Le futur, mal compris ou mal envisagé (n° 178)
Le temps est un outil de création, non pas un allié, ni un ennemi, mais on fait de ses outils, soit des alliés, soit des ennemis.
Avec la chronique du mois dernier, je nous proposais de découvrir ou de retenir un « truc » qui puisse au besoin produire un effet heureux immédiat. D’ailleurs, il pourra être bon de la relire (ou de la lire) après avoir lu celle-ci. Le mieux-être réel requiert toujours « d’ouvrir grands les yeux », de mettre de côté sciemment notre tendance possible à nous laisser heurter par des allusions qui interpellent notre conditionnement, à effet d’être pratiques, de ne plus perdre de temps. Ce qui nous ménage risque surtout de nous priver.
Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin du ménagement extérieur qui a pu nous faire défaut quand nous étions enfants. En fait, nous avons besoin de nous ménager nous-mêmes, s’il s’agit bien de prendre soin de nous-mêmes, de reconnaître notamment la façon dont nous fonctionnons. À quel degré sommes-nous disposés à reconnaître notre réalité, notamment à travers ce que nous faisons du temps, du temps qui passe, du temps à venir ?
Ainsi, nous allons nous intéresser au futur. Il implique notamment les cinq minutes à venir, les heures à venir, les jours à venir…, et ni plus ni moins que les dix, vingt ou cinquante prochaines années ! Il comprend le moment où nous verrons des êtres chers quitter leur corps et celui où nous quitterons le nôtre. Il y a bien là une réalité sur laquelle nous pouvons nous arrêter, mais disons tout de suite que cette réalité n’a pas grand-chose à voir avec celle qui occupe tant notre esprit quand nous « considérons » l’après, quand nous le redoutons, quand nous l’imaginons, quand nous l’anticipons, ou quand nous l’attendons, quand nous comptons sur lui…
Nous pouvons relever deux postures très courantes que nous adoptons tous face au futur, bien sûr de façon plus ou moins prononcée. Elles sont très contradictoires, mais nous ne sommes pas à une contradiction près ! La première posture nous laisse permettre aux circonstances de s’envenimer, de continuer à évoluer dans le sens qui nous lèse pourtant déjà… La seconde posture cultive la peur à laquelle nous résistons, nous attendant au pire, ou nous laisse avantageusement compter sur l’après, alors même qu’ici et maintenant, nous restons positionnés de sorte à n’en faire qu’un enfer.
Ne vous arrêtez pas trop longtemps sur l’aspect éventuellement affolant de ces premiers mots, et rappelez-vous que toute réalité bien observée bénéficie toujours (au besoin) des effets infailliblement libérateurs de la reconnaissance pure et simple, de la reconnaissance qui a lieu sans mentalisation. Alors, au lieu de « l’affolement », en vous aidant aussi de tout ce qui suit, permettez-vous de reconnaître quand, comment, combien ces deux postures peuvent être les vôtres. Quand « nous » est l’ego, nous ne voulons pas voir, parce qu’avec ce même « nous », nous ne voulons pas la paix, ni l’amour ; nous ne voulons que réagir. Je ne sais pas précisément où je vais avec ce nouveau texte, juste ouvert à ce qui vient, et tandis que vous le lisez désormais, je vous propose de me rejoindre dans cette ouverture.
Bien inspirées à divers égards, quelques personnes nous diront que « le futur n’existe pas » (qu’il n’est qu’une pensée). Eh bien, si ces mêmes personnes oublient de sortir leurs poubelles, une certaine odeur viendra assez vite leur rappeler, à elles aussi, les conséquences de l’habitude à négliger les choses, à les laisser pourrir. Cette habitude peut même être une préférence. N’y a-t-il pas bien des choses qui appellent souvent notre attention et que nous préférons ignorer, sans le dire ? Notre présent déploré est le « futur » que nous avons méprisé.
Par exemple, moins je m’occupe de ce qui ne fonctionne pas dans ma maison, plus je m’impose d’en éprouver des effets avec un degré croissant de perturbation. C’est ainsi que, aussi bien sur le plan psychique que sur le plan matériel, tout devient ou peut devenir chaotique. Et en faisant fi de notre peur, de notre honte, de notre culpabilité, peu importe que ce soit de façon inconsciente, nous nous attirons (demain) de quoi nous y enfoncer davantage. C’est d’abord notre état d’âme qui parle ou qui parlera, c’est notre corps qui crie ou qui criera, ce sont nos relations qui agonisent ou qui agoniseront… C’est aujourd’hui que nous pouvons nous libérer de ce dont il est forcément préférable que nous ne soyons pas encombrés demain.
