Accepter de ne pas savoir
La dernière chronique n’a suscité aucun commentaire qui m’eût invité à poursuivre sur quelque point particulier et je débute celle-ci sans savoir encore ce qu’elle comportera. Tout de même, en considérant la chose, avec les jours qui passent, j’ai fini par reconnaître une sorte de stress à l’idée de ne pas savoir de quelle manière j’honorerai mon engagement mensuel personnel. Ainsi, je profite de l’aubaine pour relever une circonstance ordinaire susceptible de nous contrarier jusqu’à parfois nous empoisonner l’existence.
On est prompt en général à se laisser stresser ou contrarier par le seul fait de ne pas savoir de quelle manière on va se tirer d’affaire en cas de circonstances qui viennent nous tester, nous défier. Voilà l’un des moyens que nous utilisons pour nous laisser ou nous mettre mal, pour continuer d’éprouver douloureusement les effets de nos vieilles blessures. Par exemple, si je manque d’argent, je peux me sentir très mal à ne pas savoir comment je joindrai les deux bouts à la fin du mois alors même que pour de nombreux mois précédents, j’ai toujours fini par trouver une solution. Dans de très nombreux cas, accepter de ne pas savoir permet de retrouver la paix. En paix, il devient bien plus facile de parvenir aux actions justes qui attirent notamment l’abondance.
De plus, il y a quelque chose de reposant, de relaxant dans l’acceptation de ne pas savoir. Essayez de repérer, de ressentir ce « je ne sais pas » qui révèle une détente, sinon qui détend. Or, s’il nous arrive d’être mal à ne pas savoir, on finit d’autres fois par être mal tout autant à prétendre savoir.
Je ne dois pas être le seul à me surprendre à parfois me dire des choses comme : « Il va encore … », « Elle ne va pas … », « Ils l’ont fait exprès !… ». J’en passe et des bien pires. Vous conviendrez qu’avec un « savoir » de cet acabit, il est difficile de se sentir bien. « Si vous tenez à vous sentir mal, continuez d’entretenir des pensées contraires à vos préférences, à ce à quoi vous pourriez pourtant aspirer ». Oui, c’est ce que nous faisons la plupart du temps. Après la résistance à ne pas savoir, prétendre savoir étant un autre de ces trucs pour en arriver à souffrir, la présente chronique semble donc vouloir passer en revue quelques-uns de nos positionnements mentaux ordinaires qui nous gardent à bonne distance de la sérénité et de l’épanouissement.
On peut bien sûr expliquer nos schémas psychiques contraires à l’harmonie, mais on gagne beaucoup à les reconnaître pour ce qu’ils sont et à juste s’inviter à les relâcher. En conscience, voudrait-on entretenir ce qui est disharmonieux ? Puisque ce qui est craint (surtout inconsciemment) advient, encourageons-nous à débusquer nos peurs pour les relâcher. Avoir peur d’une chose revient à la « demander » et l’univers répond toujours à nos demandes. Si j’ai peur de me faire avoir, de ne pas être accueilli(e), d’être accablé(e)…, je m’y attends, je m’y prépare, j’attire la chose, « je la demande ». Je suis installé(e) dans cette énergie. Précisons qu’une fois la chose obtenue, on peut y réagir comme on en a l’habitude (s’en plaindre, s’insurger, bougonner). On est pris dans un cercle vicieux.
Avez-vous peur d’être délaissé, ignoré, rabaissé, trompé, malmené ? En fait, la peur est davantage à sentir qu’à nommer pour être ensuite libérée. La libération se produit quand le mental s’est tu. En croyant des choses, en pensant des choses, en jugeant, en justifiant ses réactions, on ne libère jamais rien, jamais !
Les ressentis de honte et de culpabilité – à relâcher également – contiennent le même pouvoir créateur. Du point de vue légal, la culpabilité engendre la punition. Le sentiment de culpabilité fait craindre la punition et l’attire en conséquence (ce qui est craint advient). N’avez-vous jamais remarqué la tendance extraordinaire d’une personne « honteuse » à se faire juger, critiquer, montrer du doigt au sujet même de ce qu’elle préférerait cacher ? La honte aussi est créatrice.
Qu’en est-il du « vouloir » quand il ne signifie pas « être simplement d’accord pour vivre telle chose », « l’envisager avec une vraie joie », « ressentir une profonde aspiration » ? Pensez un peu à ces choses que vous désirez, enviez, espérez, convoitez, revendiquez ou exigez. Relié là à l’une ou l’autre de vos blessures d’enfance, vous faites exactement ce qu’il faut pour ne pas obtenir ce que vous pourriez dire vouloir.
ON vit dangereusement, en quelque sorte : « on prend l’autoroute à contresens » ! On dit ou croit vouloir une chose et l’on se comporte pour obtenir l’inverse. Désirer ou revendiquer une chose, par exemple, c’est notamment croire en sa pénurie, croire au manque (le craindre). Si je savais que je peux vivre une belle relation harmonieuse, « si je ne savais pas que je ne la mérite pas », par exemple, je n’aurais pas besoin de la désirer, de la fantasmer, de l’attendre.
Le fait de donner ou de faire quoi que ce soit avec attentes trouve toute sa place dans cette petite énumération des options qui contrecarrent le bien-être et la prospérité. « Donner avec attentes », par exemple, c’est surtout « donner avec la peur de ne pas être payé de retour » et c’est ainsi, en effet, que l’on ne reçoit pas. Et il y a encore « donner pour recevoir » puisqu’il est dit (à juste titre) qu’il faut semer pour récolter. Or, parfois, d’aucuns auraient besoin de réaliser qu’ils ne sèment pas au bon endroit. En premier lieu, on n’est pas traité par la vie, par les autres de la façon qu’on les traite, mais… de la façon dont on se traite soi-même. « Tu ne peux être aimé(e) en continuant de te détester » Ici, j’ajoute qu’il s’agit moins de chercher à s’aimer soi-même que de juste cesser de se haïr..
Ne pas accepter de savoir, prétendre savoir, éprouver de la peur, de la honte, de la culpabilité, vouloir à tout prix (désirer, envier, espérer, revendiquer, exiger…), donner avec attentes, donner par culpabilité…, autant de moyens inconscients de s’empoisonner la vie. Et c’est une liste incomplète, bien évidemment. Connaissez-vous d’autres moyens ? Maintenant, retenez surtout que la transformation réside dans la conscience de ces choses, dans le ressenti conscient, accueilli de l’une ou l’autre de ces douleurs, car ce sont bien des douleurs. En conscience, permettez-lui d’exister puisqu’elle existe et elle ne tardera pas à se dissiper. Essayez donc aussi de vous inviter directement à la relâcher et aussi peu que vous allez le faire, la différence, heureuse, sera énorme.
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