Un truc pour être en paix… tout de suite ! (n° 177)
• « La vision est l’action. Quand je vois quelque chose, il y a transformation. S’il y a quelque chose à transformer, c’est que je n’ai pas vu. » (Éric Baret)
Que pourrait-il nous falloir pour faire, tout de suite, dans notre existence une différence heureuse, pour nous assurer un épanouissement plus réel et plus durable ? Qu’est-ce qui peut ou pourrait permettre cela ? Est-ce possible que cette question ne nous intéresse pas ? Ne serait-ce pas étrange ? Et j’ai dit « dans notre existence », mais peut-être serait-il mieux de dire « dans notre expérience de chaque instant ». L’évocation de notre existence pourrait faire davantage référence au passé et quand il s’agit de libération ou de transformation, seul le « ici et maintenant » peut être concerné. Même s’il arrive que vous perceviez différemment votre passé, vous le ferez toujours « ici et maintenant » !
Peut-être commençons-nous à répondre à la question avec la compréhension qu’il ne s’agit pas de se préoccuper du passé et encore moins de l’avenir imaginé. L’avenir dont on veut s’occuper est toujours imaginaire et personne n’a jamais résolu un problème imaginaire. Et pour certains, cette seule « idée » pourrait déjà favoriser un grand allègement. Précisons aussi que la différence en question est pour nos ressentis et non pas en faveur de notre personnalité. Il ne s’agit pas de devenir une meilleure personne, ni une personne plus aimée, plus reconnue, plus admirée, plus riche, en meilleure santé… Il n’est pas question ici du paraître, du faire, de la possession, du relationnel, ni de capacités, mais de la possibilité d’être davantage.
Le vrai et plein épanouissement concerne l’être exclusivement. Toute amélioration relationnelle, matérielle, mentale ou intellectuelle ne procure au mieux qu’un soulagement très éphémère quand elle est recherchée. Précisons au besoin qu’il n’y a évidemment aucun mal à améliorer ses conditions de vie, ses relations ou ses connaissances, mais si toute amélioration ou acquisition est envisagée avec l’idée que notre plein épanouissement en dépend, nous continuerons d’éprouver le manque. Dans l’idéal, la motivation d’une amélioration est basée sur la seule joie déjà présente à entreprendre ce dont nous nous occupons. Perçue ainsi, cette amélioration est de « l’amour en pratique ».
La souffrance (forcément émotionnelle) est intéressante en ce sens qu’elle implique et révèle donc la préoccupation de l’avenir, l’identification au personnage d’une vieille histoire, lequel personnage peut seul être ce à quoi on rattache un passé et un avenir. Considérez l’un de vos malaises émotionnels et voyez ou au moins soupçonnez ce qu’il peut en rester si vous faites disparaître toute impression d’après, de futur. On peut dire que la souffrance (non pas la douleur) est l’attachement à l’avenir.
Alors, « que pourrait-il nous falloir pour faire, tout de suite, dans notre existence une différence heureuse, pour nous assurer un épanouissement plus réel et plus durable ? Qu’est-ce qui peut ou pourrait permettre cela ? » Cette question m’est venue avec l’idée que nous pouvons tous avoir notre propre réponse, nos propres réponses, à nous rappeler au gré des circonstances plus ou moins éprouvantes. Faire du bénévolat, du sport, de la marche en pleine nature, du yoga, de la méditation, de la thérapie, retrouver son éventuel engagement religieux ou spirituel…, rien de tout cela ne fait partie des réponses que nous allons envisager, avec la disposition possible d’un changement immédiat.
Comme bien d’autres, ces pratiques peuvent être tout à fait appréciables, d’autant plus si, là encore, vous vous y adonner avec plaisir. Toutefois, ne vous arrive-t-il pas, tantôt de ne pas avoir envie de votre pratique habituelle, tantôt de la vivre en demeurant plus ou moins mal. La question du jour mérite donc notre attention. Souvent, un rappel ou une considération peut produire un bel effet immédiat. Pourtant, nous nous en privons. Or, nous nous en privons, notamment parce que « nous priver » est l’une de nos habitudes possibles. Être dans l’attente de l’adversité ou même en quête de conflit est une autre de ces habitudes, insoupçonnées !
Nul doute que beaucoup d’entre nous se privent, et si nous nous rappelons justement ce vieux schéma alors que nous sommes en pleine autoprivation, un effet heureux immédiat peut avoir lieu. Comme déjà suggéré, ce peut être un tout autre rappel qui produira pour vous son propre effet heureux. Il existe, n’en doutez pas ! « Ah, je suis à nouveau dans le jugement ! » Voilà un constat qui permet à certains de retrouver un certain calme, l’accalmie soudaine du mental.