Peut-être faites-vous une grosse histoire de votre « procrastination ». Peut-être pourriez-vous faire une liste des choses que vous avez déjà projeté de faire, vérifier que cette liste n’a fait que s’allonger et qu’elle pourrait continuer de s’allonger. Eh bien, cela n’est pas essentiel, sinon qu’est reflété là le manque de considération pour vos positionnements autodestructeurs et plus encore pour vos vieilles douleurs.
En fait, la façon dont nous traitons le quotidien, la gestion de nos intentions et engagements, modélise la façon dont nous nous traitons nous-mêmes. Ainsi, ordinairement, nous nous fabriquons avec assiduité un futur déplorable, un futur que nous déplorerons et que nous pourrions continuer de déplorer. Nous pouvons cesser tout de suite de bâtir l’édifice infernal auquel nous rajoutons des pierres chaque jour et même chaque instant.
Nous évoquons là la première des deux postures relevées en préambule. Elle assure concrètement les lendemains qui ne chantent pas. Elle peut même être « consciente » : « Je sais que je me mets dans la merde, mais… » Même si elles sont toutes négatives, il est bien des réactions auxquelles nous succombons en sachant que les effets seront d’autres épreuves. Celui qui a pour habitude de mentir, alors qu’il ment une fois de plus, n’a certainement pas oublié l’embarras qui est le sien quand il se retrouve coincé ou dévoilé. Ce n’est qu’un exemple ! Son nouveau mensonge est une nouvelle pierre à son propre édifice… infernal !
La seconde posture est la réponse immédiate à la peur. Bien sûr, il ne serait pas possible d’avoir peur si nous pouvions évacuer toute idée d’après, de futur. Et la projection obsédante du bon et du beau sur l’avenir tente illusoirement de repousser ou de démentir la peur. Celui qui est sans peur méconnaît aussi le souci du lendemain. Pour le dire mieux, le lendemain ne l’intéresse pas. Ce lendemain est assuré par une qualité de présence qui est l’accès direct à l’inspiration.
Il y aura « tout à l’heure », il y aura « demain », il y aura des années successives. En pleine conscience et avec authenticité, acceptons-nous a priori que le devenir ne soit rien d’autre que le reflet fidèle de notre réalité actuelle, dans ses aspects encore chaotiques, voire que ce devenir soit même pire ? Ne nous voilons pas la face, ne nous racontons pas d’histoires, proportion gardée, c’est ainsi que nous restons positionnés. Et quand j’évoque ce « devenir », je n’ai pas à l’esprit des conditions matérielles, mais j’évoque notre état de conscience, sachant que nos humeurs en dépendent, que notre épanouissement en dépend.
Il est évident que là où j’arriverai, dans une heure, dépend de la route que j’emprunte tout de suite, que j’emprunte ici et maintenant. Tout se passe ici et maintenant. Comme par hasard, ma rédaction a été interrompue par la visite impromptue d’un ami. En d’autres temps, j’aurais pu me sentir dérangé, créant ainsi du chaos à l’intérieur. Dieu sait que je m’en suis créé, du chaos ! Quel regard posons-nous sur ceux que nous croisons ? Quelles intentions cultivons-nous ? Quelle place laissons-nous au penser, aux pensées ? Quelle est la part laissée à l’accueil, à l’observation, à la reconnaissance de ce qui est ? Rappelez-le-vous, la reconnaissance ne parle pas, ne pense pas !
