. Or, si telle devait être votre réaction, sachez que vous seriez encore la proie de l’un de vos positionnements, par exemple « ne jamais voir en soi la cause de ses ressentis et réactions » ou « ne jamais avoir à se remettre en question ».
. Toutes nos humeurs résultent d’effet de certains positionnements psychiques.
Quand une ambiance intérieure plus ou moins pesante s’impose, le matin par exemple à peine levé, nous pouvons nous demander dans quel positionnement elle nous remet : « subir l’existence ; avoir toujours quelque chose à déplorer ; ne pas pouvoir profiter du bon ; penser INUTILEMENT ; s’attendre à des contrariétés ou plus simplement à ne rien vivre de bon, etc. » Quand ce n’est pas un positionnement particulier qui affecte notre humeur, c’est un état intérieur plus ou moins éprouvant et maintenu et même empiré par un autre positionnement qui est alors rappelé précipitamment.
Vous pouvez bien être fatigué, par exemple, sans avoir à en imputer la cause à un positionnement psychique. En revanche, un positionnement peut vous faire éprouver la fatigue de façon aggravée. Qu’un positionnement psychique vous empoisonne la vie directement ou qu’il soit le rajout à un état d’âme malheureux, il sera toujours grandement bénéfique de le reconnaître, tôt ou tard. Sentez ou soupçonnez l’intérêt à reconnaître et à relâcher vos positionnements psychiques, parce qu’ils sont les tuteurs efficaces de notre conditionnement, de nos blessures, de nos conditions de vie déplorées.
En lien à ce que nous déplorons durablement, il est absolument évident qu’un changement intérieur n’a pas encore eu lieu. Et si nous résistons à cette idée-là, notre déploration a de beaux jours devant elle ! « Je ne vaux rien » est une croyance, mais elle est devenue positionnement, « ne rien envisager », avec l’intention toujours frustrante de se laisser vivre. En toute conscience, défendrions-nous un tel positionnement ? L’intention « se laisser vivre » pourrait sembler sage, mais elle ne l’est aucunement quand elle signifie faire avec son conditionnement, s’y soumettre. « Je suis dérangeant », voire « un problème » est une croyance et « rester à l’écart » ou « ne rien demander » est le positionnement résultant, avec l’intention privative d’attendre et donc d’espérer le bon. Si un tel schéma est nôtre, ne vaut-il pas mieux le connaître ?
Limiter ou évaluer ses demandes sera sage si celles-ci sont caprices, exigences ou revendications, mais cette limitation est autoprivation quand les demandes sont des appels du cœur. « Je fais ce qu’on me dit et tout le monde doit faire comme moi » est un positionnement psychique très populaire en cette période de révélations, l’intention cachée pouvant être de ne surtout pas voir son fourvoiement : « Plus seront nombreux ceux qui font ce que je fais, moins j’aurai à me questionner sur la justesse de mes choix, plus je pourrai surtout continuer de nier l’inconcevable… » « Ne surtout pas se poser de questions » pourrait être le positionnement psychique d’une personne qui, enfant, n’a baigné que dans la folie, l’aberration, l’incompréhension totale.
Au lieu de chercher à savoir comment on se positionnera en cas de conditions de vie catastrophiques, nous pouvons nous arrêter sur ce qu’est notre positionnement du moment (anticiper, voir tout en noir, résister à ses élans, les ignorer…). On ne pourra jamais savoir à l’avance comment on se positionnera en cas d’une épreuve redoutée, mais on peut reconnaître son positionnement psychique « anticipatoire ».
Dès lors que nous sommes affectés, y compris en anticipant des circonstances, nous sommes le jouet d’un vieux positionnement psychique, quel qu’il soit, et c’est notamment ce que nous gagnons beaucoup à identifier. Alors, arrêtons-nous-y ! À ce propos, le positionnement psychique « ne jamais s’arrêter » répond à l’intention de ne pas sentir, de maintenir un intérêt égocentrique, de ne rien voir ou de ne surtout pas avoir à se remettre en question.
Quand nous nous intéressons au phénomène des positionnements psychiques, nous pouvons tenter utilement de repérer ceux qui étaient le plus partagés par les membres de notre famille. Ils ont initialement renforcé notre blessure principale. Pourriez-vous vous rappeler, dans votre famille, des positionnements tels que « négligences, indifférences, critiques, moqueries, harcèlements, brutalités, exclusions, engueulades, aberrations, mises à l’écart… » ? Ah, il y en avait de pires !
