L’amour dévoilé, l’amour véritable
Nous vivons tous diverses contrariétés, des circonstances plus ou moins difficiles, plus ou moins douloureuses, des moments plus ou moins prolongés d’humeur maussade, de l’insatisfaction que nous associons à un domaine ou à un autre… Et quelle explication donnons-nous à cela ? En général, nous n’en donnons aucune, soit juste habitués à endurer notre conditionnement, soit pour éviter de nous remettre en question. Toutefois, même si nous ne l’affichons pas comme étant notre explication délibérée, il en est une à laquelle prétend machinalement l’ego, notre mental conditionné identificatoire. Nous tenons éventuellement à nombre de positionnements et opinions, mais ce n’est que le blessé en nous qui s’exprime :
• On vit ce que l’on vit, parce que c’est la vie ! (abandonné) ;
• Je subis ce que je subis, parce que mon potentiel n’est pas reconnu (dévalorisé) ;
• Tout le monde est malheureux, parce que l’injustice règne partout (maltraité) ;
• Tout va de travers, parce qu’on accepte n’importe quoi, n’importe qui (rejeté) ;
• Les circonstances ne peuvent pas changer, parce que personne ne veut rien faire (trahi).
Nous avons donc tous un certain jugement sur le monde, sur la vie, sans nous rendre compte qu’il est dicté par notre propre conditionnement. En fait, nous sommes conditionnés, programmés, principalement à partir de la façon dont nous nous sommes sentis traités dès notre naissance, et notre existence reflète l’état de conscience cultivé depuis lors. Nous avons pris des histoires qui n’étaient pas les nôtres ; nous avons refoulé du douloureux, un sentiment irrationnel de haine de soi, de honte et/ou de culpabilité. Nous le projetons à l’extérieur et c’est ainsi qu’il demeure, qu’il « se rappelle » à nous sans cesse sous diverses formes, à travers ce que nous déplorons.
Indépendamment de notre blessure, nous restons malencontreusement positionnés comme si la cause de ce que nous éprouvons, endurons, déplorons était à l’extérieur. Telle est notre méprise fondamentale ! De la même façon, quand « tout va bien », nous pourrions être prompts à affirmer que c’est grâce à… En paraphrasant à peine Un cours en miracles, je dis que nous ne sommes jamais affectés, ni même touchés positivement, pour les raisons auxquelles nous croyons. Une explication commune et naïve à nos épreuves et réactions débute toujours par « c’est à cause de… ».
Quelles que soient nos conditions de vie, même plus favorables en apparence, nous continuons longtemps d’être pris par de la peur, de la réaction, par des pensées négatives, des jugements, par de la culpabilité et du ressentiment… Or, nous nous libérons peu à peu en nous voyant fonctionner comme nous fonctionnons, en reconnaissant nos positionnements préjudiciables, en devenant, sciemment, de plus en plus conscients, en pensant inutilement de moins en moins ou en retirant le crédit inconditionnellement accordé aux pensées « vagabondes »… Et, réalité primordiale, nous pouvons aider le processus de libération d’une façon que nous ne soupçonnons pas ordinairement et qui pourrait bien être en vérité la plus efficace. C’est l’amour ! « Mais qu’est-ce qu’il dit ? »
Avec la chronique du mois dernier, j’ai tenté d’expliquer ce qu’était le sentiment irrationnel de culpabilité, ayant noté que son évocation était souvent mal comprise ou foulée aux pieds. Ici, je me propose de faire de même avec l’amour, cet amour auquel je me réfère souvent (comme le font, bien mieux, la plupart des enseignements spirituels). Il est intéressant d’observer que l’amour et la vieille culpabilité sont tous deux pareillement dédaignés ou incompris. On pourrait certainement relever des raisons différentes, mais remarquons bien ici simplement qu’en définitive, on ne s’intéresse pas à la cause véritable de toutes nos épreuves ni à leur solution ultime, aux deux choses les plus importantes de toute l’existence. ON MÉPRISE LA SEULE VRAIE CAUSE DE SON MAL DE VIVRE ET PLUS ENCORE LA VÉRITABLE SOLUTION.
