Le déni effroyable et inutile de notre inconscience (1-2)
Quand nous sommes éprouvés par quoi que ce soit (projets, échéances, santé, relations, toute condition de vie), ce n’est vraiment pas une perte de tempssi nous considérons – donc conscientisons – notre conditionnement, nos réactions, nos positionnements et surtout nos ressentis douloureux ravivés (notre blessure principale). Tous ces vieux schémas désolants sont à la base de notre état de conscience général. En réalité, il serait plus juste de parler de notre état d’inconscience car c’est lui seul qui maintient notre « souffrance » ou notre état d’âme habituel, avec ses hauts et ses bas. Ce que nous éprouvons en toutes circonstances est toujours du revécu. Le revécu est, non pas forcément l’histoire en elle-même, mais la façon dont nous la vivons, dont nous l’éprouvons.
Or, nous subissons toujours et exclusivement un manque de conscience. Entendez-le, pour entrer dans le vif du sujet, nous souffrons ou restons mal, non pas à cause de ce que nous incriminons, qu’il s’agisse de nos conditions de vie actuelles ou de notre passé, mais du seul fait d’un manque de conscience. Si je devais vous confier l’une de mes épreuves plus ou moins récurrente, vous pourriez vous permettre de me demander pourquoi je l’endure encore. Et voici ma réponse, laquelle vaudrait pour vous tout autant (en pareil cas : « …Juste par effet d’un manque de conscience ». Cette conscience-là ou cette compréhension-là est assurément une contribution inestimable à la libération notamment émotionnelle.
Autrement dit, il est insuffisant d’affirmer que la persistance de notre mal-être actuel est dû à nos blessures, à notre enfance, à nos conditions de vie éprouvantes, passées et présentes, à tout ce que nous pouvons ou pourrions croire, ou encore à des attentes insatisfaites. En fait, nous devons notre mal-être persistant à un manque terrible de conscience. Nous résisterons à cette idée-là si nous préférons rester positionnés à partir des « explications séduisantes » que nous nous sommes données, que nous avons prises, voire qui nous ont été proposées/imposées. Nous pourrions reconnaître que nous « aimons » croire ce que nous croyons, mais le problème est que nous vivons comme vérité ultime ce que nous croyons. La vérité s’accompagne cependant toujours d’un amour d’un tout autre ordre.
À cet égard, nous serions avisés de remettre en question ce qui ne s’avère pas libérateur. Pourquoi continuer de croire ce qui ne nous aide pas, pire ce qui nous fait du mal. Croire ce que l’on croit à seule fin de réagir comme on a toujours réagi rappelle aussi un manque d’ambition, ce révèle en fait, qui pis est, nocif pour soi-même. Et le seul fait de conscientiser notre blessure principale peut au passage permettre aussi « la conscientisation de notre manque de conscience ordinaire » qui tient bon, qui ne disparaît pas avant longtemps… S’arrêter vraiment sur ce que l’on ressent, au-delà de ce que l’on pense, c’est aussi élever son degré de conscience. Comme nous serons amenés à le souligner, c’est même faire l’expérience de l’acceptation véritable.
Et j’ai dit d’emblée que nous ne perdons pas notre temps à considérer notre conditionnement, mais ne nous dupons pas : nous lui accordons peu d’attention, voire pas du tout. Non seulement nous faisons fi de notre conditionnement, en fonctionnant et « relationnant » ou interagissons comme nous le faisons, mais nous restons même complètement identifiés au personnage que ce conditionnement a mis en place. Et bien entendu, à mesure que nous le conscientisons, pour peu que nous y soyons disposés, nous nous en détachons, nous nous épanouissons, nous gagnons en liberté (effet essentiel de l’acceptation véritable)…
Conscientiser ou être sciemment conscient est l’effet de l’écoute intérieure, de la disponibilité véritable, d’une disposition inhérente à notre nature profonde. Notre problème, notre gros problème, c’est que nous avons substitué à l’écoute intérieure le « penser inutile », lequel peut même être souvent très négatif, délirant et empoisonnant. En effet, nous l’utilisons par habitude pour réagir, donc de façon impulsive ou simplement pessimiste. Si vous n’avez pas encore identifié votre propre attitude réactionnelle, laquelle dérive de votre blessure principale, ou s’il vous semble ne plus en être la proie, soyez attentif à votre « machine à penser ». En principe, vous ne devriez pas avoir beaucoup de mal à reconnaître sa nature réactionnelle. Nous n’avons pas toujours des idées très inspirées et créatrices, loin s’en faut !