Peut-être pourriez-vous remarquer en vous un intérêt à déplorer certaines choses. Cet intérêt n’est pas toujours là, pas toujours au premier plan, mais nous en vivons toujours des effets malheureux. Et ces derniers disparaissent avec l’abandon progressif du positionnement impliqué : « dénoncer les choses », « accuser le monde », « tenir à voir dehors des coupables, s’y intéresser tout particulièrement »… Si nous continuons de déplorer ce qu’il nous est donné de vivre, vérifions ce qui a changé dans nos positionnements : en fait, ne seraient-ils pas toujours les mêmes ? Entendez et comprenez bien la question !
En fait, l’invitation à voir ce que pourraient être nos postures nouvelles, différentes, n’est qu’une occasion supplémentaire de reconnaître la persistance de certaines et dont nous ne pourrons jamais attendre autre chose que ce que nous vivons. Rappelons-nous ce que disait Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». C’est vrai en tout domaine, en tout temps et en tout lieu.
Si nous déplorons les mêmes circonstances éprouvantes, vérifions avec bienveillance comment nous assumons désormais notre responsabilité, si nous avons (enfin) abandonné une réaction ou une autre, si nous nous sommes libérés d’un positionnement psychique, d’une vieille douleur, d’un ressentiment tenace… Ne déplorons pas ce que nous vivons encore, mais, sans le déplorer non plus, reconnaissons que notre état d’esprit reste plus ou moins le même, que nous sommes psychiquement positionnés comme toujours. Par exemple, nous est-il devenu plus facile de dire non ou oui, de donner, de faire nos demandes, d’exprimer ce que nous avons sur le cœur, de recevoir vraiment ce qui nous est offert, de rester un moment dans l’appréciation, de respecter nos priorités et préférences, d’être davantage en paix, davantage dans l’amour… ?
Ce qui témoigne le plus de nos changements heureux d’état d’esprit et surtout ce qui les permet, c’est la disposition accrue à être de plus en plus dans l’observation et donc de moins en moins avec le penser accrédité. L’innocence, l’insouciance et la spontanéité brillent de plus en plus à mesure que nous nous détachons de nos positionnements psychiques. D’abord, reconnaissons-les ! Quand, sans commentaires, vous vous voyez dans les mailles d’un positionnement psychique, vous êtes présent, vous êtes conscient, vous êtes de « retour chez vous ». Appréciez cela ! Gangaji dit : « La véritable innocence est la capacité d’expérimenter directement ce qui est ici en ce moment sans le moindre désir que cela paraisse, agisse, ou soit ressenti différemment ».
C’est une aptitude précieuse et bienfaisante, libératrice, que de pouvoir accueillir pleinement tout rappel émotionnel de l’instant, sans commentaires, sans la moindre réaction. En général, nous ne sommes pas seulement avec un rappel émotionnel, nous y plaquons aussi la lutte, la résistance, le vouloir s’en débarrasser. Rien ne pourrait le faire durer de façon plus efficace. Dès lors qu’une expression est réactionnelle, étant associée à un positionnement psychique, elle n’a aucun autre effet que celui d’empirer l’état intérieur et même la circonstance à laquelle on résiste.
Il est des pleurs qu’un enfant exprime en écho à ce qu’il vit momentanément qui dépassent la circonstance et l’en priver ou tenter de le raisonner revient en fait à le « traumatiser ». En tant qu’adultes, nous nous infligeons cette privation en permanence. Quand elle est expression, la « réaction » de l’enfant est généralement libératrice. Il ne la justifie pas, pas à la manière de l’adulte en pleine réaction, qui méconnaît l’acceptation véritable. En pleine conscience, il ne nous est pas toujours difficile de nous inviter à l’acceptation véritable de ce qui est. Et libre à nous d’utiliser notre pouvoir en notre défaveur ! Libre à nous de rester positionnés de façon que nous savons (désormais) être délétère !
• Ah, j’éprouve ceci, cela ! C’est ce qui est dans l’instant. OK, je ne fais rien, ne pense rien, je ne retiens pas le nuage, l’orage… Déjà, je me sens mieux !
• Oh, mais je ne suis pas obligé de me dire ce que je me dis, de faire comme si l’aptitude à l’observation n’était pas mienne ! Je ne suis pas tenu de revendiquer ou même simplement d’attendre quoi que ce soit !
• Je peux bien reconnaître et accepter, en cette circonstance pénible, que quelque chose m’échappe. À quel titre pourrais-je prétendre être à même de tout maîtriser ?