D’abord, comme pour le sentiment irrationnel de culpabilité, il y a à propos de l’amour beaucoup de malentendus. Il nous faut commencer par les dissiper. L’amour dont il est question n’est pas un attachement, comme l’attachement parental, passionnel, sexuel que l’on appelle également amour. Cet amour-là, conditionnel, a bien sûr toute sa place dans nos diverses relations et il importe seulement de savoir de quoi l’on parle quand on évoque l’amour en tant que manque primordial et réalité omniprésente.
Être dans l’amour, rester animé par l’amour, n’implique pas de sauter au cou de tout le monde, de prendre tout le monde dans ses bras, pas plus d’ailleurs les gens qui se montrent respectueux que ceux qui peuvent avoir des comportements fâcheux. Être dans l’amour (véritable) ne revient pas à nier la folie ou la cruauté humaine. « L’amour rend aveugle », dit-on, mais on oublie de préciser de quel amour il s’agit alors. L’attachement rend aveugle, certes ! Restons à distance de l’amour qui rend aveugle, si nous le pouvons, mais sachons aussi que l’amour véritable est également lumière et sagesse.
L’amour permet bien des manifestations, mais il ne dépend d’aucune. Il n’implique pas une attitude prédéfinie. On peut parler d’attitudes aimantes ou non aimantes, mais il n’est là question que d’apparences. Nous avons certainement tous connu des gens qui semblaient durs et qui se sont révélés particulièrement bons en certaines circonstances, d’autres qui se montraient habituellement sous un jour très flatteur et dont la haine contenue a fini par faire des ravages.
On peut bien désirer une personne, y compris une personne que l’on aime, mais on se ment si l’on assimile à l’amour le désir ou le fantasme. À l’extrême, le désir, le fantasme ou la convoitise ira jusqu’à provoquer le viol et il n’est donc pas là question d’amour. Bien sûr, le désir peut être raisonnable, mais le désir est le désir ; ce n’est pas de l’amour. Ce n’est pas parce qu’une personne nous intéresse qu’on l’aime, qu’il s’agisse de sexualité ou de tout autre chose. Que reste-t-il si l’intérêt ciblé, limité, ne peut plus être soutenu, si une attente définie n’est plus assouvie ?
Des couples se séparent définitivement dès lors qu’un aspect limité ne peut plus être satisfait. Comme l’amour (véritable) ou même l’amitié faisait défaut, ils n’ont plus aucune raison de rester ensemble, ni même de prendre des nouvelles l’un de l’autre. À l’inverse, plus il y a d’amour vrai à la base d’une union, moins la sexualité revêt d’importance (vécue ou non). Ne vous égarez pas, je ne suis pas en train de dénoncer ce qui anime plus ou moins nos relations, ni de juger le désir et encore moins la sexualité, mais je veux juste souligner ce que n’est pas l’amour. L’amour vrai n’empêche pas de faire l’amour, mais faire l’amour n’est pas gage d’amour vrai.
L’amour vrai est indépendant du désir, du vouloir, de toute attente. Il peut être là (ressenti et vécu) quand les circonstances semblent « défavorables ». On pourrait dire que c’est un « état de conscience », mais il est en fait au-delà de tous les états d’âme. Comme la paix ressentie (et comme dirait le moine Gojo), il est le parfum de la présence. Il est l’expression ou le témoignage du Divin. Je me rappelle la présence de Dieu quand je sens l’amour comme je me rappelle, moi qui ne vois pas, la présence d’un bouquet de fleurs sur une table en sentant son parfum.
Je peux sentir l’amour comme « s’écoulant » de moi, mais tout autant d’une autre personne. Ce n’est là bien sûr qu’une façon de parler car cet amour-là est impersonnel. Ce n’est pas MON amour, ni celui de quiconque. C’est l’amour dévoilé, l’amour omniprésent, inconditionnel, qui se révèle ou qui est reconnu quand l’ego a capitulé, quand le mental réactionnel s’est tu. Moins on juge, plus on aime. Honoré de Balzac a dit : « Plus on juge, moins on aime ». Et c’est notamment ce qu’enseigne Un cours en miracles.
