Le basculement de l’attention
Nous allons ici évoquer ou rappeler quelques points notables du fonctionnement humain, ce qui pourrait d’ailleurs en constituer un résumé, en incluant de quoi commencer à nous en libérer (au besoin). De toutes façons, l’aide principale est essentiellement dans la perception pure de ce qui se passe, de ses fonctionnements, du conditionnement lui-même que l’on subit de façon habituelle et en l’ignorant bien sûr la plupart du temps. La perception révélera qu’autre chose est possible, pour tout le monde, dès lors que l’on peut se disposer à voir, à ouvrir ses yeux ou… son cœur ! Dans l’instant, pouvons-nous regarder tranquillement les choses ? Voyons justement si nous pouvons demeurer tranquilles, sans intervention excessive du mental, du penser.
Si nous sommes suffisamment sincères (envers nous-mêmes), si nous demeurons tranquilles et si nous nous sommes déjà intéressés à la question, nous pouvons facilement reconnaître que nous sommes très souvent dans la réaction, dans un état relativement réactionnel. Par exemple, la première réponse à toute contrariété risque fort, en effet, d’être une réaction, d’impliquer notre état réactionnel familier (résignation, soumission, lamentation, indignation, apitoiement sur soi). Ainsi, animé, donc réactivé, on porte toute l’attention sur la personne ou la circonstance utilisée pour fonctionner de la sorte (pour réagir). Ce premier point est important : on (se) raconte l’histoire, une histoire, une nouvelle histoire, et c’est donc elle qui a toute l’attention. C’est normal, il ne peut pas en être autrement ! C’est le fonctionnement humain banal.
Si réagir pour vous, c’est vous plaindre, vous indigner ou ronger votre os, essayez donc de le faire durablement en retirant votre attention de toute occasion que vous utilisez à cette fin ! Or, justement, quand il est question de faire une différence dans sa vie, de trouver ou d’approcher une vraie solution, l’attention va devoir assez vite basculer de la circonstance incriminée à la réaction elle-même, à la perception de l’état réactionnel mis en branle. Et si de la disponibilité est là pour le faire, l’intensité du vécu peut souvent diminuer déjà considérablement. En effet, il n’est pas facile de réagir encore en le voyant. L’état réactionnel ne veut surtout pas être vu, reconnu comme tel et à la perception, il ne résiste pas longtemps en tant que tel.
« Je ne supporte pas les gens qui… ». « Je ne supporte pas : la réaction ou l’espace pour la réaction ; « les gens qui… » : la situation, l’histoire. Dans cet exemple, il y a donc « les gens qui… » et la plupart d’entre nous pourraient avoir beaucoup à dire à ce sujet, avoir énormément de quoi compléter la phrase. C’est la circonstance qui a effectivement l’honneur de toute l’attention. La formule « ne pas les supporter » n’indique pas encore la réaction spécifique, mais chacun a la sienne quand il ne supporte pas quoi que ce soit (soi-disant) et, éventuellement, avant de retrouver l’acceptation. Peut-être pouvez-vous vous trouver un exemple avant de poursuivre votre lecture : « Je … (réaction), parce que … (situation) ».
Si vous avez votre exemple, je n’ai même pas besoin de vous proposer de vous accorder un temps pour avoir votre attention sur la situation. À l’ordinaire, c’est ce qui se passe généreusement, et malencontreusement ! Or, ici, on le fait maintenant en conscience, quelques secondes (ou le temps que vous voulez). Ensuite, délibérément, laissez la situation de côté et observez juste votre réaction. Vous avez dans le deuxième paragraphe du texte, entre parenthèses, une liste de réactions possibles. Voyez (si ce n’est déjà fait) celle qui semble vous correspondre le plus. Percevez cette réaction, reconnaissez-la un peu mieux, sans rien en penser, s’il vous plaît ! Vous n’allez pas être jugé, dans ces lignes, ne vous jugez pas non plus. Et quand vous vous jugez, voyez juste que vous le faites !
