J’ai attiré tout ce que je vis
Les circonstances m’ont amené les dernières semaines à lire de nouveaux livres qui traitent notamment de la loi d’attraction et de diverses techniques pour réaliser dans son existence tout ce à quoi l’on aspire. Tout en lisant ou relisant des points de vue fort intéressants, j’ai perçu plus clairement un aspect relatif ou limité de ces théories à succès. Dans cette nouvelle chronique, je veux me faire l’écho des réflexions ou observations auxquelles j’ai abouti après mes lectures. Comme d’habitude, voyez s’il y a là quelque chose qui peut vous aider ou vous inspirer. Et n’hésitez pas à nous faire partager vos propres expériences !
Sans détour, je tiens à indiquer qu’au fond, je n’ai pas besoin d’apprendre à créer et à réaliser mon existence, que ce soit pour le pire ou pour le meilleur, que ce soit d’une façon délibérée ou non, car je ne peux rien faire d’autre quoi qu’il en soit. Depuis bien longtemps, je sais que je suis responsable (à l’origine) de ce que je vis, que je le juge bon ou mauvais. Dans de très nombreux cas, je serais capable d’énoncer les étapes qui m’ont conduit à tel ou tel résultat. Pour faire simple, je peux dire au moins que j’ai voulu ou que j’ai suffisamment craint ceci ou cela que j’ai vécu. Redouter une chose et aspirer profondément à une autre sont les deux « ingrédients majeurs » pour faire advenir ce qui est impliqué.
Voir ainsi le fonctionnement humain ne sera difficile que pour une personne encore trop inconsciente de sa culpabilité, de sa tendance à s’autoaccuser, à tort bien entendu ! D’aucuns pourraient ajouter qu’il y a le risque d’exercer une forme d’arrogance à considérer que je suis aussi à l’origine du meilleur qu’il m’est donné de vivre. En réalité, même relativement « discrète », l’arrogance explique à elle seule des contrariétés auxquelles on est confronté. C’est à l’inverse la gratitude qui favorise le meilleur, l’abondance, l’amour… Ainsi, pour être à l’origine de ce que l’on vit, on utilise entre autres l’arrogance et la gratitude.
Quel est « notre problème » ? Quel est notre vrai problème ? Quand nous sommes mal, indépendamment des mots que nous employons pour le dire, quelle pourrait être l’erreur à reconnaître, à observer, à considérer ? Cette erreur est notre problème, notre seul problème actuel. Bien sûr, comme je le relève dans ces chroniques, nous composons avec des blessures de l’enfance et même des conflits qui ont des racines transgénérationnelles. Bien sûr, nous sommes de la sorte conditionnés, de façon parfois terrible, même si nous l’ignorons. Il en est ainsi que nous le voulions ou non…
Il y a surtout qu’il résulte de notre passé blessé comme un choix perpétué à penser et à nous comporter d’une manière qui nous mine incroyablement. Nous réagissons à telle ou telle personne qui croise notre chemin (d’un étranger à notre partenaire intime), nous tentons de traiter toute nouvelle épreuve comme si la personne ou l’épreuve était le problème, notre problème, la cause principale de notre énervement, de notre malaise, de notre mal de vivre.
Quand elle n’est pas simplement un bouc émissaire tellement bienvenu, la personne ou la chose incriminée ne fait que rappeler du douloureux déjà en nous, parfois bien enfoui, mais lequel demande somme toute assez peu de conscience pour reconnaître qu’il est donc familier et que, pour l’éprouver, nous n’avons pas attendu cette nouvelle personne, cette nouvelle circonstance pénible.
Autrement dit, nous souffrons encore et encore de croire que tout irait bien sans l’épreuve du moment, de croire qu’elle est la cause de notre « drame », de nos limitations, de notre frustration. Sans y croire peu ou prou, nous ne pourrions pas réagir comme nous le faisons. Et c’est un grand piège. Croire qu’il y a réellement là-bas, dehors, quelqu’un ou quelque chose qui me met mal m’empêche de libérer en moi ce qui attire la circonstance difficile ou, si je l’utilise comme bouc émissaire, de m’aider efficacement pour me permettre de me sentir enfin en paix ou pleinement épanoui.
Cela ne vous arrive-t-il pas, comme moi, de pester contre la première contrariété venue, contre l’ordinateur qui « ne fait pas ce qu’on lui demande », de grommeler à cause du mauvais temps ou de quelque nouvelle panne ? Mentalement ou même à voix bien haute, ne vous en prenez-vous jamais à quelqu’un de votre entourage proche aussi bien qu’à un gouvernement ? Vous pourriez encore réagir à ce qui se passe dans votre corps (poids, fatigue, maladie…). Dans tous les cas, quels qu’ils soient, nous révélons par nos réactions que nous croyons bel et bien que la cause de notre insatisfaction demeure étrangère à notre propre état d’esprit, à notre mental, généralement à notre inconscient.