Le jugement n’est pas le contraire de l’amour, mais le non-jugement permet de le dévoiler, de le laisser être, de le reconnaître, d’y « goûter », de l’apprécier… Le jugement ou la mentalisation cause une limitation, un blocage, un enfermement, de la dureté, de la lourdeur, de la froideur, de l’obscurité, de la folie, de la séparation… tout ce que n’est pas l’amour. L’amour est synonyme d’ouverture, de détente, de douceur, de légèreté, de chaleur, de bonté, de tendresse, de lumière, de sagesse, d’unité… Puisqu’il est lumière, cet amour ne pourrait rendre aveugle. L’amour obscurcit rend aveugle, « j’en sais quelque chose ! »
L’amour véritable qui est inconditionnel retient peu l’attention, non pas en réalité à cause des malentendus précédemment évoqués, ni parce qu’il est souvent galvaudé, mais pour une raison plus inattendue, plus considérable. On ne peut pas à la fois maintenir – même inconsciemment – sa haine de soi avec son sentiment de honte et/ou de culpabilité et être ouvert à l’amour, le reconnaître, le manifester. Un cours en miracles dit : « L’amour et la culpabilité ne peuvent coexister; accepter l’un, c’est nier l’autre ». Proportion gardée, on ne peut pas connaître les deux. Non seulement on ne le peut pas, mais on ne veut pas l’amour, on y résiste. Et même quand on a reconnu cette résistance, on continue d’y résister, en fait d’en avoir peur ! Ce n’est rien d’autre que la peur de Dieu auquel, au pire, on préférera ne pas croire, prétendre que l’on n’y croit pas.
Enseignant qualifié d’Un cours en miracles, Bernard Groom a récemment écrit sur son blogue : « Il faut une bonne dose d’observation de soi pour pouvoir cerner cette difficulté d’accepter la douceur et la tendresse qui nous sont offertes » : Cette « simple » phrase est d’une grande richesse, nous dit beaucoup de choses :
• Avec la douceur et la tendresse, par exemple, l’amour nous est offert ;
• L’amour peut être accepté, mais ce peut aussi être difficile ;
• La difficulté d’accepter l’amour n’est pas reconnue (cernée) ;
• La reconnaissance de ses vraies difficultés requiert l’aptitude à s’observer authentiquement.
Pour reconnaître (au besoin) notre résistance à l’amour, comprenons que l’amour se trouve déjà là où les relations ou les circonstances nous sont plus utiles, plus favorables, plus agréables, plus sûres, plus constantes, plus claires… Avec la « dose suffisante d’observation de soi », on devrait pouvoir admettre que l’on fait ou que l’on a fait bien des fois des choix contraires à l’amour. En observant aussi comment on les a justifiés, on pourrait y débusquer son sentiment irrationnel de culpabilité.
Peut-être ne verrez-vous pas aisément quand ou comment vous résistez à l’amour, mais observez alors vos proches ou des gens que vous connaissez assez bien. Vous en verrez qui refusent de l’aide, qui n’expriment jamais de gratitude, qui ne font rien de certaines propositions simples de bon sens, qui ne répondent pas à des sourires, qui ne demandent jamais rien, voire qui fuient le meilleur, rompent des liens harmonieux… Souvent, on voit mieux chez autrui ce que l’on ne veut pas voir en soi. Si l’on déplore une attitude particulière d’autrui, ne la comprenant pas, il peut être utile de se demander en quelle circonstance cette attitude est sienne.
Ne vous est-il jamais arrivé d’éviter de fréquenter – ne serait-ce que temporairement – des gens que vous savez bien intentionnés envers vous ? Sans que vous vous l’ayez alors formulé, il se peut que vous étiez comme gêné, embarrassé, mal à l’aise. En fait, vous étiez avec de la honte ou de la culpabilité. À partir de sa culpabilité, c’est effectivement difficile d’accepter l’amour, de choisir l’amour et de le sentir, de le « voir ». La culpabilité implique forcément la peur et de qui ou de quoi peut-on avoir peur ?