Or, pour commencer cette nouvelle chronique, nous allons laisser de côté nos diverses blessures, notre blessure principale, donc notre conditionnement. Nous allons tenter de cerner de plus près une réalité spécifique et limitante qui nous impacte tous d’une manière ou d’une autre, à un degré ou à un autre. D’ailleurs, si notre conditionnement explique notre mode de vie, nos conditions de vie, il ne dit pas forcément grand-chose quant au maintien du « personnage » qui en résulte et que nous semblons protéger. C’est du reste une protection très malhabile, parce qu’en réalité, nous le traitons comme nous nous sommes sentis traités en tant qu’enfants. Et il s’agit d’un traitement inexorablement pervers.
Si nous sommes capables de maintenir dans notre entourage des gens manifestement ou relativement « toxiques », c’est d’abord parce que nous maintenons en nous-mêmes un personnage auquel ces gens-là n’auraient rien à envier. Oui, le personnage auquel nous sommes identifiés est plus ou moins toxique (au moins à notre encontre). Pour le vérifier, il pourrait suffire là encore d’observer un peu certaines de nos pensées ou d’identifier nos croyances autoaccusatrices. Rappelons aussi que toute réaction est toujours malveillante et autodévastatrice. Non, envers nous-mêmes, nous ne sommes pas un exemple de douceur, d’empathie, de bienveillance…
Ne résistons pas à désigner une réalité de façon apparemment plutôt sévère, en sachant qu’il ne s’agit que d’une façon de voir les choses, de les dire. Nous voulons être, non pas durs, cassants, mais suffisamment percutants. D’ailleurs, quand j’écoute attentivement ce que peut dire le vieux personnage en moi, je vois clairement sa toxicité, voire sa démence. En conscience, je ne le protégerais pas, ni ne le mettrais au-devant de la scène. Et un personnage de cet acabit se niche aussi en vous. Il n’est pas ou ne serait pas difficile à débusquer. Originellement, ce personnage n’est rien d’autre que la manifestation chimérique de la croyance en la séparation d’avec notre nature profonde et notre potentiel illimité.
Afin d’expliquer notre mal de vivre qui tient bon, je viens donc de nommer notre inconscience, comme cause première, parce qu’elle reste encore concernée quand nous savons déjà bien des choses sans en tenir grand compte. Nous avons beau savoir, par exemple, que ce que nous nous disons nous fait du mal, nous continuons de nous le dire jusqu’à parfois même le revendiquer. Il s’agit de voir cela, de le savoir, non pas de le déplorer, non pas de nous le reprocher. Une vraie conscientisation est permise par un total désintérêt pour toutes les considérations mentales habituelles. Sans ce désintérêt, elle est tout bonnement exclue.
Par exemple, nous avons pu vérifier maintes fois que certaines relations ne nous convenaient pas, qu’elles ne nous étaient en rien favorables, et nous serions parfois prêts à tout pour les maintenir. Peut-être croyons-nous avoir de bonnes raisons, mais en vérité, nous manquons surtout de conscience. Certains de ceux qui disent maintenir leur couple pour les enfants pourraient avoir intérêt à considérer de près ce que vivent leurs enfants dans ce contexte. Ne confondons pas ici morale et conscience ! Quand il s’agit de « voir » quoi que ce soit, nous ne pouvons pas limiter la perception à ce qui fait notre affaire, l’affaire du « moi pensant ».
