La souffrance (7/7)
(Les premières pages de cette dernière chronique consacrée spécifiquement à la souffrance relèvent un certain nombre des points essentiels que nous avons vus jusque-là. La lecture ou la relecture des textes précédents pourrait bien ne pas être superflue ! – de janvier à juin 2019).
Que nous l’appelions frustration, privation, mécontentement, vouloir obsédant, état d’attente, ennui, contrariété, limitation, etc., nous sommes tous longtemps la proie d’une forme de « souffrance », « souffrance », parce qu’il y a mentalisation, jugement, déploration, réaction, résistance, mais aussi déni et ignorance. Dans ces sept textes (chroniques) consacrés à la souffrance, il y a forcément de quoi nous interpeller « personnellement ». Cela sous-entend que tous les aspects développés ne sont pas censés nous concerner de façon prononcée. Lisons ou relisons ces textes de sorte à relever ce qui peut pour nous représenter une invitation utile, féconde, libératrice…
Sans doute vous est-il déjà arrivé d’être content en étant informé par un ami d’une « bonne adresse » où vous pourriez trouver de quoi vous satisfaire. Vous ne vous y êtes pas encore rendu, mais vous êtes déjà content. L’une ou l’autre des propositions dont je fais le partage, notamment dans ces textes, pourrait faire l’effet d’une bonne adresse découverte. Elle représente une direction et elle n’est pas censée vous avoir déjà offert ce que vous recevrez en la suivant.
Certes, la meilleure « adresse » ne pourrait être plus proche, elle est en ce que nous sommes. C’est « ici et maintenant » ! Manifestement, nous ne pouvons pas encore y demeurer, étant encore attirés en vain par mille choses à vouloir ou à déplorer, mais nous n’avons pas toujours sciemment connu cette « adresse céleste », cette vérité libératrice. Désormais, nous la connaissons, nous pourrions déjà l’apprécier davantage. Rappelons-la-nous et chérissons-la !
LA RÉACTION-. Si vous aspirez « cordialement » à vous hisser hors du « mal de vivre », au moins à certains moments, vous devez « cordialement » consentir à reconnaître votre état réactionnel chronique, prédominant. Tant que nous sommes dans la réaction, nous ne pouvons avoir accès à rien d’autre, ni voir ce qui se rejoue en nous, ni assumer utilement notre responsabilité, ni vivre la paix et l’amour. Ce n’est pas si grave ! Ce à quoi nous tenons EXCLUSIVEMENT, quand nous sommes dans la réaction, c’est… réagir ! Or, même si nous savons désormais ce qu’est un « état réactionnel », nous ne percevons pas toujours que nous le manifestons encore, ici et maintenant !
Notre réaction peut être grossière (lamentation, indignation, rumination…) ou beaucoup plus subtile. Nous sommes dans la réaction (donc la souffrance) quand nous déplorons quoi que ce soit, quand nous jugeons, quand nous résistons, quand nous n’acceptons pas, quand nous accusons, quand nous sommes dans le vouloir (désir, envie, espoir…), assez généralement quand nous pensons… Oui, oui, tout simplement, quand nous pensons ! Nous ne sommes plus dans la réaction quand nous observons ce que nous vivons, éprouvons, voulons, alors sans rien en penser. Là, le « je pensant » ou le « moi historique » n’existe plus qu’à l’arrière-plan.
L’ATTACHEMENT-. Quand vous « souffrez » ou, si vous préférez, quand vous ne vous sentez pas pleinement épanoui, admettez qu’une forme d’attachement est impliquée. Nous sommes attachés à notre conditionnement, sans savoir qu’il est cause du « mal de vivre », ainsi qu’au personnage mis en scène par ce conditionnement, souvent un « pauvre moi », une victime ou tout au moins un « subisseur ». Pouvez-vous percevoir cela (sans jugement) ? Or, ce qui peut sembler incroyable, cela implique aussi l’attachement à la souffrance elle-même.