Parce qu’il faut bien nommer les choses pour communiquer, on parle d’amour pour évoquer ce qui émane en l’absence de jugements, de ressentiments, d’attentes, de projections ou autres réactions, de peur, de honte et de culpabilité… Il nous arrive bien sûr de connaître l’amour dont il est ici question, mais nous le vivons alors, nous l’incarnons ; nous n’en parlons pas. Permettez-moi de reprendre ici deux paragraphes de la chronique de juillet 2017 :
« Avez-vous déjà ressenti l’amour, l’amour inconditionnel, l’amour que vous auriez pu alors ne pas imputer à une personne ? Vous êtes-vous déjà ressenti dans un état d’amour indépendant de toute circonstance extérieure ? Cela vous est arrivé bien sûr, mais reste à savoir si vous pouvez vous le rappeler ! Si c’est momentanément difficile, pouvez-vous avoir à l’esprit ce qui évoque le mieux pour vous cet amour ? Autrement dit, « débrouillez-vous » pour évoquer l’amour, pour le sentir, et permettez-vous ensuite de vivre cet amour telle une vraie présence, là en vous, là avec vous, là pour vous…
Oui, l’amour inconditionnel est une présence, une présence forcément discrète, bienveillante, respectueuse, et l’on peut l’identifier à la représentation divine qui compte pour soi, éventuellement. En référence à Un cours en miracles, voici ce que dit Bernard Groom à quelqu’un qui le questionne : ‘S’il y a un souvenir ou une présence de cet Amour dans tes pensées et dans ton expérience, alors tu peux dire qu’il y a la présence de Jésus et aussi du Saint-Esprit’. »
Le souvenir et/ou la présence de l’amour en son esprit est extrêmement précieux. Il est possible et surtout « souhaitable » d’en reconnaître la réalité, de lui donner encore plus de réalité, par exemple, comme le suggère Bernard Groom, en associant l’amour ainsi conscientisé à son éventuelle figure spirituelle, en fait à la Vie elle-même, à « l’état de vie », à l’Essentiel. Doucement, nous pourrons reconnaître que cet amour est en fait ce que nous sommes ou exprime ce que nous sommes. Plus nous en sommes l’expression, d’abord intérieure, plus nous nous libérons, nous éveillons. Pour l’heure, remettons-en-nous à cet amour pour en arriver à relâcher toute résistance.
Si vous avez pu les repérer, rappelez-vous ces instants les plus forts où vous auriez pu être comme plus ou moins gêné ou carrément déstabilisé, parce que l’on vous disait « je t’aime », parce qu’on vous témoignait d’une façon inattendue de la place que vous occupiez, parce qu’on voulait vraiment vous venir en aide, parce qu’on vous inondait de ce dont vous aviez toujours manqué jusque-là (sans même l’avoir peut-être reconnu sciemment). Vous devriez pouvoir trouver quelques exemples. Si ce n’est pourtant pas le cas, il se pourrait que votre déstabilisation eût été si grande que vous avez vraiment fait ce qu’il fallait pour ne surtout pas vous retrouver en pareille situation ! J’ai vu comment des gens se débrouillaient pour ne pas se laisser toucher par l’amour…
De la même façon, circonstance parfois plus difficile à conscientiser et donc à vous rappeler, peut-être vous est-il également arriver de vous retrouver fort mal à l’aise, juste parce qu’un vrai « je t’aime » était sur le point de franchir vos lèvres, parce qu’il vous était subitement venu de faire savoir à un proche en peine qu’il pouvait bien sûr compter sur vous, parce que vous auriez tant aimé faire savoir à quelqu’un que vous le compreniez, que vous étiez en fait avec lui malgré les apparences. On peut être tout à fait à l’aise quand il s’agit de plaisanter, de communiquer de façon relativement superficielle, mais que se passe-t-il quand le cœur est manifestement concerné, sans prévenir, sans contrôle possible, quand c’est momentanément lui qui s’impose ?
