Le basculement libérateur (5/8)
À quel degré avons-nous intégré l’idée que, pour nous sentir épanouis, quelque chose en nous doit changer ? Cette seule idée ne dépend pas du « comment faire ». Sans cette idée et sans la disposition profonde requise, le « comment faire » est sans intérêt. Il est dit que « vouloir, c’est pouvoir ». Cela se vérifie, en effet et seulement, quand ce « vouloir » est en réalité une « bonne volonté », l’expression d’un élan vrai du cœur, d’une disposition profonde authentique. La reconnaissance pure et simple de là où nous nous trouvons, intérieurement, nous pousse dans la direction caressée, celle qui nous appelle. Là, un basculement s’est déjà produit !La dysharmonie est causée, maintenue ou empirée par le vouloir ordinaire. Celui-là est totalement contreproductif.
À quelque niveau qu’il se fasse éprouver, notre problème général persistant dépend d’un « basculement libérateur » qui ne se produit pas, qui n’a pas encore pu se produire. D’ailleurs, on peut dire, d’une manière très générale, que beaucoup de basculements pour nous ne se sont pas encore produits. On peut le voir chez les autres, ce qui n’est pas forcément un mal, juste avant de le voir chez soi, parce qu’alors, l’intérêt a été stimulé, vivifié. On voit, non seulement le blocage ou le verrouillage psychique des gens, mais tout autant ce dont ils se privent et, en conscience, on ne voudrait pas continuer de se priver soi-même. Notre remise en question est alors grandement facilitée, elle est devenue une évidence et une expérience aux effets réjouissants.
Il me semble, proportion gardée, que j’ai toujours chéri ce qui me sortait de l’aveuglement, de l’inconscience, du fourvoiement… Et il en est résulté par exemple, à partir de mes 40 ans, une inspiration jaillissante qui n’a cessé et ne cesse toujours pas de croître et de m’émerveiller. Je confie aussi facilement mes avancées lumineuses que mes dysfonctionnements ou mes limites persistantes qui, un temps, pourraient être éprouvées comme peu « glorieuses ». Quant à l’autoglorification stérile, éventuelle, elle nous quitte à mesure que nous pouvons nous défaire de l’auto-culpabilisation. C’est ici basculer, peut-on dire, de l’illusion à la réalité. La honte ou la culpabilité « revendiquée » est remplacée par la reconnaissance pure et simple de ce qui est ; la fierté est remplacée par le contentement, l’attente par l’appréciation.
L’un des basculements libérateurs fondamentaux qui ne se produit pas, qui n’est même pas envisagé pendant longtemps, répétons-le, c’est le basculement de la déploration à l’observation, en l’occurrence de l’hémisphère gauche à l’hémisphère droit. L’hémisphère gauche est « l’endroit » où ça pense, où ça souffre, où ça réagit, comme déjà rappelé dans un texte précédent, et l’hémisphère droit « est l’endroit » où ça sent, où ça sait, où surgit l’inspiration… (Ces dénominations ne sont que des métaphores utiles à la communication, rien de plus !)
Si vous recevez ce qui est dit là, c’est tout simplement que vous avez basculé du penser (forcément conditionné) au voir, au receVOIR. Et si vous reconnaissez humblement que ça n’est pas (encore) vraiment le cas pour vous, vous le devez au même basculement, bravo ! Pour voir et reconnaître quoi que ce soit, il faut cesser un temps de penser. J’ajoute que votre intérêt maintenu à lire ce genre de textes est un témoignage clair d’un basculement heureux que vous avez déjà vécu ! Nous aurons ultérieurement à relever que beaucoup se tiennent à l’écart de ce basculement-là, qu’ils s’en privent.
Dans ces pages, l’évocation des basculements qui ne se font pas, des verrouillages psychiques et des entêtements conditionnés, n’implique pas du jugement, encore moins une condamnation, mais elle renvoie à ce qui s’offre à nous, à ce que nous finirons par recevoir si nous nous y disposons. Certains ont à basculer du « ce n’est pas pour moi » ou « je n’y arriverai pas » au seul constat du basculement à initier (indépendamment du temps et de l’engagement requis). Eh oui, nous avons tous plus ou moins à basculer du jugement accusateur ou auto-accusateur à la considération bienveillante de la réalité temporelle limitative ! C’est juste une autre façon de parler encore du basculement du penser à l’observation ou du jugement à l’amour.