• Je peux reconnaître ma difficulté à rester dans l’observation et savoir au moins que je n’ai pas de difficulté plus importante que celle-là. »
Nous rappeler joyeusement notre potentiel, d’autres possibilités à notre portée, c’est sans le dire et utilement retirer de la prédominance à nos vieux positionnements psychiques. Notre plein épanouissement ne dépend pas fondamentalement du penser, mais quitte à penser, il est bon de se rappeler des évidences, un certain bon sens, ce qui est sage, juste, ce qui englobe la paix et l’amour.
Le plein accueil de ce qui est ne peut tout bonnement pas avoir lieu avec des positionnements psychiques fermement maintenus. On n’accueille personne derrière sa porte close. Comme souligné plus haut, l’acceptation véritable de ce qui est présent à notre conscience peut notamment être facilité par le rappel que « c’est juste maintenant », ce qui est toujours vrai. Nous ne pourrions pas avoir à l’esprit une épreuve qui s’est éternisée et dont nous pourrions prétendre que nous l’avons vécue comme étant « juste maintenant ». De manière inconsciente, nous l’avons fait durer !
Nous pouvons observer qu’aucune disposition sage n’est contenue dans quelque position psychique que ce soit et il ne peut pas en être autrement. « Savoir toute épreuve comme étant juste maintenant » est connaître la Vérité et aucun positionnement psychique ne peut la contenir. Admettons-le sans frémir, faire toute une histoire éprouvante de ce qui est éphémère – d’autant plus si nous ne le retenons pas – n’est tout bonnement pas intelligent ! Substituons à nos positionnements psychiques un peu d’intelligence et surtout de la bienveillance envers nous-mêmes. Et Gangaji de dire encore : « Être vulnérable demande plus de courage que d’être cynique, fort, ou puissant. Il faut du courage pour être ouvert, innocent et prêt à être blessé. ».
Ne continuons-nous pas de vivre (positionnement) comme si nous étions des entités séparées ? Jamais, cela ne nous permettra un plein épanouissement ! Tous nos positionnements psychiques annoncent l’illusion ou l’irréalité comme étant la Vérité et « résister à la vérité » est le seul positionnement psychique qui l’implique directement. Le positionnement « rester séparé » peut être soutenu par l’intention de se débrouiller seul, de faire mieux, de ramener tout à soi, de s’inventer un monde, de payer sa dette.
Il est bien plus fécond d’accueillir et donc de libérer nos vieilles douleurs à partir du rappel que ce que nous sommes n’en a jamais été affecté. « Ce que je suis à jamais, que je suis donc ici et maintenant, n’est en rien concerné par tout ce que je me dis, me raconte, ni affecté par quoi que ce soit. Puis-je m’arrêter un instant là-dessus, non pas tenter d’en faire un nouveau positionnement psychique ? » Les positionnements psychiques que nous avons adoptés et que nous maintenons sont exclusivement au service de ce que nous ne sommes pas. La souffrance reste cependant la souffrance.
Nos vécus éprouvants appartiennent à un vieux programme, à un vieux conditionnement, à un personnage historique, et nous pouvons ne pas les défendre, ne pas les valider, ne pas y tenir, ne pas les prendre au sérieux, ne pas les prendre du tout… Ce qui nous empêche d’être tout de suite en paix et dans l’amour, ce ne sont que des croyances, l’intérêt à réagir et des positionnements psychiques fidèlement protégés et même renforcés. Par exemple, pour parvenir à faire bien des choses qui pourraient vous convenir, il peut vous falloir d’abord reconnaître votre croyance ou votre positionnement qui déclare « je ne peux pas ».
« Je ne peux pas » peut être un ressenti et une croyance, mais il est devenu positionnement s’il a donné lieu au renoncement (le positionnement « renoncer »). Le renoncement ou le positionnement « renoncer » est d’abord la réponse à la croyance d’être un problème ; l’intention étant notamment de ne plus subir les regards haineux ou dégoûtés. La résignation ou le positionnement « se résigner » est d’abord la réponse à l’intention de ne plus attendre ; la croyance étant « je ne suis pas intéressant ».
Vous ne pourrez pas être disponible en votre faveur si vous faites fi de certains de vos positionnements psychiques : « ne rien envisager de bon pour soi », « attendre des changements extérieurs », « utiliser la souffrance, l’adversité », « ne pas avoir droit au meilleur ». La pérennité de nos positionnements psychiques n’est en rien étonnante, nous ne leur avons jamais accordé la moindre attention ! Nous avons même ignoré leur existence. Observons que nous accordons un crédit total à nos pensées et que nous ne nous sommes jamais arrêtés sur nos réactions et nos positionnements psychiques.