De façon familière et surtout dominante, nous nous racontons une histoire, des histoires, et « raconter des histoires », comme le dit le dictionnaire, c’est mentir, c’est se mentir. La souffrance est l’effet notamment du mensonge. Et nous pouvons même prétendre être intéressés à conscientiser notre bagage psychique, tout en nous maintenant cependant, de façon innocente et simultanée, dans le mensonge, dans « le déni effroyable et inutile de notre inconscience ». Reconnaissons-le, certains de nos fonctionnements sont à la fois drôles et pathétiques.
En conséquence, nous pouvons ou nous pourrions de temps en temps vérifier l’histoire que nous nous racontons, ce qu’elle est. Si elle ne nous apparaît pas immédiatement, envisageons la chose autrement : « Quelle histoire se raconte en moi ? » À travers ce que nous éprouvons, pensons, disons, faisons, une histoire se raconte en effet et cette même histoire apparaît souvent clairement aux yeux de ceux qui nous entourent. Ne connaissons-nous pas nous-mêmes l’histoire de beaucoup de nos proches ou connaissances ? Le problème n’est pas vraiment cette histoire, mais bien davantage le fait d’y tenir comme nous y tenons. Quelle importance ne lui donnons-nous pas ! Il s’agit d’un attachement identificatoire.
En fait, chacune et chacun se raconte sa propre histoire (conditionnement personnel oblige), mais notons que toute histoire contient au minimum un « je ne peux pas » ou un « je ne pourrai pas ». Peut-être n’y a-t-il pas pire mensonge. Et remettre l’accent sur le mensonge m’incite à rappeler ici une fois de plus ce qu’a écrit Gitta Mallasz (avec l’ange) : « Le problème, ce n’est pas la violence, mais le mensonge. C’est le mensonge qui néantise. Pas la violence. » Oui, le mensonge est destructeur. Il va falloir nous en rendre compte, notre mal de vivre n’est rien d’autre qu’un auto-sabotage, qu’une autodévastation.
Le sabotage (l’auto-sabotage) est assuré par le personnage parasitaire que nous avons toujours hébergé en nous. Nous n’aurions pas besoin de soupçonner un « envoûtement extérieur » ou l’implication d’entités astrales (étrangères), ce que certains mettent en avant de façon toujours hâtive et naïve. Le seul maintien de notre personnage historique reste ou cause l’auto-sabotage permanent. Et pour manifester pratiquement cet auto-sabotage, l’état réactionnel et même compensateur fait parfaitement le job, ainsi que la non-disposition au meilleur (objet de prochaines chroniques). Et c’est bien sûr l’inconscience qui le permet. Sans l’inconscience, une telle réalité serait improbable.
C’est pourtant bien de cette manière que nous continuons malencontreusement de subir notre existence humaine misérable. Nous pouvons même en accepter véritablement bien des aspects lourds de conséquences, dans l’ignorance ou dans l’oubli qu’une autre réalité est non seulement possible, mais qu’elle est à vivre ici et maintenant. N’est-ce pas envisageable pour vous de recevoir cette annonce ou hypothèse sans la moindre tension ? Ne peut-elle pas susciter un sourire ? Sinon, je vous suggérerais d’envisager que vous puissiez être là avec votre propre inconscience. « Mon seul problème est que je demeure inconscient, je n’ai pas d’autre problème ! » Cela, pouvez-vous vous le dire ? Vous sentiriez-vous pleinement et honnêtement à l’aise pour affirmer autre chose ?
Quand ce n’est pas notre état d’inconscience ou notre non-acceptation qui voile notre plein épanouissement, qui nous empêche de nous sentir épanouis, il reste l’ignorance. Or, pouvons-nous accepter véritablement que nous ignorons forcément une foule de choses ? Pouvons-nous être conscients de cela, pouvons-nous l’accepter ? Si nous ne pouvons pas l’envisager, c’est très simple, nous resterons dans l’ignorance. C’est dire ici que l’ignorance aussi peut être imputée à la non-acceptation et à notre état d’inconscience.