En fait, l’attachement de base, complètement ignoré, est l’attachement au « je pensant », au « je historique », au « moi séparé ». Le jugement, la réaction et la souffrance elle-même témoignent de ce « moi séparé », mais le « moi séparé » qui ne peut exister que mentalement ne peut pas ne pas juger, ne pas réagir, ne pas souffrir. Nous voulons disculper, défendre, protéger, glorifier, mettre en avant ou réhabiliter le « moi séparé », ce qui est inexorablement voué à l’échec, à la souffrance toujours amplifiée. On n’a pas idée de combien l’on se prend pour ce que l’on n’est pas et par conséquent, on en souffre, forcément. Le « moi » auquel on est identifié n’est rien d’autre qu’une représentation psychique et la considérer, la regarder, la connaître, c’est s’en détacher, s’en libérer (peu à peu).
LA SÉPARATION-. On s’attache comme on s’attache, parce qu’au fond, on se sent, on se vit comme séparé. Inconsciemment, on tente de démentir la séparation. Là où l’on éprouve la séparation, au niveau du cœur, de l’être, la séparation ne peut pas exister. On l’éprouve tout de même du fait du sentiment viscéral et IRRATIONNEL de honte et/ou de culpabilité. Il s’agit là d’une réalité fondamentale que peu considèrent et que ces derniers considèrent bien insuffisamment. Tant que subsistera le sentiment ancestral et collectif de séparation, il y aura du chaos, de la dysharmonie, de la souffrance… On éprouve et éprouvera toujours les conséquences de l’ignorance, du dédain, du déni. Si l’on ne se voit pas toujours dans la réaction, on se voit encore moins dans les conséquences de la séparation imaginaire. Nous y sommes embourbés !
LA SOUFFRANCE, UNE AUTO-INFLICTION-. Ce que je déplore, c’est ce que je me fais, les effets de ce que je me suis faits et que je maintiens. Vous aussi, « vous vous en faites », n’est-ce pas ? Ne vous êtes-vous jamais entendu dire « Mais arrête de te faire tant de mal » ou encore plus directement « arrête de t’en faire » ? Ne vous êtes-vous jamais surpris à vous précipiter sur des pensées qui vous font mal ? Et vous résistez (comme moi) à toutes ces relations et circonstances que vous vous êtes attirées à seule fin généreuse de dénouer en vous tout ce qui n’est pas paisible, tout ce qui n’est pas amour. Voyez cela, voyez-le enfin, n’en pensez rien ! Au moins, envisagez-le ! Ce n’est là qu’un cadeau que vous pouvez vous faire, ses effets étant absolument libérateurs.
LA RECONNAISSANCE PURE ET SIMPLE OU LE PLEIN ACCUEIL DU DOULOUREUX-. Si vous vous disposez à vous hisser hors de la réaction, du penser intempestif, par exemple juste en en étant conscient, vous allez pouvoir aussi ou surtout reconnaître le douloureux qui se cache forcément à l’arrière de la réaction. Je vous assure que se trouve là du douloureux, qu’il ne saurait être question de nier ou d’ignorer encore. « Je me moque » de l’histoire que vous vivez, comme je me moque de la mienne (vraiment, sincèrement), mais j’ai le plus grand respect pour votre douleur, votre vraie douleur, celle dont vous ne vous êtes « jamais » occupé. « Reste dans mes bras et pleure ton chagrin autant que nécessaire ! »
Que n’ai-je entendu comme histoires cruelles, délirantes ! Celles qui recelaient le plus de douleur n’étaient pas toujours celles que l’on aurait crues. Toute histoire est insignifiante ou au moins secondaire, la douleur associée est un cri à entendre. L’histoire est passée, la douleur non ! Parfois en vous faisant aider (au besoin et pourquoi pas ?), il vous appartient de reconnaître le douloureux en vous, de l’honorer, de le respecter, de le laisser être, sachant que c’est vous en libérer. Accordez au douloureux en vous l’attention que vous voudriez que les autres accordent à vos histoires ! Lâchez votre dureté ou votre indifférence, et avec bonté, ouvrez-vous à une autre réalité, en votre faveur !