Nous sommes alléchés par nos pensées et, sans la moindre attention, nous laissons total libre cours à nos réactions et à nos positionnements psychiques. Notons que nos pensées, réactions et positionnements psychiques servent la projection ou y répondent, et que nous pouvons surtout y mettre le holà. Il est essentiel de considérer nos divers positionnements psychiques, de nous y intéresser, parce que leurs effets nous lèsent, nous maintiennent dans la souffrance. Chacun de nos positionnements psychiques repose sur une intention ferme et « définitive et, sinon la conscientisation, rien ne peut nous en faire sortir, ni même le vécu le plus heureux.
• Vous ne pouvez pas à la fois être positionné de telle sorte à faire que l’on vous manifeste de l’intérêt de façon particulière et accueillir (apprécier véritablement) les témoignages d’intérêt. (Autrement dit, nous ne pouvons pas simultanément tenir à susciter de l’intérêt (ce qui est vain et révélateur quoi qu’il en soit) et voir l’intérêt qui nous est manifesté.)
• Si vous êtes positionné de telle sorte à faire absolument ce dont vous avez envie, chaque envie satisfaite contrarie votre positionnement et vous devez en trouver une autre.
• Si vous êtes positionné de telle sorte à contrarier votre entourage, à vous montrer plus malin, vous ne cessez pas de le faire et vous vous attirez « toutes les antipathies ».
• Si vous êtes positionné de telle sorte à manifester que vous avez raison, à le revendiquer, vous ne pourrez pas « apprécier » durablement que l’on aille dans votre sens ou vous ne le remarquerez même pas.
• Si votre positionnement est fait de l’espoir que l’on vous témoigne de votre importance, quand le témoignage est incontestable, vous vous en trouvez déconcerté et vous ne l’encouragez donc pas.
Le positionnement psychique « s’attendre à ne rien vivre de bon » ou « s’attendre à devoir faire avec son problème, avec sa maladie » « ne doit surtout pas être contrarié » par des bénédictions, des solutions, de la guérison. Et ça marche, bien entendu ! C’est ainsi que l’on a pu me dire une fois ou l’autre : « Non, je ne veux pas que tu m’aides, je veux juste me plaindre », autrement dit juste vivre dans ou avec mon positionnement. On a pu me dire aussi : « Tous ces derniers mois, je suis resté à me morfondre dans ma tanière, sachant bien que si je te voyais, j’en serais sorti ». Dans l’ignorance de surcroît que tu étais surtout avec ton positionnement « rester à l’écart ».
L’existence d’un positionnement psychique ne laisse pas la possibilité de faire l’expérience heureuse dont le non-vécu infantile est à l’origine de ce même positionnement. Par exemple, vous restez dans votre tanière, parce que personne ne vous considère (considération non vécue), et vous pourrez donc y rester toute votre vie (intention ferme et « définitive »).
• Si votre positionnement consiste à faire dépendre d’un changement extérieur le respect ou la considération active de l’un de vos élans, jamais vous ne pourrez suivre cet élan.
• Si vous avez comme positionnement psychique ou intention ferme et définitive de vous faire respecter, vous ne vous sentez jamais respecté, ni même quand vous êtes « encensé ».
• Si votre positionnement est censé vous permettre de vous sentir libre, vous ne cessez pas de vous heurter à des obstacles l’un après l’autre.
• Le positionnement « se laisser faire », avec l’intention de ne surtout pas être quitté, a pour effet un état malheureux pérenne.
Nous ne sommes pas disposés à vivre le bonheur, nous voulons dénoncer son absence, nous voulons en rêver, nous voulons l’espérer, nous voulons le revendiquer, et pour ce faire, il ne faut surtout pas qu’il advienne. Nous ne mettrons pas le holà à nos positionnements pernicieux tant que nous ne serons pas disposés à reconnaître véritablement ce qui se joue et se rejoue en nous, tant que nous ne basculerons pas du penser à l’observation.
S’il vous est arrivé d’éprouver une sorte d’inconfort alors que les bonnes choses se succédaient, c’est parce que vous restiez empêtré dans certains de vos vieux positionnements psychiques. Nous ne pourrions pas choisir d’être en paix et dans l’amour à partir de l’un de nos vieux positionnements psychiques, tout comme nous ne verrions pas le soleil derrière des volets clos.