Plus spécifiquement, nous restons souvent pris dans une ambiance intérieure pénible, alors qu’il nous « suffirait » de basculer de la résistance ou d’une forme de lutte intérieure à la pleine acceptation et à l’accueil inconditionnel de ce qui est. Parfois ou souvent, cela ne nous vient même pas ou nous ne voulons rien en savoir ! Quand c’est le cas, pourquoi ne pourrions-nous pas juste reconnaître que nous résistons, que nous sommes dans une forme de réaction ? C’est seulement en nous permettant d’être avec quoi nous sommes que nous pouvons nous en libérer.
Oui, en délaissant complètement l’éventuel « il faudrait que…, mais je n’y arrive pas », pourquoi ne pas juste reconnaître l’état réactionnel dans lequel on reste pris ? La raison fréquente de cette seule non-reconnaissance pourrait vous surprendre : à ces moments-là, on n’est juste pas disposé à être bien, à se sentir bien, à se faire du bien. Si tout le monde aspirait à se sentir bien, « ça se saurait » ! Ça se saurait, oui, parce que ça se verrait !
- Viens avec moi, suis-moi un instant, je vais te montrer comment te sentir plus épanoui en un clin d’œil, sinon comment t’y disposer !
- Tu m’emmerdes, ça n’est pas le moment, je n’ai pas le temps et, de toutes façons, tout me fait chier !
« C’est une grossière caricature », allez-vous peut-être dire, mais des centaines de fois, j’ai vécu des échanges similaires ou j’en ai été témoin. Ici, on pourrait invoquer le basculement du cauchemar diurne au réveil éclairé. Souvent, il pourrait s’agir du basculement de la prétention ou du « sûr de soi » au tranquille « je ne sais pas ». Nous sommes la proie de vieux positionnements psychiques, bien intégrés ou profondément enracinés, constituant une seconde nature, et il est bien compréhensible que des basculements judicieux tardent à se produire, même à partir d’une vraie disposition dans ce sens. Une disposition est un préalable à une réalisation, par exemple, et elle en est aussi l’appel, l’invitation. La réponse suivra tôt ou tard.
Beaucoup ont à reconnaître l’une de leurs difficultés plus prononcée, très limitative, et qui est de se permettre simplement d’être avec leur malaise, quel qu’il soit, avec un positionnement tenace, avec un vieux schéma. Récemment, je vivais quelque chose qui avait pour effet principal de me faire revivre le « je ne suis pas content ». J’ai mis un peu de temps avant de le reconnaîtrre et j’ai surtout perçu qu’en fait, je ne me le permettais pas. Si l’on peut vraiment accueillir l’un de ses ressentis douloureux, c’est que l’on se le permet, que l’on se l’est permis, mais c’est une étape qui peut s’avérer très délicate, non pas immédiatement franchissable.
Découvrons tranquillement les basculements qui nous font défaut, ceux vers lesquels nous pouvons tendre, mais avec un niveau élevé de bienveillance. Entre nous, ne serait-ce pas stupide d’envisager encore un changement en notre faveur en brandissant un « fouet psychique » dans notre direction ? Vous n’êtes pas censé lire la moindre de mes propositions avec un sentiment de culpabilité, pas même avec un sentiment d’impuissance, ni avec l’idée que rien ne serait pour vous. Or, si vous êtes ainsi « positionné », permettez-vous et félicitez-vous de le reconnaître. Sachez que vous êtes censé ici recevoir du bon.
Si vous deviez accorder quelque intérêt à ces textes sur le basculement libérateur, avec l’idée plus ou moins consciente qu’ils ne seraient donc pas pour vous, que « vous n’auriez pas le niveau ou le mérite », par exemple, je vous invite une fois de plus à tester directement le basculement du « ce n’est pas pour moi » ou du « ce serait trop beau pour être vrai » au « je peux désormais » ou au « c’est désormais ce que j’ai à vivre ». Cela étant dit, cela étant rappelé, sachez que personne ne pourra le faire pour vous, le faire à votre place, qu’il s’agit donc seulement de vous prêter à l’expérience. Et vous le pouvez ! « Oui, mais pas toujours ! », pourriez-vous me dire. Moi non plus ! Et alors ?