Et là où nous gagnerions beaucoup à nous rappeler le silence, le silence intérieur, c’est quand nous pouvons nous reconnaître – si nous le pouvons – pris par un problème à venir, un problème imaginaire, un problème qui n’existe donc pas. Quand un problème n’existe pas, sa solution n’existe pas non plus. Or, chercher la solution à un problème inexistant n’a pas d’autre effet que de nous attirer un problème de la nature imaginée, créatrice, sans garantie que la solution anticipatoire élaborée soit d’une grande efficacité. Il est vrai que certains tirent (égoïquement) grand avantage à résoudre des problèmes. Et à quel prix ? Si notre résolution de conflits est, non pas de l’appréciation, mais une forme de jubilation, nous allons nous attirer problème sur problème pour pouvoir la vivre encore et encore…
Si vous mettez de l’argent de côté avec pour motivation essentielle la perspective des coups durs, vous vous attirerez probablement des coups durs. « Pas si grave, vous aurez de quoi y faire face ! » Vous en conviendrez aisément, il y a d’autres façons d’envisager l’avenir et de le « fabriquer ». En voici une : personne ne peut jamais savoir de quoi « demain » sera fait. Et rappelons-nous aussi ceci : dès lors qu’il s’agit de négativité, tout ce que nous disons est dicté par notre vieux conditionnement, par de vieilles mémoires. Voyons tout le crédit que nous accordons aux pensées qui passent et aimons l’idée de pouvoir retirer ce crédit ! Il s’agit là d’un grand bouleversement. Apprécions au moins d’en connaître la possibilité.
Parfois, c’est un futur plus ou moins lointain qui nous préoccupe, par exemple celui du devenir de nos enfants, de notre progression sociale, celui de notre retraite ou de notre fin de vie. Or, bien plus souvent, le futur qui retient toute notre attention sans même que nous nous en rendions compte, c’est la minute suivante, l’heure suivante, le lendemain ou les prochains jours… Sans cette attention retenue, il ne resterait pas grand-chose de nos préoccupations ordinaires. Je l’ai dit dans la précédente chronique, la souffrance ne peut pas être si nous n’impliquons pas un certain futur. Et cette implication est colorée d’un imaginaire terrifiant.
Dans un grand nombre de cas, il ne serait pas possible de rester mal si nous pouvions libérer notre attention, prisonnière d’un futur forcément imaginaire. Or, nous ne faisons pas que redouter ce futur-là, nous comptons aussi sur lui, nous en attendons beaucoup, nous en attendons tout. Comment retirer notre attention de ce qui « est censé » nous sauver, nous combler, résoudre tous nos problèmes ? Donc, il nous reste à découvrir la grosse erreur qui est là maintenue. L’instant présent nous offre ou peut nous offrir sans compter ce que le futur attendu ne nous donnera jamais.
En fait, compter sur le futur ou, plus exactement, être prisonnier de la pensée « futur », c’est simplement demeurer dans l’attente, quelle qu’elle soit. Elle peut sembler heureuse ou être douloureuse. Selon notre conditionnement et les rappels appropriés, nous nous attendons au pire. À d’autres moments, nous projetons un après idyllique. Dans les deux cas, nous résistons à ce qui reste à ressentir sciemment ici et maintenant. Ce faisant, nous ne nous permettons pas de nous libérer du douloureux croupissant, des vieilles mémoires impliquées.
Et notons aussi que craindre l’avenir, s’en préoccuper à l’excès, c’est doublement s’assurer un « ici et maintenant » inutilement difficile, éprouvant. Non seulement nous ne nous occupons pas de ce que l’instant présent nous invite ou pourrait nous inviter à libérer, à travers la reconnaissance pure et simple, mais nous plaquons de la souffrance sur le vieux douloureux à dissiper. Cette souffrance que nous surajoutons provient des pensées à propos d’un après envisagé comme plus ou moins effroyable. Nous avons à reconnaître notre tendance à répondre au douloureux par de la souffrance et à la souffrance par plus de souffrance. Mais oui, nous faisons cela !
Il est en outre intéressant d’observer que la pensée « futur » impacte notre psyché de par le fait que nous restions d’abord attachés au passé. Nous y restons attachés, parce que nous résistons à reconnaître le douloureux que ce passé a laissé en nous. L’attachement n’est probablement pas conscient, mais la résistance en témoigne. Ce que nous n’avons pas reçu « hier », nous escomptons le recevoir « demain ». Nous attendons de quoi démentir un passé non libéré…
Le passé et le futur n’ont pas la réalité que nous imaginons ordinairement (loin s’en faut), mais le douloureux en cause est très réel et se trouve ici et maintenant. Et c’est pourquoi il peut et il doit être libéré ici et maintenant. D’ailleurs, même sans nous en rendre compte, c’est toujours « ici et maintenant » que nous nous sommes libérés de vieux « bagages psychiques » encombrants. Vous pourriez remarquer que ne vous affectent plus désormais des choses qui pouvaient autrefois vous mettre dans tous vos états.