LE PENSER INCONGRU, ENVAHISSANT-. Sans celui-ci, point de souffrance possible ! La douleur n’a pas besoin de pensées, la souffrance étant ce qui lui est rajouté ou même substitué, mentalement. Pour ne pas sentir ce qui est à sentir, libératoirement, on pense et penser revient ici à « se faire du mal ». Observez les pensées que vous avez eues depuis le début de votre lecture du moment : vous ont-elles en elles-mêmes fait du bien ? C’est en percevant quoi que ce soit que vous vous sentez bien ou mieux, mais non pas en pensant ce que vous pensez, sachant bien entendu que vos pensées prennent aussi la tonalité de votre état d’esprit. Problème : on est positionné comme si l’on était le « penseur », celui qui pense, alors que les pensées s’imposent d’elles-mêmes, dictées par le conditionnement qui reste mobilisé, en toute liberté.
LE MAINTENANT GUÉRISSEUR, LIBÉRATEUR, TRANSFORMATEUR-. Nous ne pouvons pas souffrir maintenant si nous ne nous faisons pas souffrir… maintenant ! Peu importe le passé, ce que nous avons vécu jadis, d’autant plus dans « quelque vie antérieure », tout a lieu MAINTENANT, tout se passe MAINTENANT, y passe si nous ne le retenons pas, maintenant ! C’est juste maintenant que nous maintenons en vain la souffrance. « MAINTENANT la souffrance, elle ne peut être que MAINTENANT ! » Et c’est aussi maintenant que nous pouvons reconnaître le douloureux en cause, cesser d’y résister, de sorte à nous en libérer enfin. Maintenant, nous pouvons cesser de préférer la souffrance et de vouloir ce qui n’a pas le pouvoir de nous épanouir.
L’IDENTIFICATION-. C’est aussi ou surtout parce que nous nous prenons pour ce que nous ne sommes pas que nous pouvons rester plus ou moins mal. Est-ce difficile d’imaginer qu’un malaise est inévitable dès lors que nous « assumons » en permanence et de façon très sérieuse ce que nous ne sommes pas ? Certes, j’ai à composer avec la cécité, mais je sais bien ce que je m’épargne en ne m’identifiant pas à un aveugle. Si vous vous identifiez à quelqu’un qui est censé tout savoir ou qui ne devrait pas avoir de problèmes, par exemple, je peux aisément imaginer tout l’inconfort que vous pouvez être amené à vivre en moult circonstances.
Certes, vous vous manifestez en tant que femme ou en tant qu’homme, mais si vous vivez votre genre comme identificatoirement essentiel, vous allez vous privez d’aspirations réelles quand elles ne correspondent pas à l’image que vous vous faites de vous-même, quelle que soit cette image (identificatoire). Imaginez un peu, si vous vous identifiez à un « incapable », par exemple, vous allez absurdement faire fi de certaines de vos aspirations du cœur, ne pas suivre vos élans !…
LE VERROUILLAGE PSYCHIQUE-. Pour beaucoup, la conscience de l’état réactionnel survient comme une évidence. D’autres ne voient même pas ce dont il est question, l’état réactionnel étant devenu leur « première nature ». Ils ont enduré leur « conditionnement traumatique » de façon si violente qu’un blocage s’est produit (le verrouillage) : « un cri » n’a pas pu être poussé ; ce cri peut demeurer en soi sous la forme d’un ressentiment bien enfoui ; un « plus jamais ça » se fait verrou.
L’ensemble constitue l’intégration de l’impression de séparation. Dès lors, un état émotionnel intense, « positif ou négatif », est parfois accompagné d’une sorte d’hébétude, de stupéfaction. C’est le rappel d’un état de choc originel, choc qui a même parfois été accompagné d’une perte de connaissance. Ce furent parfois des vécus au moment même de la naissance, des vécus qui se sont cependant métaphoriquement reproduits dans l’existence toute entière…
Bien sûr quand la tête est touchée, en cas de chocs violents, on parle de « traumatismes crâniens légers ». D’autant plus s’ils se répètent, ils peuvent rappeler un vécu éprouvant au moment de la naissance (expérience personnelle). Or, l’hébétude, l’état de choc et la perte de connaissance disent la difficulté éventuelle à reconnaître les effets douloureux d’une épreuve. Tant qu’un « éprouvé » ne peut être reconnu et donc dissipé, on se remet sans cesse en situation de le rencontrer, de s’en rapprocher… Si vous avez plus d’informations à cet égard et mieux encore des expériences significatives, je vous lirai avec intérêt.