En effet, je ne peux pas toujours ce à quoi j’aspire, des limitations restant à accueillir et donc à libérer, mais il est bien une chose que je peux toujours, dont rien ni personne ne pourrait me priver, et c’est affirmer « je peux ». Plus nous l’affirmons, dès lors qu’il s’agit d’une intention soufflée par le cœur, plus les choses prennent une autrre tournure. Et d’abord, l’ambiance intérieure se modifie. Affirmer et surtout éprouver « je ne peux pas » fait vivre une toute autre expérience (facilement imaginable).
Je rappelle aussi que croire ou que ne pas croire quoi que ce soit ne nous sert jamais et que seule l’expérience est définitivement instructive, formatrice. Cela demande bien sûr de reconnaître ses expériences, de s’y arrêter, d’en être conscient, sinon de s’y prêter. On s’approche de la vérité à travers le sentir et non le penser. Le croire n’est pas spirituel, il est mental. En toutes matières, ce que nous pensons est superflu ou secondaire, ce que nous sentons étant toujours essentiel. On peut cesser de croire ce que l’on croit, alors que l’on ne peut pas « cesser d’avoir eu une expérience ». Des arguments polémiques ne pèsent rien pour qui s’exprime à partir de son seul vécu.
Ce même jour en consultation, une personne m’a fait partager un moment « heureux » qu’elle a vécu hier : « Au bureau, j’avais à finir une tâche très compliquée et pour laquelle des éléments importants me manquaient. Je me suis vue aller questionner plusieurs collègues qui, tous, m’ont apporté une pièce importante du « puzzle ». L’un d’entre eux m’a suggéré d’aller voir un autre collègue qui a pu lui me donner bien plus que ce dont j’avais besoin. Je précise au passage que le premier collègue consulté a profité de notre échange pour me faire une invitation dont il supposait qu’elle pouvait me convenir, qui m’a bien fait plaisir, en effet. » Eh oui, faire simplement quelque chose de nouveau fait vivre aussi quelque chose de nouveau !
Cette cliente n’est ordinairement pas disposée à faire des demandes. « Et comment t’es-tu sentie après tout ça, aussi indépendamment de la satisfaction de la tâche accomplie ? », lui ai-je notamment demandé. « C’est simple », me répondit-elle, « je suis restée avec un fort sentiment de liberté ». En l’occurrence, ce qu’elle verra alors, son expérience fut l’effet direct de son basculement du « ne pas déranger, ne pas demander » au « communiquer, s’exprimer… ». Quand ils ont pu vivre un basculement essentiel, l’abandonné se sent notamment comblé, le dévalorisé en relation, le maltraité dans l’appréciation, le rejeté aimé et le trahi libre…
Il importe que nous ne maintenions pas une position telle que « ça n’existe pas », « ça n’est pas pour moi » ou « moi, je n’y ai pas droit », que nous cessions donc de garder la porte fermée aux sourires et à la générosité de la vie. C’est tout de suite, tout de suite sans condition, sinon celle de ne pas faire opposition, que vous méritez le meilleur, que vous y avez droit, qu’il peut se manifester… Et il se manifeste quand vous vous y attendez le moins (de façon psychique).
Évidemment, pour ma part, je ne suis pas au bout de mon entraînement à la vision sans les yeux, mais je dois chacune des plus belles expériences visuelles déjà vécues, à la fois à une disposition « incontestable » et à des moments complètement inattendus. Est impliqué, peut-on dire (proportion gardée), le basculement d’une certaine fermeture à « être simplement d’accord ». Observez au passage que ça n’implique pas le « vouloir ». Dans l’action gratifiante, le vouloir n’existe pas. Il n’existe que dans la réaction et dans la compensation.
Le basculement du monde mental conditionné, fabriqué par l’ego, à la dimension intérieure spacieuse, tranquille et intelligente, nous donne ce qui nous manque le plus, sans jamais le soupçonner. Or, le basculement libérateur requiert d’être intéressé davantage par le nouveau, ainsi donc par l’inconnu, plus que par le connu. Il ne devrait pas être si difficile de se désintéresser du connu fâcheux, parce qu’il reste la source de perturbations à tous les niveaux. Et l’on ne se désintéresse pas du connu, si on le peut, pour en attendre beaucoup de l’inconnu, l’état d’attente étant d’ailleurs de ce que l’on connaît le plus. Confortable en apparence, le connu est ce qui nous maintient dans le passé.