Si vous faites ce qui est suggéré là ou quand vous le ferez, vous remarquerez que le basculement de l’attention produit une différence, plus ou moins marquée et qui permet d’aller plus loin. La reconnaissance de son attitude réactionnelle lui retire au moins de l’intensité et donne accès à ce qu’elle recouvre, tente de fuir. Ainsi, le « je … (réaction) » devient « je me sens … (blessé, affecté, traité de telle ou telle manière) ». Prenons comme exemple « je me sens rabaissé, humilié ». Et à nouveau, l’attention va généralement restée sur la circonstance incriminée et/ou bien d’autres que l’on utilise pour éprouver ce genre de choses.
Or, si l’on se sent traité comme on se sent traité, jusqu’à réagir comme on réagit, c’est bien qu’être traité ainsi nous fait quelque chose, encore autre chose à reconnaître. N’est-ce pas évident qu’il pourrait être utile d’y mettre là son attention, au moins plus avantageux que de la limiter à la circonstance « subie » ? Il s’agit donc d’un nouveau basculement de l’attention. Elle passe du « on me fait ceci » à « ça me fait cela » (quand on me fait ceci, j’éprouve cela). En progressant ainsi, les choses étant perçues comme jamais, l’effet libérateur se produit et nous permet d’aller plus loin encore. D’ailleurs, à ce stade, on est déjà, souvent, avec ce que j’appelle une « douleur profonde », laquelle cherche depuis longtemps à recevoir de l’attention, à être reconnue et ainsi libérée.
Oui, un effet libérateur peut avoir lieu à ce stade, mais il n’est évidemment pas systématique, il n’est pas garanti. Il va souvent falloir patienter un peu, aller plus loin pour le laisser être. Il va falloir aller « plus loin » et non pas revenir en arrière, à savoir « dans la réaction ». Nous voici donc avec la douleur profonde ou plus exactement, s’il n’y a pas l’effet libérateur, voire si ça fait même encore plus mal, plus près de la douleur profonde. Et quand ça fait plus mal justement, c’est que l’on est avec la résistance même à cette douleur profonde, résistance qui occasionne ordinairement la réaction. Résister fait mal. La souffrance est de la résistance.
Réagir fait momentanément du bien, soulage, un peu comme si ça relâchait cette résistance de façon décalée ou l’on pourrait dire aussi que cela permet de l’oublier. En réalité, comme elle n’est en rien relâchée, il faudra réagir encore et encore et encore… Et pour réagir encore et encore, il faudra se maintenir ou s’attirer bien des circonstances indésirables pour pouvoir le faire et le refaire. Nous sommes tous pris dans ce jeu perfide et il mérite bien d’être reconnu, d’être repéré. Il n’y a pas à le déplorer, ni à le juger. Comme toujours, le besoin est simplement de le reconnaître comme tel. Plus on le reconnaît et moins on le subit. Demeurons ouverts, tranquilles !
Bref, nous en étions à la résistance et désormais, au moins dans cet instant où nous sommes disposés à voir le mécanisme habituel, nous n’allons pas replonger dans la réaction. Nous allons rester un peu avec cette résistance, cela même qui fait si mal, et la reconnaître comme telle « pour la première fois » : « je résiste » ou, pouvons-nous déjà voir, « ça résiste », il y a là de la résistance. Ordinairement, on dit que « plus ça résiste et plus ça persiste », mais on doit ajouter que plus ça résiste et plus ça fait mal. Eh bien, ce n’est déjà plus aussi vrai quand la chose est reconnue. Peut-être pouvons-nous retenir ici que plus nous sommes mal, plus nous avons mal, et plus il y a de résistance.
Et si l’on reconnaît vraiment la résistance, quand il y a résistance, l’effet libérateur peut se faire sentir, peut-être de façon encore subtile, mais il sera alors probablement plus manifeste par la suite, avec la mise à jour maintenant possible de la douleur profonde. Ce pourrait être, par exemple, un profond chagrin qui peut enfin être pleuré. Un enfant qui a l’espace (pris dans des bras par exemple) pour pleurer son gros chagrin montre comment cela fait du bien. Sa facilité à retrouver la joie dans la foulée en est un autre témoignage.