Plusieurs consultations récentes et même une prise de conscience « personnelle » m’ont montré ou rappelé qu’il nous fallait aussi compter dans l’existence avec une réalité sur laquelle nous ne sommes pas enclins à nous arrêter, d’autant moins en ce qui nous concerne. Un certain vécu prolongé de notre prime enfance a pu littéralement nous « bousiller psychiquement », d’où une difficulté particulière à nous en sortir, à renoncer à la réaction, à reconnaître ce qui se joue, se rejoue dans notre quotidien. Beaucoup ont largement de quoi « se féliciter » de s’être finalement tirer d’affaires de très belle manière !…
L’UNITÉ OU LA NON-SÉPARATION-. Souffrir, c’est s’éprouver comme étant seul, comme à avoir à s’en sortir seul, à ne pouvoir compter sur personne, parfois comme n’ayant besoin de personne, prompt même à refuser toute aide ou, à l’inverse, comme devant forcément et sans délais recevoir l’aide de tout son entourage, de tout le monde. Souffrir, c’est croire mille choses, penser incongrument quoi qu’il en soit ! La réalité est bien sûr toute autre : nous ne sommes jamais seuls, jamais ! Entendez-le bien, vous n’êtes jamais seul, vous ne pouvez pas l’être.
N’avez-vous jamais été interpellé par des signes, par des synchronicités ? N’ayez pas seulement à l’esprit des signes qui semblent aller dans le sens de ce qui fait vos affaires. C’est bien ce que nous faisons en général, n’est-ce pas ? Tout est signe, partout et tout le temps. « Comme je l’avais pressenti ce matin, j’ai encore passé une journée pourrie », pouvez-vous éventuellement déclarer. Non, en l’occurrence, vous n’êtes pas devin, tout a été parfaitement synchrone avec votre état d’esprit. Nous projetons ce que nous déplorons, le créons donc, nous créons tous les signes que nous relevons. Il n’y a donc pas de hasard, ni de séparation. C’est parce que la séparation n’existe pas que tout se présente en conformité exacte avec notre état de conscience, heureux ou fâcheux… Nous faisons Un avec tout l’univers !
L’IGNORANCE-. Au moins en cas d’épreuve (de souffrance), si l’on pouvait se rappeler, en définitive, que l’on ignore tout de la réalité, que l’on ne peut jamais être sûr à 100% de ce que l’on se dit, de ce que l’on affirme, on s’épargnerait bien des problèmes, bien des conflits relationnels, voire des ennuis de santé… Un cours en miracles nous souffle dès les premières leçons que nous ne sommes jamais contrariés pour ce que nous croyons, que rien à l’extérieur n’a le pouvoir de nous ébranler.
Nous prenant pour ce que nous ne sommes pas, nous ignorons essentiellement notre véritable nature. Dès lors, nous ignorons aussi que tout ce que nous disons vouloir et tout ce que nous déplorons est dicté « mot pour mot » par notre seul conditionnement, par l’une ou l’autre de nos blessures. Nous ignorons notre conditionnement, son implication permanente, et qu’en conséquence, nous ne pouvons pas vivre autre chose que tout ce que nous vivons. Or, tout cela, de notre « Autorité Supérieure », nous le permettons, nous le bénissons ! Bien entendu, l’ego raconte une autre histoire, celle que nous écoutons trop longtemps.
LA FABRIQUE DE SOUFFRANCE-. Elle fonctionne toujours à plein régime, semble terriblement efficace, mais en réalité, elle ne produit rien d’autre que de l’illusion. Hélas, l’illusions est meurtrière ! D’abord, c’est « ici et maintenant » que nous déplorons les choses, tentant de leur donner une réalité par cette déploration même. Souffrir, c’est SE FAIRE du mal en direct, SE LE FAIRE au moment même où l’on est dans la déploration. Si cela parle fort de ce que l’on éprouve, c’est tout aussi vrai pour les situations extérieures utilisées.