Indéniablement, nous avons besoin de basculer de l’explicable, du justifiable, des « bonnes raisons » à l’inconditionnalité du cœur, aux éclats de rire sans cause de l’enfant, à la non-mentalisation absolue, au jeu ou à la danse spontanée de la vie. Nous attendons-nous parfois à cela ou, au mieux, l’espérons-nous ? Posons-nous vraiment la question : « Au moins parfois, est-ce que j’envisage de vivre autre chose que ce que je déplore le plus clair de mon temps ? »
Il ne me semble pas, en règle générale, que l’être humain s’attende réellement à vivre mieux que ce qu’il vit, mais s’il s’y attendait, il lui faudrait considérer qu’un certain basculement est alors requis. Ordinairement, il suit une trajectoire dont il ne dévie pas, et c’est pourtant quand il la quitte qu’il fait des expériences qu’il apprécie. La plupart du « temps », précisément, nous sommes et restons conditionnés par ce « temps » ! L’une des façons excellentes de reconnaître combien nous restons piégés par le mental, par le penser inutile, c’est voir l’importance et l’attention que nous donnons au temps, à l’avant comme à l’après, au passé comme à l’avenir.
La possibilité de se sentir bien, par exemple en paix ou dans l’amour, n’a rien à voir avec le temps et c’est toujours ici et maintenant qu’elle finit par être vérifiée. Or, penser comme nous pensons, c’est être prisonnier du temps et pour s’en rendre compte, il faut connaître la différence entre le penser inutile et les idées inspirées, lesquelles sont lumineuses et fécondes ; elles sont l’expression du plein épanouissement. La pensée qui ne dépend pas du temps, appelons-la plutôt « idée ». Elle est celle qui inspire une action immédiate, laquelle action peut aussi être abstraite. Une décision claire est déjà une action. Combien de temps allons-nous prendre pour nous disposer vraiment à mieux pour nous-mêmes, au lieu de continuer à vouloir une chose et à n’en pas vouloir une autre ?
Le douloureux en nous à libérer se trouve bien ici et maintenant, mais il ne pourrait même pas l’être si nous étions complètement libres du temps. C’est à la fois le déni et l’attachement au temps qui font l’épreuve du temps et sa persistance. Admettons juste un instant que le temps n’existe pas ou qu’il ne revête pas la moindre importance, que nous soyons libres de l’après autant que de l’avant : reconnaissons alors que nous ne pouvons pas être pareillement perturbés ! Certes, nous avons sans cesse des choix à faire qui impliquent l’ordinaire, mais quand le stress s’en mêle, nous sommes la proie aveugle d’une réalité temporelle dérisoire.
Ce qu’il y a lieu de faire, en toutes circonstances, ne doit pas dépendre de ce que nous pensons, mais doit seulement être inspiré par ce que nous sentons, à ce qui seul peut nous éclairer sur la voie à suivre. C’est ici le rappel du basculement à chérir. Nous sommes de mauvaise humeur, quand nous le sommes, parce que nous pensons, parce que nous pensons inutilement, parce que nous choisissons le temps comme maître, un faux maître quoi qu’il en soit. Le basculement libérateur demande de reconnaître et de délaisser ce faux maître qu’est le temps, ainsi sans doute que d’autres faux maîtres associés.
Pour percevoir l’implication perturbatrice de la notion du temps que nous avons faite nôtre, nous pouvons considérer ce qui ne requiert pas le temps : regarder et voir, écouter et entendre, sentir et reconnaître, etc. Cela a toujours lieu ici et maintenant. Si nous utilisons le comportement apparemment incongru de quelqu’un pour nous sentir mal, ce qui semble avoir lieu ici et maintenant, rendons-nous compte que nous le faisons encore en son absence. Le temps est donc toujours concerné. Nous ne sommes jamais contrariés par ce que l’on croit (UCEM), ni donc par le comportement de quiconque. Nous le sommes par ce que nous pensons, par une vieille histoire, donc toujours par l’attachement au temps.