Ici et maintenant, s’écoule le temps. Percevez bien ces mots : maintenant, le « maintenant » n’est pas une portion du temps, comme hier, comme demain, mais il est « l’endroit » – ou la réalité – où s’égrènent les secondes et les heures. Tout a lieu maintenant, tout a toujours eu lieu maintenant, tout aura toujours lieu maintenant. Le temps qui passe est contenu dans le « maintenant » et le maintenant n’en dépend pas. Ce que nous croyons être est contenu dans ce que nous sommes et ce que nous sommes n’en dépend pas. Accordez quelques secondes à ce qui est dit là, percevez-le !
Nous ne pouvons pas être ailleurs, en termes de temps, qu’ici et maintenant, mais nous pouvons bien sûr nous projeter mentalement dans le passé ou dans le futur. Et c’est justement parce que nous le faisons que nous continuons de souffrir d’une manière ou d’une autre. Nous ne pouvons pas nous perdre dans le temps, mais nous pouvons faire comme si, et nous en éprouvons des effets (du mal de vivre). L’éloignement mental de l’instant présent est la reproduction, la re-présentation de l’idée folle de séparation. Nous ne pouvons pas plus être séparés du Divin que nous pouvons être coupés de l’instant présent. Mais nous pouvons croire autre chose ou rester positionnés comme si une autre réalité régissait le monde.
L’un des pires moments de toute mon existence fut à 14 ans, quand je « compris » que j’allais rester aveugle toute ma vie. Peu importe ici qu’alors, cet auto-diagnostic fût faux, car l’exemple montre idéalement que la souffrance n’est possible que si nous impliquons le futur, de façon forcément fausse, imaginaire. Quand vous vous trouvez mal, posez-vous la question suivante : « Quel après suis-je en train d’imaginer, de projeter et donc de créer ? » La question est puissante. Elle est surtout libératrice si vous ne la transformez pas en auto-accusation ou si elle n’est pas reçue comme accusation (ce qui revient au même).
L’instant présent dont nous nous coupons la plupart du temps est et reste d’une puissance sans limites. Et nous l’utilisons à chaque instant, sans le savoir, mais nous pouvons aisément la reconnaître. Cette puissance m’émerveille bien souvent. Beaucoup de ce que nous redoutons maintenant, d’autant plus quand nous ne le reconnaissons pas, dit ce que nous vivrons et déplorerons « demain ». Quelle puissance n’est-elle pas à l’œuvre pour qu’il en soit ainsi !
Rien de ce que nous envisageons pour demain de façon compensatoire ne peut se produire réellement, parce que c’est laisser de côté la peur, la dédaigner, et cette peur reste donc puissamment créatrice. Foncièrement, elle provoque le contraire de ce que nous nous disons vouloir. Les fruits de la peur finiront bien par nous amener à la reconnaître, à nous permettre alors de la libérer. Quoi qu’il en soit et n’en déplaise à notre ego au contrôle, une même puissance universelle reste à l’œuvre. Elle est là encore, quand nous voyons tout cela et nous ouvrons à un autre possible, à une autre réalité. C’est par cette puissance illimitée que nos conditions de vie reflètent notre état de conscience, qu’il en sera toujours ainsi, y compris tout de suite en préférant la reconnaissance au déni ou au dédain, la paix au conflit, l’amour au ressentiment…
De la même façon, reconnaissons aussi ce que nous fait ou pourrait bien nous faire faire notre sentiment de culpabilité. Pour certains ou pour nous tous dans certaines conditions, c’est un aspect à ne pas négliger. Notre malaise est forcément constitué aussi de nos postures, de nos réactions, de nos options malveillantes et donc autodestructrices. (Je tiens là le thème de la prochaine ou d’une prochaine chronique). Si nous agissons sciemment de façon désinvolte, abusive, mensongère, avec exagération, nous ne tardons pas à en déplorer des effets, même si nous nous débrouillons pour ne pas voir les liens. Au lieu de viser le futur, voyons comment nous le fabriquons, comment nous le provoquons.