Il est des circonstances où l’on devrait pouvoir vérifier la façon dont on les attire, dont on contribue largement à leur survenue, sinon à leur maintient. On peut même finir par reconnaître une « adhésion préalable » à ce que l’on vit, à ce qu’il nous est donné de vivre, à ce que l’on s’est donné à vivre… Cette adhésion n’est pas mentale, elle est celle du cœur, de ce que nous sommes dans note expression la plus élevée. Puisque je le sais ou le ressens depuis toujours, je pourrais utiliser ma cécité pour illustrer cela, mais il n’est rien de nos vécus qui fasse exception à notre « adhésion sage, cordiale, insoupçonnée »… Le but est la libération, bien sûr, le retour à l’amour.
Puissiez-vous ne pas vous braquer à partir de ce qui vient d’être posé ! Entendez que ma propre expérience à partir de cette « compréhension » est d’un effet incroyablement libérateur, un « largage inouï de souffrance inutile », un accès à une puissance débridée… Or, un autre aspect important est aussi à considérer : tout ce que l’on déplore n’existe pas en réalité, n’existe plus, voire n’a jamais existé. Par exemple, ce que l’on déplore sur la base de l’anticipation n’a jamais existé ! N’avez-vous jamais connu les affres de la souffrance à partir de pensées et situations anticipatoires ? Or, l’anticipation n’est qu’un exemple, au moins très édifiant !
La souffrance n’est que du penser, de la mémoire, donc du passé maintenu. Et laissons de côté les circonstances utilisées ! Ce que vous éprouvez est très fluctuant, varie d’instant en instant. La peine ou la colère que vous pourriez reconnaître, par exemple, n’est déjà plus tout à fait la même quand vous la « regardez ». Souvent, par le seul fait de la reconnaitre en pleine conscience, elle disparaît même complètement. Bref, en général, on s’accroche mentalement à ce qui n’est pas ou n’est plus d’actualité. Du seul fait d’un vieux conditionnement, peut-être pour exister « un peu », on tient à souffrir. Mais la souffrance peut jouer des rôles très différents !
LA SOUFFRANCE, UNE ACCUSATION GROSSIÈRE-. Si nous nous mettons à l’écoute de ce que « dit » notre souffrance, nous pouvons entendre quelque chose comme : « Regardez ce que la vie me fait, ce que VOUS me faites ! C’est à cause de … (de ceci, de cela, de TOI) que j’endure ce que j’endure !… » Parfois ou pour certaines personnes, il y a aussi (ce qui reste de l’accusation) : « C’est de ma faute, voire c’est bien fait pour moi !… » Est-ce nécessaire de préciser que l’abandon de la souffrance demande aussi l’abandon de ces accusations incongrues, dommageables ? On ne peut renoncer à toutes sortes d’accusations/auto-accusations qu’en devenant conscient de ce sur quoi elles reposent : un sentiment viscéral et IRRATIONNEL de honte et/ou de culpabilité. Mais c’est bien rester avec de la souffrance inutile : on se fait du mal pour rien !
LA HONTE ET LA CULPABILITÉ-. Se vivre comme séparé, se croire séparé, fabriquer même de la séparation, ça n’est pas anodin. Il y a d’abord de la honte et/ou de la culpabilité associée, si insupportable que nous la refoulons. La refouler veut dire aussi, soit s’accuser de tout et de n’importe quoi, soit la projeter sur autrui, sur le monde, mais aussi sur son corps. Il n’y a pas de souffrance, quelle qu’en soit la forme, sans un vieux sentiment irrationnel de honte et/ou de culpabilité. Riad Zein, l’animateur d’une page Facebook dédiée à Un cours en miracles a récemment posté : « Il n’y a que le sentiment de culpabilité qui cause la souffrance et il n’y a que le pardon qui l’efface. Pardonner, c’est accueillir sans jugement ».
LE PARDON-. D’une certaine façon, le « pardon » est davantage un effet qu’une action, qu’une intention. C’est l’ego qui veut pardonner ou, plus couramment, qui résiste à pardonner : « Je peux pardonner bien des choses, mais compte tenu de ce qu’il ou qu’elle m’a fait, je ne lui pardonnerai… JAMAIS ! » En fait, le pardon a lieu, a eu lieu ou n’a pas encore lieu. Et l’absence du pardon indique que l’on continue de se blesser, de se faire du mal, de s’attirer les mêmes circonstances effroyables, voire sous des formes empirées.