Quoi qu’il en soit, sachez-le bien, l’essentiel que vous ne vivez pas, vous ne le vivez pas, parce qu’à tort et inconsciemment, vous croyez ne pas pouvoir le vivre. Parfois, notre ego (le personnage intrus) peut prétendre pouvoir un peu n’importe quoi, ce qui peut même sembler vrai, mais à des fins en général stériles ou périlleuses, et le sublime réellement et légitimement accessible reste dédaigné ou occulté. Je prends plaisir à montrer à des personnes qui s’y prêtent de bon cœur qu’elles peuvent ce dont elles étaient convaincues ne pas pouvoir. Si vous deviez me convaincre que vous ne pouvez pas une chose (hors intérêt égoïque), nous découvririons ensemble, probablement, que ne pas pouvoir cette chose-là vous est complètement égal.
Récemment, j’ai amener huit personnes à faire sur-le-champ ou en cinq minutes ce qu’elles disaient ne pas pouvoir faire à cause de leurs douleurs physiques. Elles l’ont fait sans la moindre douleur. Je ne mets pas ici en avant un pouvoir personnel, je mentionne celui de ces huit personnes, lequel est aussi surtout le vôtre. Peut-être n’en êtes-vous pas conscient. Quand j’ai voulu montrer à des amis que je pouvais voir sans les yeux, ça ne marchait pas toujours très bien ! J’y ai renoncé, mais j’ai fait mieux : j’ai montré à une douzaine de personnes, dont trois enfants de 7 à 11 ans, qu’elles pouvaient distinguer des couleurs les yeux fermés ou en portant un masque. Pour les enfants, la chose semble assez vite plutôt naturelle et des adultes pourraient bien en avoir peur…
Et il y a surtout que, proportion gardée, nous ne choisissons pas la conscience, nous ne choisissons pas la Présence, nous ne choisissons pas l’Amour, nous ne choisissons surtout pas la gratitude, ni l’empathie. En général, nous ne sommes pas conscients de cela, tout comme nous ne sommes pas conscients de choisir la peur, de choisir la honte, de choisir la culpabilité. De la même façon, nous choisissons les accusations et le ressentiment. C’est notre réponse à la culpabilité. Voir dehors des coupables, se paître de la malveillance ambiante, ça soulage, mais c’est illusoire et même (là encore) autodestructeur.
C’est pourquoi, disons-le au passage, une personne qui ne se prête pas au jeu de nos propres accusations, qui ne met simplement pas d’huile sur le feu, qui a surtout cessé de se laisser embarquer dans nos humeurs changeantes et parfois sournoises, n’a pas besoin de nous en vouloir ! Au besoin, elle prend soin de ce qu’elle revit elle-même. Elle conscientise et se libère. Sans culpabilité aucune, aucune accusation (réactionnelle) n’est possible. Ici, entendons et intégrons l’invitation à assumer notre propre sentiment irrationnel de culpabilité pour cesser enfin de la projeter sur le monde, sur les autres. Et de nouveau, bien sûr, de la conscience est requise (cette même conscience qui nous fait tant défaut).
En maintes circonstances, en dehors de tout sentiment de culpabilité, nous pourrions nous dire : « Et si je me trompais ? Et si je m’étais souvent trompé ? Et si j’étais dans la fuite, dans l’évitement ? ». Nous gagnerions beaucoup à le faire. Ce seul questionnement est en lui-même une ouverture, il peut produire un basculement heureux immédiat. Cela questionne bien sûr tout ce que l’on se dit, tout ce que l’on s’est dit si souvent, ce à quoi l’on résiste. Notre état d’inconscience nous laisse dans le fourvoiement, il l’obscurcit, l’approfondit. Proportionnellement à notre état d’inconscience, nous sommes (possiblement) aveugles, réactifs, dangereux, privés de l’inspiration, mais encore de la paix, de la joie, de l’amour…
Or, moins nous sommes conscients de notre manque de conscience, plus nous nous heurtons au manque de conscience des autres. Cela seul fait le jeu de tous les conflits et des communications au minimum stériles et chronophages. Faire fi du manque de conscience mutuel, c’est avoir oublié l’essentiel et demeurer perdu dans une sorte « d’asile de fous ». Il nous est rappelé de temps en temps que les « fous » ou inconscients les plus dangereux ne sont pas enfermés… Et c’est notamment la façon dont nous réagissons (émotionnellement) à l’inconscience d’autrui qui peut finir par nous édifier quant à notre propre inconscience. Rien ne nous contrarie jamais pour rien, mais la raison n’est jamais celle que nous nous donnons.