Dans ces instants inattendus, inhabituels, instants que l’on pourrait presque dire « de grâce », beaucoup fuient, se sentent désemparés, ne peuvent ou ne veulent pas y croire, n’osent pas se laisser aller… « Et permets-moi de te dire ceci :
• Si tu nourris longtemps un même désir qui n’aboutit jamais à rien de durablement épanouissant, tu crois que l’amour est pour toi impossible (abandon) ;
• Si tu passes sans cesse d’une envie à l’autre, tu crois que l’amour est pour toi interdit (dévalorisation) ;
• Si tu ne fais qu’exprimer une exigence après l’autre, tu te crois bien trop coupable pour mériter l’amour (maltraitance) ;
• Si tu passes ton temps à t’indigner et/ou à revendiquer, tu résistes à reconnaître que l’on t’aime pour ce que tu es, non pas pour ce que tu racontes (exagères – rejet) ;
• Si tu vis d’espoirs et même de fantasmes, tu te vis comme illégitime face à l’amour et n’oses pas te laisser faire ni aller (trahison).
Que voulez-vous, qu’attendez-vous ? Quels que soient vos projets ou vos espoirs, qu’en voulez-vous, qu’en attendez-vous ? Il se peut que vous ne le sachiez pas ! Même si vous me dites que vous voulez de la joie, du plaisir, de quoi « vous éclater », vous ne répondez pas encore à la question. Vous aimez ça la joie, vous aimez ça le plaisir, n’est-ce pas ? Et vous pourriez encore penser à tant de choses que vous voudriez, juste parce que vous les aimez !
Mais prêtez-y bien attention, ce que vous voulez en réalité, c’est… aimer. Alors, invitez-vous à aimer sciemment. Vous pouvez commencer en évoquant tout ce que vous pouvez appréciez, aussi des êtres chers, mais, doucement, découvrez la possibilité d’aimer sans raison. Vous savez déjà éprouver sans raison, avoir peur, avoir honte sans raison, vous pouvez incontestablement aimer sans raison. Avoir peur sans raison ne reste pas sans effet (on le sait bien), aimer sans raison, non plus !…
C’est très délicat de parler de l’amour, de l’amour véritable, car c’est parler de l’essentiel, autrement dit de ce que l’on appelle aussi Dieu. J’aime le faire, j’apprécie de le faire ici, mais je ne me félicite pas de la façon dont je le fais. Je voudrais pouvoir m’effacer complètement et que les mots jaillissent différemment. Je voudrais que Robert se taise et que seul l’amour parle. Je voudrais que resplendisse ce que je perçois sans avoir à tenter de le décrire. Je ne veux pas te dire « je t’aime », je veux t’aimer suffisamment pour que tu le sentes, pour sentir à deux l’amour, pour le sentir tous. On ne sera jamais trop de deux, trop de milliers, trop de milliards pour sentir l’amour.
Et je vais me taire maintenant en concluant la chronique avec une liste de « twits » de ceux que je n’ai pas encore publiés. Arrêtez-vous un instant sur chacun d’eux et recevez-les, recevez ce que vous pouvez ! Quelques-uns proviennent d’autres auteurs, mais ils disent si bien ce que je n’aurais su mieux dire que j’aime les méditer et les offrir.
L’ultime manque est l’amour : « Nous souffrons de ne pas aimer, et tous nos attachements finissent dans la douleur » (Lucien Arréat).
Le mot « amour » n’est pas entendu (ou est même moqué) par qui lui préfère le jugement car on est animé, ou par l’un, ou par l’autre.
L’évocation de l’amour (véritable) aura pour soi peu d’effet si celle du sentiment irrationnel de culpabilité reste lettre morte.
La culpabilité n’est pas seulement un ressenti douloureux refoulé, mais elle est une rupture profonde d’avec la paix et l’amour véritable.
On gagne à préférer l’amour à la culpabilité : « Ce que tu investis dans la culpabilité, tu le retires à Dieu » (Un cours en miracles).
Une blessure n’a pas guéri quand l’amour ne l’a pas vue, mais il n’est jamais trop tard : soyons l’amour voilé jadis !
Si l’on n’est pas en paix et aspire à l’être, il suffit d’aimer, d’être dans l’amour. On ne peut pas aimer sans être en paix.
Il est forcément difficile de ressentir que l’on est paix et amour quand la peur, la honte et la culpabilité restent bien enfouies en soi.