C’est quand nous ne le craignons plus, quand nous n’en attendons plus rien, que nous nous assurons un futur tranquille et qui nous voit célébrer de mille manières notre épanouissement réel et indépendant de quelque circonstance que ce soit. Cela est à savoir, juste à savoir, et ne peut pas devenir un autre jouet de l’ego. Quand je dis « plus rien attendre », j’entends « ne plus être dans l’attente ». Cela ne parle évidemment pas de refus, de résistance. Je suis de moins en moins dans l’attente, pouvant alors accueillir et apprécier de mieux en mieux les bénédictions qui abondent de toutes parts.
Envisager la réalité, notre existence, sans la moindre attente anxieuse ou empressée, sans pensées inutiles d’avenir, c’est faire corps avec l’instant présent, avec le « précieux » auquel rien ne peut être comparé. C’est là seul où l’épanouissement réel est à trouver. Ce n’est pas hier, ce n’est pas demain, ce n’est pas dans sa tête (dans le penser). Nous fonctionnons tout autrement, bien sûr, mais ce seul rappel, si nous ne l’obscurcissons d’aucune considération, produit un effet heureux immédiat.
Il n’y a pas de fatalité, il n’y a pas de difficultés réelles, il n’y a pas davantage de non-droit, ni de non-mérite. Nous ne sommes pas tenus de nous maintenir dans l’autoprivation, dans l’auto-condamnation, dans le dédain ou l’ignorance de nos vraies douleurs. Peut-être avons-nous vu des proches se détendre complètement alors que nous venions de leur accorder une véritable écoute, une véritable attention. Peut-être avons-nous été témoin de l’attention d’un proche accordée à un tiers, avec le même effet, ou peut-être avons-nous déjà nous-mêmes bénéficié d’une telle attention libératrice.
Plus « nous nous accordons », en fait plus nous retrouvons cette écoute, cette attention, plus nous nous détendons, plus nous nous libérons. Il ne s’agit pas vraiment de nous traiter nous-mêmes de quelque manière que ce soit, pas davantage après nous être traités si mal, mais de bénéficier réellement de la bonté et de l’écoute dont nous pouvons faire preuve pour autrui, pour des enfants, pour des animaux. Plus nous laissons être la paix et l’amour, aussi sans destinataire extérieur, plus nous nous détachons de notre conditionnement, de nos vieilles mémoires.
Puissiez-vous entendre et retenir que, tout de suite et sans conditions, vous avez le droit à la paix, à l’amour, au meilleur ! En tout cas, cela ne relève pas des conditions auxquelles vous pourriez croire. Arrêter de croire ce que vous croyez est une condition. Arrêter de vous prendre pour ce que vous n’êtes pas pourrait en être une autre, mais c’est la même. Aimer l’idée d’être épanoui – en aimer l’idée, non pas le vouloir – est une condition. Préférer réellement l’être au paraître est la condition sine qua non. Honorons-nous nos préférences ?
Cher Monsieur,
C est totalement désespérée suite à une rupture amoureuse (que j ai decidé, il faut quand même que je le precise!!!), que j ai découvert vos ecrits, cherchant, au travers de ma souffrance, comment vivre (justement!) sans cette souffrance.
Et le hasard (…de google!) ou juste le non hasard ( plus spirituel ou universel?), ou juste ” je constate que” en restant cartésienne, enfin, quoiqu il en soit, même si ma phrase à une tournure peu commune… j ai cliqué sur votre lien dans lequel vous traitez de la “souffrance”.
Mon dieu! Quelle révélation!
Je vous remercie d avoir mis par ecrit ce ” processus” d entretien de souffrance. C est vraiment ce qui a contribué dans un premier temps à “ouvrir mes yeux”.
Puis, au fil de ma lecture, prenant conscience de ma capacité à créer et entretenir cette souffrance,j’en suis venue à regarder “mon mécanisme mental”. Ainsi j ai pu le différencié de moi. Tout cela par palliers, ce qui fut doux pour moi, mais aussi avec tant de “surprise” que j ai fini de vous lire dans un grand éclat de rire!
J aimerais tant trouver les mots justes pour vous partager tout ce que cela à fait renaître en moi!
En tous cas, merci encore une fois!
Catherine Baudry