La circonstance utilisée pour réagir, la réaction elle-même, ce qui est apparemment enduré, l’effet produit sur soi (en fait un rappel), la résistance et la douleur profonde… Avant d’aller plus loin et pour nous détendre davantage au besoin, prenons un autre exemple où l’on peut jouer avec le même basculement de l’attention, en reconnaître la possibilité que nous n’explorons « jamais » : « je déguste un mets succulent ». Là encore, l’attention peut être prise exclusivement par le mets succulent quoiqu’elle pourrait l’être bien davantage par le seul fait de le déguster, ce qui serait plutôt le savourer alors pleinement.
L’attention sur le mets peut engager sa recette, des comparaisons, le fait que l’on n’a pas souvent l’occasion de manger une telle nourriture, plein d’autres pensées. S’il vous semble inimaginable de fonctionner autrement et de pouvoir avoir son attention sur le plaisir lui-même, sur le ressenti, sur l’expérience, observez donc un tout petit enfant qui savoure ce qu’il mange. Peut-être est-ce aussi observable avec un animal. Oui, dans tous les cas, l’attention peut être portée sur son seul ressenti et non exclusivement à ce qui le permet, que ce ressenti soit plaisant ou déplaisant.
Avez-vous été interpellé ou même intéressé par ce qui a été évoqué jusque-là ? La prise en compte de ces quelques éléments peut faire une différence dans son existence pour peu que l’on se dispose à ne plus toujours fonctionner en mode automatique. Et pourtant, l’essentiel n’a pas encore été relevé. En écho à tout ce qui a été dit, considérons ces deux exemples :
Je m’indigne devant l’injustice humaine ;
Je savoure un gâteau au chocolat.
Comme les autres et à l’instar de ce que l’on vit au quotidien, ces deux exemples relèvent une circonstance, une situation. Ils suggèrent aussi du ressenti et/ou de la réaction. Indépendamment de l’aspect lapidaire des deux formules, on ne devrait pas avoir de mal à soupçonner le mental effervescent qui peut et va généralement être impliqué dans ces circonstances. Or, le mental est justement tellement impliqué dans nos propres circonstances spécifiques, mais qui sont toujours sous le même mode, que nous allons nous positionner comme s’il était nous, à croire que nous ne serions rien sans le mental. Nous nous identifions au mental. Nous nous prenons pour lui. Face au petit enfant pleinement présent, sans mental mis en avant, nous n’avons certainement pas l’impression qu’il n’est rien, qu’il est inexistant.
Restons encore avec ce petit enfant de vingt mois qui jouit d’un moment heureux ou assiste à un drame. Il n’a nul besoin de se prendre pour qui que ce soit pour vivre et ressentir complètement ce qui se présente à lui. Il ne surajoute pas à l’expérience sa personne, un sentiment de soi séparé, un quelqu’un avec des considérations multiples, dictées par un conditionnement et non pas par les circonstances elles-mêmes. L’enfant ne se trompe pas encore, ne porte pas son attention au mauvais endroit (ce que nous faisons tout le temps). Percevez-vous le fonctionnement habituel pointé ici, le nôtre ? Pouvez-vous voir comment il peut être un piège ? Il est la cause de la souffrance persistante.
Ici, je tente de nous permettre de percevoir mieux un fonctionnement ordinaire puissant, parce qu’il n’est pas d’emblée évident. L’identification est tellement intégrée que le mental intervient encore quand il est précisément question de voir à l’œuvre… le mental. C’est pourquoi je répète souvent « perception, sans jugements ». Percevoir en jugeant, en évaluant, c’est une activité mentale. Elle est souvent utile (comme pour des choses pratiques ou créatives), mais ici, elle n’est pas seulement inutile, elle est un empêchement ou, plus exactement, la non-réponse à la proposition, celle de percevoir purement et simplement ce qui est.
Revenons alors à nos deux formules lapidaires, aux autres exemples du texte et même à l’exemple que vous avez pu prendre pour vous-même. Elles ont toutes un point commun, qu’il s’agisse de circonstances complètement différentes et que celles-ci soient heureuses ou malheureuses. Ce point commun est fondamental (l’essentiel annoncé). Et ce point commun est « je ». Qu’importe maintenant que l’on se prenne pour ce que l’on n’est pas, il y a avant tout et infailliblement conscience, perception de ce qui se passe.