Quand nous comprenons que nous n’avons jamais rien vécu sans notre « accord spirituel », que nous avions besoin d’être confrontés à ce que nous avons pourtant déploré, que rien ne fut donc dû à l’injustice, à la malédiction, ni même au hasard, que tout a été « divinement intelligent » et porteur de « cadeaux », de messages précieux…, nous nous rendons compte, non seulement qu’il n’y a rien à pardonner, mais que nous ne pouvons qu’être dans la gratitude. Comment ne pas être dans la gratitude quand nous percevons que la vie nous offre d’instant en instant de quoi renoncer au jugement, à la réaction, de quoi retrouver paix, joie et amour… ?
Pour envisager encore mieux cette compréhension, Grégory Mutombo nous indique que ce sont des « contrats d’élévation mutuelle » qui sont à l’origine de nos relations conflictuelles, éprouvantes, comme avec une clause au contrat : « Je suis d’accord pour jouer pour toi tel ou tel rôle, mais promets-moi que tu te rappelleras ce que je suis, ce que nous sommes, toi et moi ! » Lisez-le, écoutez-le (YouTube) et laissez-vous inviter par ses contributions. Vous découvrirez et sentirez qu’il sait de quoi il parle ! Je me réjouis, presque aux larmes, de découvrir que des milliers de gens sont désormais prêts à entendre ce que Grégory communique, enseigne, ce dont il fait le partage.
Quand vous parvenez à toucher à la gratitude, le pardon a eu lieu. Le cheminement pourrait bien être un peu plus scabreux si, égoïquement toujours, vous cherchez à pardonner qui n’est en rien concerné par vos reproches, par vos accusations, par votre déploration. Il va là vous falloir vous remettre en question, le nez dans votre sentiment abyssal de culpabilité, sachant qu’à son niveau profond, elle est toujours INFONDÉE. Alors, pour vous aider, sachez que vous n’avez rien fait d’autre qu’honorer un « contrat d’élévation mutuelle ». Et c’est maintenant à vous de vous rappeler qui vous êtes, la paix et l’amour !
Peut-être avez-vous participé à la médisance, par exemple, commis d’autres actes dépourvus d’amour, et vous le savez bien, le cas échéant, mais quoi qu’il en soit, nous avons tous agi contre l’amour, à différents moments, de quelque manière que ce soit. Le seul jugement est un « acte » contre l’amour et qui n’a jamais succombé au jugement ? L’essentiel est de ne rien justifier, de ne rien revendiquer, de ne pas cultiver la souffrance, et de considérer tranquillement que l’heure est venue de prendre notre part dans la fermeture de tous nos « contrats d’élévation mutuelle » : missions accomplies ! Il nous reste à « être l’amour », sans voiles, à contribuer à sa propagation.
Et voici un petit exercice qui a le « pouvoir » de nous rapprocher de ce qu’évoquent tous les précédents paragraphes, pour peu que l’on s’y prête de bonne grâce, bien entendu ! Ayez à l’esprit quelqu’un qui peut encore vous faire réagir, vous mettre en colère, vous insupporter, vous déplaire, etc. Votre réaction est nommée, OK ! Vos bonnes raisons sont listées, c’est bon ! Du coup, à un niveau ou à un autre, tout cela semble indiquer que, ne serait-ce que dans le contexte, vous n’aimez pas cette personne. Alors, plus de blablabla, plus de tergiversations, franchissez le cap suivant, le cap libérateur :
Imaginez cette personne là devant vous, peut-être vos yeux clos, et dites-lui mentalement : « Je t’aime pas, je t’aime pas, je t’aime pas ». Non, ne dites pas « je t’aime pas, parce que… ». Ça, c’est déjà fait et refait. Compte tenu de tout ça, justement, permettez-vous de ne lui dire rien d’autre que « je t’aime pas ! » Vous affirmez ce dont vous êtes censé être porteur, ce que vous croyez finalement. Et voyez ce qui se passe, ce que vous ressentez en vérité. Ne croyez rien de ce qui semble suggéré là, faites-en l’expérience, avec deux ou trois personnes. Reconnaissez honnêtement votre impression, votre ressenti, une vérité inattendue !
