Créer en conscience
Beaucoup d’entre nous demeurent étonnés, parfois agacés, d’être sans envies, sans projets, ou bien, s’ils en ont, de ne pas pouvoir les réaliser. Qu’en est-il pour vous ? Vous attirez-vous aisément dans votre existence ce à quoi vous aspirez ?
Beaucoup d’entre nous ne savent pas qu’ils ont le pouvoir de créer ce qu’ils veulent, le pouvoir de le ressentir créé et, littéralement, de s’en réjouir, ainsi que le pouvoir de le réaliser dans leur existence, dans leur environnement matériel. Avant d’exister sur le plan physique (réalisation), êtes-vous d’accord pour considérer que toute chose a une existence virtuelle préalable (création) ?
Ces dernières vacances réalisées, desquelles vous avez rapporté ces jolies photos et tant de souvenirs, ne les avez-vous pas, d’une façon ou d’une autre, créées d’abord dans votre conscience ?
Dès maintenant, si vous prenez vraiment quelque décision, si vous ressentez pleinement l’intention impliquée, vous créez en vous une différence immédiate et voyez que celle-ci ne dépend pas de sa réalisation.
Nous utilisons sans conscience notre pouvoir de création et de réalisation, et c’est notamment pourquoi la « récolte » n’est pas toujours à notre goût. Si ce sont des vacances ou un bel amour que vous vous êtes créé « récemment », la joie a pu être au rendez-vous. Mais si vous avez longuement ressassé ce risque que vous connaissez si bien de vous faire avoir (ressentir, c’est créer), il se pourrait bien que la joie ait laissé la place à l’amertume, à la déception. Ah, on est costaud pour s’empoisonner la vie, mais que voulez-vous, on est aveugle, on n’a pas appris à faire autrement, on fait du mieux qu’on peut !
Mais il n’y a pas de fatalité, mais il n’est pas trop tard, mais notre pouvoir est toujours disponible ! Et si nous pouvons déjà voir, jusqu’à en sourire, notre tendance à nous tailler des croupières, nous en recevons une aide inestimable. C’est le début engagé de la transformation.
Chez vous, quand vous voulez du nouveau mobilier, des tapisseries plus fraîches, une voiture neuve dans votre garage, que faites-vous ? Vous vous débarrassez du vieux ! (Ici, laissons de côté cette autre tendance à accumuler qui, notons-le cependant, pourrait nous aider à comprendre pourquoi il nous arrive de nous sentir débordé.)
À table, avant de vous servir d’un autre plat, n’est-ce pas plus agréable de vider d’abord votre assiette, soit en terminant de manger son contenu, soit en le mettant aux déchets ? À l’évidence, rien ne peut occuper un espace déjà pris.
Et cela n’est pas vrai que pour le monde matériel. Dans votre conscience, y a-t-il de la place pour la joie, pour l’humour, pour l’amour ? Avez-vous « fini votre assiette » de tristesse et/ou votre assiette de ressentiments ? Mais reconnaissez-vous ces « assiettes-là » ? Les finir, c’est les reconnaître : la pleine conscience est transformatrice.
Je ne peux pas être riche si je crois en la pauvreté. Je ne peux pas vivre l’amour si je nie ma rancœur. Je ne peux pas avoir d’amis si je vois partout des ennemis. Je ne peux rien recevoir de personne si je me traite avec dureté.
Il se peut encore que vous sachiez et ressentiez clairement ce que vous voulez faire et avoir, et, pourtant, que vous ne parveniez pas à le réaliser, à le manifester. Regardez alors ce qui se passe pour vous, en vous, quand vous agissez ou quand vous êtes sur le point d’agir. Regardez de quelle manière vous vous présentez aux autres, vous allez vers eux, de quelle manière vous les recevez, les accueillez. Quelques personnes se plaignent du manque d’aide et proclament à qui veut les aider : « Non, merci, ne te dérange pas ! », «
Mais non, ça va, je vais me débrouiller ! ». Qu’est-ce qu’on est drôle !
Voici une petite histoire personnelle qui est seulement une invitation à vérifier les vôtres, éventuellement : entre 17 et 20 ans, je voulais être chanteur, je m’y voyais, je bombardais de courrier radios et maisons de disques, en France et en Allemagne. Et le grand jour arriva, une réponse favorable de Jean Lumière qui m’invitait à venir le rencontrer. Lui-même ancien chanteur connu, ses élèves étaient des artistes réputés du show-business. Que pouvais-je donc souhaiter de mieux ? Ici, peu importent les raisons, je n’ai pas donné suite et j’ai oublié mon rêve. Quels rêves avez-vous oubliés, vous aussi, pour vos « mêmes bonnes raisons » ?
Et n’est-ce pas saisissant qu’un aveugle ne réponde pas à Lumière ? Mais oui, tout nous parle dès qu’on ouvre ses oreilles (sinon ses yeux) ! On continue d’en avoir peur (ignorants que nous sommes), alors qu’il est si bon de voir et d’entendre.
Un autre exemple : sa responsable de service allait prendre sa retraite et son ancienneté, son expérience lui permettaient de prétendre au poste. Ah, elle en avait bien envie, mais les candidats (certes moins expérimentés) ne manquaient pas et, précisons-le, elle n’était pas sans leur en vouloir beaucoup !
Mais il y avait pire, elle ne se sentait (ne se croyait) pas à la hauteur, elle avait peur. Elle se jugeait incapable, s’en voulait, et c’est seulement ce ressentiment qu’elle projetait sur ses collègues également intéressés. Elle a vu et libéré tout cela, elle a eu le poste, avec encore au début de la difficulté à comprendre ce qui lui arrivait.
Pouvons-nous reconnaître, plus ou moins, que nous en voulons à la vie et aux autres de nous gratifier peu de faveurs, d’attention, d’amour ? Dans le même temps, évidemment, nous ne nous remettons pas en cause. Nous ne voyons pas combien nous nous jugeons sévèrement, comment nous nous traitons nous-mêmes (durement). Nous nions ou justifions nos actes hostiles, ceux-là mêmes commis par autrui que nous ne pardonnons pas.
Alors, aujourd’hui, si nous tentions autre chose, si nous décidions autre chose ? Cette fois-ci sans jugement, sans nous juger, sans plus nous culpabiliser, acceptons de juste regarder, reconnaître tout cela, nos auto-accusations, nos peurs et croyances, même nos maladresses. Foncièrement, nous sommes bons, nous sommes même parfaits en essence, et nous apprenons à exister.
Nous ne reprochons pas au bébé qui chute lors de ses premiers pas, ne nous reprochons plus de chuter sur le chemin escarpé de l’existence. L’accueil, l’intégration des erreurs ou faux pas se transmute en conscience alors disponible pour le meilleur.
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