Nous pouvons bien les dédaigner, mais nos positionnements psychiques, non seulement nous lèsent directement, mais ils parlent aussi de nous, de façon plus ou moins consciente, à tous ceux avec qui nous entrons en relation. Nous-mêmes, n’éprouvons-nous pas les positionnements d’autrui, même si nous ne nommons pas les choses ainsi ? Par exemple, imaginez-vous faire un cadeau à une personne présente, souriante, disponible, et le même cadeau à une personne prise dans son positionnement « se méfier de tout le monde » : n’est-ce pas évident que votre expérience ne sera pas la même, que vous soyez avec ou sans attente ?
Comment pourrions-nous invoquer la bonté ou la douceur alors que notre positionnement psychique du moment, non reconnu, comprend lutte et dureté ? Certains vivent psychiquement leurs revécus éprouvants tels des drames épouvantables, d’autres comme si ça n’était rien et d’autres encore en passant d’un des deux positionnements à l’autre, de la dramatisation au déni ou à l’indifférence. Avec leur positionnement maintenu, non reconnu, ni les uns ni les autres ne peuvent s’en sortir.
Si vous ne pouvez pas tenir grand compte de vos blessures, alors même que vous les connaissez, considérez les positionnements psychiques qu’elles ont induits, avec lesquels elles vous laissent.
• Peut-être haussez-vous les épaules à l’évocation de votre blessure d’abandon, mais qu’en est-il de votre positionnement « on ne peut rien faire, la vie est comme ça ! » ?
• Peut-être vous moquez-vous bien de votre blessure de dévalorisation, mais vous sentez-vous toujours bien avec votre positionnement « ne s’occuper que de soi ? En êtes-vous sûr ?
• Peut-être ne considérez-vous que de loin votre blessure de maltraitance, mais n’en avez-vous vraiment pas encore assez d’avoir toujours de quoi vous plaindre ?
• Peut-être préférez-vous ignorer votre blessure de rejet, mais cela ne vous coûte-t-il vraiment rien d’être souvent mis en défaut d’une manière ou d’une autre ?
• Peut-être niez-vous en partie votre blessure de trahison, mais nieriez-vous de même que vous ne vous sentez « jamais » à votre place, que vous avez souvent un os à ronger ?
Le malaise à reconnaître ou à admettre nos travers, nos positionnements psychiques et autres dysfonctionnements constitue un positionnement (privateur) à accueillir comme tout autre (le positionnement « ne surtout pas voir mes failles ». Dès lors que nous sommes pleinement conscients de l’un de nos positionnements psychiques, par exemple, on peut dire que l’essentiel est accompli. Nous sommes ce qui est conscient, non pas le positionnement, ni tout autre chose dont nous sommes conscients.
Il est plutôt banal de se retrouver la proie de nombreux positionnements, mais il est surtout exceptionnellement précieux de les reconnaître, parce que tout change alors. Ne rougissez d’aucun de vos positionnements ou modes de fonctionnement, mais félicitez-vous plutôt de les reconnaître, en vous rappelant au besoin l’effet toujours heureux de toute reconnaissance. Nous ne pouvons pas reconnaître véritablement l’un de nos positionnements fâcheux sans nous en détacher instantanément, même s’il ne manquera pas de revenir à la charge, à chaque fois cependant affaibli par notre vision joyeuse, bienveillante.
Si nous sommes disposés à explorer délibérément un « positionnement heureux », testons « tout est parfait ». Autrement dit, positionnons-nous comme si tout était parfait, ce qui est ultimement vrai (le « positionnement » : baigner dans la perfection). Envisageons le « tout est parfait », non pas à partir de la soumission ni de la résignation, mais pour recevoir le message précieux qu’offre la perfection. Puisque tout est sensé, donc parfait, le hasard n’existant pas, nous pouvons nous disposer à percevoir, donc à recevoir, l’enseignement contenu dans tout vécu, tout événement, tout échange relationnel, toute circonstance…
La considération du positionnement interne qui accompagne toute forme de comportement (discours, actions, dépendances…) est une contribution précieuse aux dépassements. La disposition à se libérer notamment de ses vieux positionnements psychiques est le préalable suffisant à un changement d’état d’esprit. S’en libérer, c’est en fait s’en désencombrer. Il est si bon d’être allégé, il est si doux de se sentir libre et dans l’amour, et ce qui est aussi heureux est que cela est possible, ici et maintenant !
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