Doucement, nous devenons conscients que nous ne sommes pas « au bon endroit », mais il ne s’agit pas d’une localisation physique. Nous devenons conscients que nous ne portons pas les bons « habits », mais c’est notre costume psychique qui pose problème. Nous devenons conscients qu’un basculement radical est indispensable, mais la transition semble susciter encore une forme de souffrance et il ne peut s’agir que de la résistance résiduelle. Nous devenons conscients de beaucoup de choses, mais des liens pernicieux tardent à se dénouer.
Certains de ces liens peuvent même être d’ordre transgénérationnel (voire karmique). Par exemple, ma vision sans les yeux réclame que ne subsiste plus en moi aucun lien avec un passé qui a reposé sur du déni et des compensations. Mon investissement passionné et parfois intimidé se heurte à de la résistance, en fait à ce qui a besoin d’être éclairé (libéré). Et j’en suis arrivé à pouvoir dire : « Un jour, j’ai brusquement perdu la vue ; aujourd’hui, je perds doucement la cécité ».
Considérons aussi ces périodes récurrentes où nous « rechutons », où nous éprouvons à nouveau par exemple une baisse de dynamisme, une baisse d’enthousiasme ou la baisse d’une certaine forme de joie. Parfois, il nous semble en connaître la raison, à tort, et d’autres fois, nous pourrions dire ne pas le comprendre. En fait, l’explication est « simple », toujours la même : nous avons replongé plus profondément dans l’inconscience. Et certains disent parfois : « Je préférerais être inconscients ! » Ils le sont, ils le restent et c’est leur problème. Leur expression est de la résistance, donc de l’inconscience. On ne peut pas résister à tort ou en vain sans inconscience, d’autant moins que persiste et empire ce à quoi l’on résiste.
Maintenant, il y a une forme de souffrance qui semble reposer sur le manque de stimulations extérieures. On y croit volontiers, parce que l’inconscience laisse aussi libre cours aux attentes compensatrices. Le ressenti « manque » est très probablement concerné, mais celui-ci est à reconnaître, à accueillir, à libérer, donc à conscientiser, et non pas à compenser, ni surtout à nier. Le plein accueil de chacune de nos vieilles douleurs cause une libération qu’aucune attente apparemment satisfaite ne pourra jamais nous offrir. Il s’agit toujours, non pas de vivre enfin ce que nous n’avons jamais vécu, mais juste d’en reconnaître le manque, la douleur qui en résulte. C’est alors seulement que nous nous verrons vivre ce qui est juste et bon pour nous, Pour notre cœur.
Vivre autre chose que ce que nous vivons exige que nous fassions autre chose, que nous changions autre chose, en nous. Quand Albert Einstein a dit « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », il parlait aussi d’inconscience et de ses effets. « Folie » et « inconscience » sont souvent synonymes. En devenant vraiment conscients, nous ne vivons plus les mêmes choses. Ici, pour paraphraser et transposer cette citation d’Einstein, il me vient contextuellement de dire : « La conscience, c’est ce qui permet de se laisser inspirer et d’apprécier une gratification après l’autre sans même les avoir attendues ».