Engoncé dans un vieux manteau de honte et de culpabilité, même élégant en apparence, on est difficilement réceptif à l’amour véritable.
« L’amour contient la fin de la culpabilité, aussi sûrement que la peur en dépend » (Un cours en miracles).
La simple disposition à évoquer son problème sans y réagir, donc sans jugement, est une forme d’amour, une ouverture à l’amour.
Le désir et le soulagement passent, dépendent d’objets éphémères, et l’amour est éternel, sans cause ni objet.
Le véritable amour jaillit sans pensées, donc sans attente ni culpabilité, et, comme le soleil, il gratifie tous et tout de son énergie.
L’amour mental sélectionne, est dépendant, contrôlé et contrôleur, et l’amour du cœur englobe tout, est indépendant, libre et libérateur.
Il s’agit moins de chercher à aimer ce qui semble difficile à aimer que de se sentir dans un état d’amour, que de se sentir aimant.
Toute position mentale est une réaction, toute réaction est préjudiciable et seul l’amour a un effet transformateur ou libérateur.
Pour relâcher le conditionnement et faire une différence dans sa vie, cessons de nous attendre à l’adversité et percevons plutôt l’amour.
Quel pourrait être l’inconvénient à percevoir partout l’amour alors que c’est une option que nous n’avons jamais testée de façon durable ?
Choisir d’être dans l’amour autant qu’on le peut n’empêche en rien de percevoir ce qui n’est pas amour et de s’y ajuster comme il se doit.
L’amour n’est pas adhésion, l’amour n’est pas sélection, l’amour n’est pas jugement, l’amour est ouverture, espace ouvert, espace libérateur.
On est bien capable d’en vouloir au monde sans raison, on peut plus facilement encore être dans l’amour sans raison.
Nous avons tous un conditionnement plus ou moins différent, mais nous souffrons tous du même mal, la culpabilité qui voile l’amour.
La culpabilité est irrationnelle, la peur est imaginaire, la réaction est illusoire, et seul l’amour est réel et fécond, tout de suite.
Il est bon de considérer tout aspect déploré à partir de la conscience d’être aimant si l’on fait effectivement ce choix.
Dans l’instant même, si vous vous invitez à ressentir la paix et l’amour, si vous les reconnaissez, vous avez changé d’état de conscience.
La réalisation de qui nous sommes, présence, paix et amour, dissipe la séparation, y compris dans des relations conflictuelles.
« L’amour inconditionnel est simplement la disposition à voir quiconque sans le moindre jugement » (Bernard Groom).
En plein soleil, il n’y a pas d’ombre ; en plein amour, il n’y a personne. La personne ou la personnalité est une ombre parfois envahissante.
C’est l’amour qui pardonne, c’est l’amour qui guérit, c’est l’amour qui libère, c’est l’amour qui fait toute la différence, tout de suite !
S’en remettre au Christ, au Bouddha, à Dieu…, s’ouvrir spirituellement, c’est forcément s’en remettre à l’amour et c’est tangible.
Le divin en soi ou que l’on est en essence n’est plus une abstraction quand on l’assimile à l’amour dont on peut être conscient.
La paix ou l’amour inconditionnel est une caresse divine, le langage divin, l’une de ces bénédictions qui ne dépendent que de notre ouverture.
Dieu cesse de sembler abstrait quand on le reconnaît à travers la paix et l’amour auxquels on a accès plus qu’on ne le voit ordinairement.
« Si tu cherches l’amour à l’extérieur de toi, tu peux être certain que tu perçois de la haine au-dedans » (Un cours en miracles).
Si tu cherches Dieu, commence donc par te rappeler l’amour et par le sentir. Il est Dieu !
Si tu veux faire une différence dans ta vie, rappelle-toi l’amour, rappelle-le-toi encore, reviens sans cesse à l’amour, sois sciemment l’amour !
« L’endroit le plus saint sur terre est là où une haine ancienne a été remplacée par un amour présent » (Un cours en miracles).
(J’annonce une prochaine chronique, non écrite encore, qui sera entièrement consacrée au sentiment irrationnel de séparation).
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