Ce « je conscience » ou « je perception » est le même chez le bébé que celui qui a reconnu ici une réaction, une douleur, de la résistance, de l’appréciation, du plaisir comme il perçoit toute chose, tout le temps, de façon pure et pleine, que des jugements ou du questionnement y soit ou non surajouté. Et ce qui est surajouté est perçu de même, que l’on s’y arrête ou pas. Il y a perception, il y a conscience, il y a présence, et l’on a coutume de l’appeler « je ». C’est le vrai « je ». Ce « je » est total en chacun de nous, plus ou moins dissimulé, si l’on peut dire, sous le crédit accordé aux pensées conditionnées qui défilent.
Le vrai « je » n’apprécie pas le gâteau (ni le contraire), il est témoin du gâteau comme de son appréciation. Il ne souffre pas, il perçoit la souffrance. Il perçoit le mental, les pensées qui causent et maintiennent la souffrance. Il perçoit tout ce qui est, ne résiste donc à rien, accepte tout et peut-être est-ce une façon d’envisager qu’il soit amour. Tout est bienvenu toujours. Là où il resplendit, comme dans les yeux émerveillés du bébé qui découvre le monde, il appelle ce qu’il est, l’amour, l’accueil, l’harmonie.
« Je souffre, je suis mal, je réagis, parce que j’endure ceci, cela ». Oui, il y a toute une histoire ou plein d’histoires. Oui, il y a des réactions, de la résistance et du douloureux. Oui, il y a tout un conditionnement et des milliers d’explications possibles, mais il y a surtout perception, conscience, connaissance de ce qui est d’instant en instant, de ce qui est dans le moment présent. Et nous sommes cela. Et nous souffrons d’ignorer que nous sommes cela. Nous souffrons d’être positionnés comme si nous étions autre chose que la conscience, que l’être, que la présence.
Nous ne pouvons pas nous en vouloir d’être positionnés comme étant ce que nous ne sommes pas et de ne faire que jouer différents rôles, parce que c’est le conditionnement humain qui remonte certainement à des milliers d’années. En même temps, nous devrions comprendre qu’un tel fonctionnement ne peut qu’être problématique, préjudiciable, pour soi-même autant que pour autrui. Quand on commence à percevoir ce phénomène, on en découvre aussi la confirmation à travers sa manifestation qui peut être plus ou moins marquée.
Par exemple, observons les gens de notre entourage et leurs positionnements ordinaires variant souvent sensiblement. « Il n’est vraiment pas lui-même aujourd’hui ! », peut-on être amené à dire parfois. Le jeu joué, rejoué peut être grossier ou plus subtil. Nous ne devrions pas tarder à nous rendre compte que nous sommes nous-mêmes inscrits dans des positionnements marqués, que nous jouons divers rôles. Ce phénomène atteint même pour certaines personnes des proportions telles qu’elles se retrouvent en hôpital psychiatrique. Nous savons aussi que les fous les plus dangereux sont en liberté. Or, c’est en reconnaissant notre propre « folie » que nous contribuerons à diminuer la folie du monde.
Et reconnaître notre folie ou percevoir simplement ces dysfonctionnements évoqués depuis le début suffit amplement, pour ce qu’ils sont ou semblent être. Il serait vain de vouloir les changer, de tenter de le faire, parce que ce vouloir même fait partie du dysfonctionnement. Vouloir autre chose que ce qui est, en termes d’apparitions mentales, est une autre apparition mentale. Pourtant, tout change immédiatement quand il y a sciemment conscience de ce qui est ou même simplement conscience d’être. Quand il n’y a plus un « quelqu’un » surajouté, revendiqué, mis en avant, il n’y a plus non plus tous ces jeux fous puisque lui seul les expose, les maintient et les amplifie.
