Demander de façon adéquate
Cette chronique étant plus courte qu’à l’ordinaire et arrivant avec retard, j’y insère quelques idées force que je vous propose de lire et relire avec beaucoup d’attention. Donnez-vous le temps de les intégrer et permettez-vous également de vous exprimer au besoin. Je suis conscient de faire parfois des « déclarations » qui mériteraient des développements prolongés.
Le mois dernier, nous avons évoqué la dimension du cœur. Nous relevions qu’être dans le cœur et qu’être dans la tête engendraient des expériences bien différentes ; il est aisé de remarquer celles que nous préférons, celles qui nous élèvent, qui nous transforment joyeusement. Notre existence toute entière est la réponse à nos demandes, à nos attentes, à ce que nous voulons consciemment ou inconsciemment. Lisez attentivement ce qui suit si vous voulez faire vôtre cette « révélation » transformatrice.
On est nécessairement attaché à ce que l’on repousse. Essayez donc de repousser une chose sans vous y coller ! Puisque ce à quoi l’on résiste persiste, résister à une chose revient à la demander. Puisque ce qui est craint advient, avoir peur reste une demande (ni plus ni moins). De tels énoncés peuvent a priori faire grincer des dents, mais les prendre en compte avec sérénité aboutit à renoncer aux demandes, aux attentes qui, infailliblement satisfaites, nous laissent malheureux peu ou prou. « Je suis responsable et donc notamment à l’origine de ce que je vis, tout bonnement parce que je l’ai demandé, parce que je me le suis attiré moi-même ».
ON peut expliquer ou tenter d’expliquer des raisons pour lesquelles on en vient à demander, à « vouloir » ce qui ne nous convient pas, ce qui nous tourmente, mais il est plus intelligent d’observer simplement que nous agissons bel et bien ainsi. Reconnaître une chose suffit à la lâcher si elle ne fait pas notre affaire. C’est « le regard qui transforme ». Rappelons tout de même que nos fonctionnements ordinaires, que nos attitudes réactionnelles découlent de nos blessures non guéries (objet de mon prochain livre que je finirai bien par soumettre à l’édition)… Dans ces quelques paragraphes rapides, je veux seulement souligner le possible effet immédiatement heureux d’une reconnaissance, d’une prise de conscience (de sorte à en vivre une auto-invitation).
Ce que vous vivez, vous le jugez tantôt bon, heureux, tantôt, mauvais, malheureux. Quoi qu’il en soit, vous le vivez, parce que vous l’avez demandé ou cherché, parce que vous avez frappé à la « bonne porte ». Observez que je paraphrase ici cette parole biblique de Matthieu : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira ». Peu importe la manière, on demande, on cherche, on frappe, et l’on est « satisfait ». Or, « satisfait » serait dans bien des cas un abus de langage. Admettons notre insatisfaction ordinaire et demandons autre chose, cherchons autre chose, frappons à d’autres portes.
Après avoir cessé de résister à admettre qu’ils ont « voulu » ce qu’ils ont vécu de douloureux, d’aucuns se mettent à s’en vouloir de fonctionner de la sorte. Cela s’appelle « culpabilité » et la culpabilité est encore une demande : « Que je sois puni ! ». On ne peut se sentir coupable sans en craindre des conséquences (sans avoir peur) ; ce qui est craint advient. Et l’on en veut à l’univers, aux autres ou à Dieu pour ce que l’on vit sans voir que la vie ne fait rien d’autre que répondre à nos appels. Alors, ouvrons les yeux. Disposons-nous à voir : ayons cette demande-là car c’en est une, une de grande valeur !
Et s’il y a moult demandes indésirables que nous faisons, comme celle d’être frustrés, il y a celles que nous ne formulons pas. Or, une demande non exprimée représente toujours une demande. « Tu n’as pas le temps de m’aider, j’imagine ! » ; « Tu ne peux pas me prêter d’argent ! » ; « Tu n’as pas toi de … »… N’entendez-vous jamais des « demandes » exprimées de la sorte ? Pour s’amuser un peu, on peut imaginer une réponse comme celle-ci : « Si, mais je ne voudrais surtout pas te contrarier ! ». Eh bien, la vie ne nous contrarie pas ; elle répond exactement à nos demandes.
Ce n’est là qu’un exemple simple, en voici un autre. Si l’on tient particulièrement à prouver des mauvais traitements que l’on subit, on cherche (demande) des preuves et on les trouve toujours. Si l’on est prompt à s’indigner ou à se révolter, on trouvera de même aisément de quoi le faire. On demande et l’on reçoit, inexorablement ! Maintenant, retenez qu’il s’agit seulement de devenir conscient de ses schémas mentaux répétitifs : de les reconnaître, de ne plus les ignorer, de ne surtout pas les nier.
Après avoir vu, reconnu, compris…, il serait encore désavantageux de s’imposer des « il ne faut plus que je demande ce qui me contrarie », des « je dois », « je ne dois pas », « je devrais », « je ne devrais pas », « il faudrait », « il ne faudrait pas »… Vouloir se contrôler parle de résistance et la résistance reste bien sûr un obstacle majeur à l’insouciance, à l’accueil de ce qui est, à l’amour, à la joie, à l’abondance, à la paix d’esprit… Juste après avoir observé qu’on faisait fausse route, l’auto-invitation à emprunter un autre chemin est tout autre, autrement efficace, qu’une injonction mentale de plus qui révèle généralement une demande contraire à ses aspirations profondes et heureuses.
En fait, progressivement, reconnaissez vos peurs, vos hésitations, les croyances qui vous limitent, vos diverses réactions, tant de demandes aussi insolites qu’efficaces, et revenez doucement à ce qui vous tient profondément à coeur, ce qui vous comble, vous fait sourire, cela dont la seule idée vous met en joie. Ici et maintenant, ressentir la paix, la liberté, la prospérité, l’amour… représente des demandes qui seront comblées aussi facilement que tout autre. Soyez pleinement d’accord pour passer un bel été. Soyez pleinement d’accord d’être heureux.
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