Pour maintenir tout positionnement psychique que nous avons adopté, nous restons bien entendu fidèles au passé, « respectueux » du temps, en fait soumis au temps. Ainsi, nous sommes malencontreusement liés au temps, par exemple au passé avec nos positionnements psychiques et au futur avec nos projections et anticipations. Et vous êtes-vous déjà demandé ce qu’était l’ego ? L’attachement au temps est entre autres ce qui le définit. Se prendre pour ce que l’on n’est pas, c’est se prendre pour une image, et une image est formée par le temps.
Si nous devions douter de combien nous restons pris par le temps, surprenons nos pensées ordinaires, inutiles, et en considérant de près leur contenu, nous serons édifiés très vite. À l’inverse, quand nous vivons une prise de conscience qui nous illumine, nous pouvons reconnaître que ce qui perçoit n’est en rien affecté par le temps. Ce que nous sommes en essence est au-delà du temps.
Si nous étions complètement indépendants du temps, nous ne pourrions pas avoir d’attentes, nous méconnaîtrions l’état d’attente. Celui-ci n’est-il pas envahissant ? Et l’importance laissée au temps peut être si forte qu’elle aboutit pour certains à s’assurer d’avoir toujours quelque chose à faire, d’avoir un agenda bien rempli. D’autres vivent le temps comme un poids ou un obstacle qu’ils cherchent sans cesse de quoi « le tuer » ! Que ne fait-on pas pour tuer le temps ?
Pour initier un basculement libérateur, tout de suite, « envisage … (quoi que ce soit), permets-toi, dis ta vraie douleur, écoute ou ose, laisse-toi aller, ou d’abord, mieux encore, reconnais enfin que c’est précisément et spécifiquement ce que tu ne fais pas… Ta blessure est en cause. » Il y a bien ce que nous ne vivons pas, ne pouvons pas vivre, et mieux que cela, il y a la possibilité de reconnaître la façon dont nous restons positionnés et qui ne nous permet pas de vivre autre chose que ce que nous vivons, que ce que nous déplorons. Désormais, voyons-le comme jamais ! Quelque chose va peut-être nous parler ici :
- L’abandonné type ne s’attend à rien d’heureux et ne demande pas l’aide dont il a besoin, comme tout un chacun. L’amour et l’abondance tournent autour de lui, mais comme il ne les envisage pas, il ne peut pas les reconnaître, ni donc les vivre.
- Le dévalorisé type ne se permet rien sans y plaquer le fait de braver l’interdit, ni ne connaît l’expression désintéressée. Ce qu’il attend de ses envies successives est toujours là, sous une forme ou sous une autre, mais il résiste aux plaisirs partagés.
- Le maltraité type ne dit jamais sa vraie douleur, ni ce qu’il pourrait apprécier, le rendre heureux et reconnaissant. Ce qu’il attend de ses exigences est toujours là, sous une forme ou sous une autre, mais il passe à côté, piégé par son vouloir obsédant.
- Le rejeté type n’écoute pas cordialement qui lui est réellement favorable, ni ne peut faire une demande humble et directe. Ce qu’il attend de sa revendication est toujours là, sous une forme ou sous une autre, mais il ne l’entend pas, n’étant pas à l’écoute.
- Le trahi type n’ose pas faire toute demande importante pour lui, ni même recevoir ou profiter pleinement de ce que la vie lui offre. Ce qu’il espère est en fait tout le temps là, sous une forme ou sous une autre, mais il ne peut pas se laisser aller à le vivre.
Il se passe en nous quelque chose de miraculeux quand nous pouvons soudainement sentir, selon notre blessure principale : « le meilleur existe », « l’interdit du meilleur n’existe que dans ma tête », « je peux parler vrai », « je peux écouter sans aucun contrôle » et/ou « je peux me laisser aller sans retenue aucune ». La réponse ajustée à nos positionnements psychiques (conditionnés) emprunte toujours l’instant présent, invoque la paix, la joie, l’amour, la lumière. Et cet « instant miraculeux » est un basculement libérateur. En effet, nous avons un conditionnement psychique spécifique, bien qu’un même phénomène égoïque soit à l’œuvre, mais l’issue est la même pour tous : basculer dans l’espace intérieur lumineux, silencieux, inspirant, dans l’espace du plein épanouissement. (À suivre)
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