Plus nous sommes ou plus nous allons être sciemment conscients de ce qui est et même conscients d’être, plus nous allons goûter à la liberté, à la légèreté, à l’épanouissement. J’ai vu que les gens les plus malheureux étaient aussi ceux qui restaient le plus dans la réaction ou dans l’ignorance. Nous pouvons comprendre que les guerres et tous les actes cruels sont produits par la réaction et l’ignorance, que ces drames sont en retour perpétués encore par la réaction et l’ignorance. À notre niveau, nous devons au moins notre insatisfaction et l’adversité à laquelle nous sommes confrontés à nos propres réactions et à notre propre ignorance. Permettons-nous de reconnaître, à notre seul avantage, que notre attention n’est « jamais » au bon endroit, que nous fonctionnons à l’envers.
Être positionné comme manifestant ce que nous ne sommes pas nous sépare donc de notre véritable nature, laquelle est sans limites, sans séparations. Ainsi séparés, nous avons des problèmes, des conflits de territoire, plus marqués à certains niveaux. Si nous reconnaissons suffisamment le ressenti « séparation » jusqu’à aller au-delà, la souffrance et les conflits sont dépassés. Et en attendant, on se contente au mieux de ce qui apaise, soulage pendant un moment, une période plus ou moins longue. La séparation problématique, cause de souffrance, ne concerne pas directement les conditions extérieures qui n’en sont que des effets éventuels. Cette séparation est la posture intérieure associée au sentiment d’être coupable (sentiment séparateur). Quand je parle de séparation, je parle du sentiment de soi séparé ou de la posture intérieure de séparation.
Si l’on a déjà perçu quelque pertinence au basculement de l’attention, à l’observation que l’attention est le plus souvent dirigée au mauvais endroit, on peut ne pas s’arrêter là et contempler désormais le seul fait qu’il y ait conscience, qu’il y ait perception. Que disons-nous là en fait ? Il y a l’attention dirigée, de façon utile ou inutile. Pour ce faire, il y a perception, connaissance de quelque chose. Il y a donc la conscience. Avec le relâchement de toute attention, il peut ne plus rester que la conscience d’être conscient.
Prenons n’importe quel malaise. Ordinairement, soit on est pris dedans, confondu avec lui, identifié, soit on l’évite autant que possible, tentant de s’identifier à autre chose. Maintenant, être sciemment conscient du fait que le malaise est perçu, connu, et revenir sans cesse à cette lucidité, cette conscience directe est certainement la clé méconnue. Alors, pouvons-nous au moins nous rendre compte que nous faisons très généralement un usage préjudiciable de l’attention ? Elle reste fixée de sorte à nous faire mal et de plus en plus mal. Disposons-nous à pouvoir petit à petit retirer l’attention des pensées qui nous font mal, qui nous mettent mal.
À partir de notre posture intérieure de séparation, nous sommes entrés en réaction contre le monde, les autres, voire Dieu. Nous y projetons notre culpabilité. Bien qu’irréelle, irrationnelle, elle est si effroyable que nous préférons la nier et donc la projeter. Si nous voyons dehors des coupables ou plus coupable que nous, c’est un temps de répit. La projection est faite aussi du refus des effets de notre peur créatrice que nous ne reconnaissons pas davantage. Et là encore, là toujours, il va nous falloir retirer notre attention de ce que nous reprochons à autrui pour la basculer sur notre peur, notre sentiment de honte et/ou de culpabilité.
La tromperie de la pensée est vaste et Un Cours en Miracles dit : « Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense ». En réalité, nous sommes contrariés essentiellement, parce qu’est rappelé sans cesse notre sentiment de culpabilité. Humainement, sans conscience, nous ne pouvons pas maintenir notre positionnement « séparation » sans la culpabilité ni sa projection sur autrui. Et dans son livre, La guérison radicale, Michael Dawson nous dit : « Si vous pouviez reconnaître que votre seul problème réside dans la séparation, vous accepteriez la solution ». En attendant, non seulement nous souffrons, mais nous contribuons à la souffrance dans le monde. C’est le fonctionnement humain ordinaire, normal, mais rien ne nous empêche de nous ouvrir, de nous libérer, de nous y disposer.
(La prochaine chronique sera entièrement consacrée à la « séparation car tout se passe là»)
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