Et cette personne en consultation de me confier : « Je ne crois pas vraiment (pas toujours) que celui ou celle à qui je m’en prends est cause de mon mécontentement. Je vois bien que je l’utilise seulement pour me défouler. Je peux tout aussi bien rabrouer mes enfants, le chien, un chauffard… ». Il s’agit du « bouc émissaire » évoqué précédemment. Que l’on se trouve des boucs émissaires, que l’on interprète erronément les circonstances et les comportements d’autrui ou que l’on s’attire réellement un « bon gros problème » auquel on va pouvoir se sentir d’autant plus justifié de réagir à volonté, on se prive dans tous les cas de débusquer le noeud du problème et surtout de le dénouer.
Si vous vous faites le cadeau de reconnaître, pour vous-même, que vous cherchez parfois seulement le défoulement (mental) en déplorant une condition prétendument difficile, vous commencerez, si ce n’est déjà fait suffisamment, à percevoir votre responsabilité. On ne peut pas se découvrir sur une fausse route et continuer de l’emprunter. A ce stade, ce n’est pas de la morale, mais du bon sens.
En ayant à l’esprit les fois où vous avez fini par vous dire « …Mais je croyais que…, j’avais cru que… », par exemple, votre responsabilité vous apparaîtra là encore. On n’a pas idée du nombre de fois que l’on se sent mal du seul fait de croire, de se dire des choses qui sont loin de la réalité. Malgré cela, longtemps et dans bien des cas, on préfère avoir raison plutôt qu’être en paix. La seule reconnaissance bienveillante de cette habitude mentale a le pouvoir de nous en libérer, de nous libérer. Mais voulons-nous effectivement être libres ?
Sans doute est-il moins aisé d’envisager sa seule responsabilité quand, à cause de nos croyances toujours, à cause de nos peurs, comme effet de notre propre résistance…, le « gros problème » s’impose manifestement à nous. Mais c’est pourtant bien à nous qu’il s’impose. C’est nous qui l’avons craint, qui nous y sommes attendus inconsciemment et nous qui le faisons durer en y résistant. A titre d’exemple, apprenez ou rappelez-vous que nous nous sentons traités par autrui comme nous nous traitons nous-mêmes.
Je ne peux pas avoir à déplorer pour la vingtième fois une personne qui me manque de respect sans pouvoir découvrir quand, comment, combien je ne me respecte pas moi-même. La vie nous traite comme on se traite. En définitive, la vie répond seulement à notre « demande ». Or, on peut ajouter que la vie nous traite à notre manière pour nous montrer que cette dernière est nuisible. Car la vie est bonne.
Considérez un peu vos divers problèmes, ceux qui ont l’honneur de vos pensées ou de vos confidences. D’abord, remarquez leur point commun : vous… ! C’est moi qui, aujourd’hui comme « hier », comme il y a x années, me sens pareillement frustré ou malheureux, traité d’une façon bien particulière et vraiment personnelle. Ne devrais-je donc pas être concerné au premier chef dans l’apparition de chaque nouveau conflit, de chaque nouvelle contrariété ?
Tous ces divers problèmes ont un autre point commun : une accusation. Remarquez-le bien. Quel que soit le problème (argent, santé, relations…), on accuse quelqu’un (autrui, la vie, le monde, Dieu, ses parents, son enfance, le sort ou soi-même). C’est dire qu’il y a en nous du ressentiment et de la culpabilité. C’est en nous et cela nous nuit. Et si l’on considère que le ressentiment n’est que de la culpabilité projetée, on en vient doucement à réaliser que notre seul problème, que notre vrai problème est la culpabilité qui se niche en nous. Ici et maintenant, voyez ce qui se passe pour vous si vous ressentez profondément les énoncés qui concluent ce texte. Ne cherchez pas à croire aux affirmations, mais disposez-vous simplement à les ressentir.
Je crée ma vie telle qu’elle est et j’ignore d’ordinaire que je peux la créer différemment si elle ne me convient pas.
Ce que je déplore, tout ce que je déplore a un goût familier et je peux m’avouer de la satisfaction à y réagir, comme à avoir raison.
Je peux deviner ou admettre que se trouve en toute circonstance difficile une leçon à retenir, un message à entendre, qu’elle a donc un aspect tout à fait positif.
Je suis sûr d’être le premier bénéficiaire de mon autolibération des ressentiments et de la culpabilité. Dans ce sens, en mon for intérieur, je demande pardon et je me pardonne moi-même.
Ce que chaque conflit ou chaque difficulté me fait éprouver, c’est ce que je ne veux toujours pas ressentir, ce à quoi je continue de résister, ce que je cherche à éviter par tous les moyens et ce à quoi je m’attends donc.
Je suis le seul responsable de ma vie, de ma réalité.
Oui, je me suis moi-même attiré ce(cette) partenaire, ce négligent, ce dévalorisant, ce rejetant, cet abuseur ou ce maltraitant. Intérieurement, je lui demande pardon de l’avoir créé (dans notre réalité commune) et je me pardonne de l’avoir créé.
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