L’AMOUR-. Le mot est lâché, celui qui est si galvaudé, qui n’est généralement pas compris. L’amour permet le désir, l’intérêt et même l’attachement affectifs, ainsi que tous rapports sexuels, en fait ultimement tout ce qui existe (tout aboutissement potentiellement à la libération), mais ce qu’est l’amour n’a rien à voir avec ce qu’il permet. Pour faire simple et être rapide, disons que l’amour est à la fois le non-jugement et l’appréciation (non mentale).
Vous pouvez avoir une bonne compréhension de la souffrance humaine, mais tant que vous ne basculez pas dans l’appréciation, laquelle est aussi gratitude, tant que l’amour ne domine pas, vous gardez un cœur lourd, avec l’impression de stagner ou de tourner en rond. Et si vous vous arrêtiez un petit moment pour vous demander ce que vous pourriez apprécier ? N’est-il rien que vous « aimeriez » vivre, n’y pensez-vous pas à l’occasion (souvent) ? Or, au lieu de rester dans le vouloir ou la résignation, n’y aurait-il pas là une idée que vous pourriez chérir, affectionner, apprécier ?
Sentez la différence entre « vouloir vivre une chose » et « aimer l’idée de vivre une chose ». À chaque fois que j’ai aimer une nouvelle idée (comme celle d’avoir une maison), étant donc juste avec l’appréciation, sans questionnement, sans mentalisation, j’ai vu la chose s’accomplir, mais j’étais dans l’appréciation – et sans attente – avant chaque accomplissement. Il est doux d’aimer, d’être dans l’appréciation, et, de surcroît, c’est créateur ! Au reste, ce que j’ai obtenu après l’avoir voulu à tout prix ne m’a jamais comblé de façon durable. Vous devriez faire la même observation que moi.
Si nous ne pouvons pas incarner l’amour, pouvons-nous tout de même aimer assez pour en reconnaître le manque ou l’incongruité ? Nous ne pouvons pas rester dans le jugement, dans la réaction, et nous en trouver bien. Si nous pouvons nous reconnaître dans l’attente, rien d’extérieur ne pouvant nous donner quoi que ce soit, vérifions ce que nous pourrions retenir, ce que nous ne faisons pas, n’exprimons pas, ne demandons pas, n’aimons pas, n’accueillons pas (incluant toute gratification), etc. L’amour restant voilé, nous nous privons.
De façon même très brève, tout le monde aime une idée nouvelle qui lui vient, mais tout le monde ne la traite pas de la même façon, pouvant l’oublier aussitôt. Avec une « conscience accrue », nous pouvons apprécier davantage nos idées nouvelles, les repérer alors de mieux en mieux et, bien entendu, les suivre. Indépendamment du résultat, nous nous sentons alors dynamisés, enthousiastes, comblés ! C’est le pouvoir de « l’amour ». Il suffit parfois d’un rien, JUSTE DE NOUS METTRE EN MOUVEMENT.
Qu’est-ce que vous aimez, que vous aimez vraiment ? Quand l’aimez-vous ? En vous, qu’est-ce qui témoigne (durablement) de ce que vous dites aimer ? Le moment où vous affectionner véritablement un proche, un enfant, n’est-ce pas un moment épanouissant ? Il peut en être de même en chérissant une idée. Aimer l’une de ses idées n’est pas en être fier, ni en penser quoi que ce soit, mais c’est tout simplement l’apprécier, la « chérir ». Reconnaissons notre résistance à l’amour et offrons-nous n’importe quel prétexte pour aimer, pour nous encourager à aimer. Ou nous allons continuer de « souffrir », ou nous allons nous « immerger dans l’amour ».
• Si, pour nous épanouir, la condition est d’être dans l’amour, avouons qu’il est des conditions plus exigeantes, plus « violentes » ! Pour vivre le meilleur, la condition préalable est d’en chérir l’idée.
• En tant qu’idée, juste en tant qu’idée, j’affirme « je préfère ne plus ressentir le moindre reproche » et cette idée me plaît, me sourit. Je l’aime !
• En tant qu’idée, juste en tant qu’idée, j’affirme « je préfère avoir toute mon attention ici et maintenant » et cette idée me plaît, me sourit. Je l’aime !
• Je sens ma préférence ou toute idée chérie dans tout mon être, dans toutes les cellules de mon corps et cela seul honore ce que je suis.
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