Or, nous ne sommes pas disposés à mieux, ai-je suggéré plus haut, nous ne savons pas recevoir. D’aucuns proclament qu’ils ne comprennent pas, mais la difficulté de compréhension n’a souvent d’égale que la non-disposition à recevoir. Certaines personnes reçoivent directement mes propositions sans le niveau intellectuel d’autres qui ne les reçoivent pas, disant qu’ils ne les comprennent pas. Quelle attention avons-nous réellement accordée à ce que nous avons lu, parfois, en nous contentant au mieux de hausser les épaules ? Et en réalité, nous restons enclins à dédaigner ce qui pourrait nous être utile, nous faire beaucoup de bien. « Nous » préférons avoir raison plutôt que d’être heureux. Mais qui est ce « nous » ? Le personnage historique, en fait un personnage légendaire !
L’effet sur nous de ce que nous lisons ou entendons dépend d’abord de notre disposition à recevoir. Et recevoir n’est pas prendre, ni tenter de prendre. Si vous mettez un peu trop en avant votre incompréhension, s’agissant de ce qui serait censé vous aider, vous éclairer, vérifiez plutôt votre disposition à recevoir. Mettez-y de la conscience ! Bien sûr, une demande d’éclaircissement peut être tout à fait légitime, mais deviennent plutôt « suspectes » des allégations telles que « je ne comprends rien ; il est trop mental ; il dit toujours la même chose ; ça n’est décidément pas pour moi ; je n’ai pas le niveau… ». Et moins on est disposé à recevoir, plus on est prompt à prendre ou l’on reste dans l’attente, ce qui tend à intensifier le manque.
Le moyen le plus sûr de ne pas recevoir, de ne pas vivre ce à quoi l’on pourrait pourtant bien aspirer, c’est de ne pas s’y disposer, de ne pas y être disposé. Quant à la peur de ne pas vivre une chose, de ne pas la recevoir, elle est un obstacle majeur, la peur créant ce qu’elle énonce, mais de surcroît, on ne peut pas simultanément avoir peur de ne pas recevoir et se sentir disposé à recevoir. Cette disposition heureuse, toujours efficace, est alors au mieux remplacée par le vouloir, lequel n’aboutit à rien, à rien de durablement heureux. Si vous pouvez percevoir de la « pertinence » à ce qui est redit là, vous comprendrez aussi l’intérêt à en devenir ou à en rester sciemment conscient.
Dans la prochaine chronique, nous réévoquerons un peu le lien étroit entre « conscience » et « acceptation véritable », mais pour l’heure, comprenons simplement qu’ilnous soit difficile de conscientiser une chose que nous n’acceptons pas, que nous ne pouvons pas accepter. . S’il y a des choses dont nous serions promps à revendiquer notre non-acceptation, il en est d’autres dont le refus et de la résistance sont tels que nous nous gardons bien de les avoir jamais à l’esprit.
Nous poursuivrons donc sur ce même thème le mois prochain, mais mentionnons ici en résumé un besoin essentiel de conscience : être conscient que lorsque nous manifestons notre appréciation, directement reliée à la gratitude ou vice versa, ainsi que notre empathie, nous sommes heureux et nous nous attirons de quoi le célébrer. C’est infaillible ! Or, cela implique que nous retirions tout crédit aux pensées négatives, pessimistes, aux pensées moralisatrices, aux pensées accusatrices, dénonciatrices, aux pensées « jugements, préjugés), aux pensées (preuves, explications interminables). Toutes ces pensées ont comme effet principal d’attirer ou de maintenir l’adversité sous une forme ou sous une autre. Voilà notamment ce dont nous devons être conscients de plus en plus.
Ainsi, pour nous aider très utilement, en attendant le mois prochain, adressons à l’Intelligence infinie, au Divin, les deux questions suivantes : « De quoi ne suis-je pas conscient ? Qu’est-ce qu’il serait bon pour moi que je voie, que je reconnaisse enfin ? » De façon tranquille et tout à fait sincère, soyons vraiment intéressés par ces deux questions, plus que par les réponses, et c’est alors que ces dernières pourront surgir le moment venu. Une demande est à exprimer sans attente et dès lors que l’on en est porteur, elle est à exprimer en effet. Demeurons ouverts et généreux ! (À suivre)
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