Comme avec ces deux derniers exemples, quelques rappels potentiellement bienfaisants ont déjà été évoqués, sans vraiment le dire, et bien d’autres vont suivre. Ne vous brusquez pas si le vôtre ne vous apparaît pas immédiatement. Au lieu de réagir à chaque proposition, si tel devait être le cas, soyez donc plutôt curieux, intéressé, disposé à reconnaître le rappel qui peut constituer pour vous une clé. Et si le rappel bon pour vous ne figure pas directement dans les innombrables propositions, ces dernières pourraient au moins vous inspirer et vous permettre de trouver vous-même la reconnaissance qui fasse pour vous une différence immédiate quand vous vous la rappelez, quand vous vous la rappellerez.
Eh bien, nous allons commencer par lister les allusions de cette première page à ce qui peut être utilisé comme « rappel bienfaisant » ! Et par exemple, les rappels qui pourraient avoir tendance à vous culpabiliser, en apparence, ne devront pas dans l’immédiat faire partie de votre trousseau. Pour vous, une clé-rappel pourrait justement être : « Qu’est-ce que j’ai tendance à me culpabiliser ! » Bien sûr s’il est pour vous, ce simple rappel aura pour effet de faire taire à chaque fois un peu plus la culpabilité. Et vous devriez avoir de quoi en trouver d’autres.
• Je n’ai pas besoin de me préoccuper du passé. L’instant présent est forcément plus important que le passé. Ma puissance intrinsèque illimité est pour l’instant présent, non pas pour le passé.
• Je n’ai pas à me soucier de l’avenir car personne ne sait jamais de quoi seront faits nos lendemains. Et dans mon ignorance, par la peur et l’attente, je peux précisément m’attirer l’avenir que je redoute, que je me dis ne pas vouloir.
• Ah, il y a là un souci concernant l’image de moi-même et je vois bien que seul l’ego est alors à l’œuvre. En conscience, je ne vais pas dépenser de l’énergie au bénéfice d’un personnage fictif, du « moi séparé ».
• Les réussites sociales sont cools, mais je sais bien que je ne peux compter sur aucune pour être heureux, pour vivre un épanouissement durable.
• Si je finis toujours par me sentir mal en me disant ce que je me dis, pourquoi n’existerait-il rien que je puisse me dire, me rappeler, et qui me fasse réellement du bien ?
• Finalement, cette nouvelle circonstance ne fait rien d’autre que me montrer que je continue de me priver moi-même, d’une manière ou d’une autre. Je ne peux pas faire comme si cette réalité n’existait pas.
• Oh, mais j’ai finalement tendance à m’attendre au pire, parfois même à provoquer du conflit ! C’est forcément bon ou utile de le voir.
• Au fait, pour m’attendre au pire ou même pour espérer le meilleur, combien ne me faut-il pas être attaché au futur ! Là, l’idée de me libérer du futur me fait sourire !
• Me revoici dans le jugement ! Me rappeler cette citation d’Honoré de Balzac me fait toujours du bien : « Plus on juge, moins on aime ».
• C’est pourtant vrai que je suis toujours prompt à réagir, que je démarre au quart de tour. C’en est même amusant !
Dans cette première liste, il y a au moins deux rappels qui ont en général le pouvoir de modifier instantanément mon propre état de conscience : l’autoprivation et la réaction, le « démarrage au quart de tour ». Autrement dit, si ça n’est pas encore clair, l’un ou l’autre de ces rappels a ordinairement le pouvoir de me faire immédiatement ressortir d’un état d’inconfort (quand ça n’est pas pire). Or, le seul état purement réactionnel est très intéressant car il peut en lui-même regrouper un grand nombre de rappels bénéfiques. Voyez s’il s’en trouve un ou plusieurs que vous pourriez mettre à votre trousseau :
• Oh, mais je suis bien dans la réaction là, je crois que je ne l’avais jamais vu aussi bien ! Super, maintenant, je pourrai m’en rendre compte de mieux en mieux, de plus en plus rapidement !
• Ah, je réagis comme je réagis, parce qu’en fait, je me sens coupable ! Mais personne ne m’en veut comme je m’en veux.
• Ah, c’est là de la peur qui me fait réagir comme je réagis ! Que je me le rappelle, que j’accueille davantage cette peur !
• Il m’arrive de réagir de façon plus ou moins véhémente, pour m’en trouver mal après coup, pour m’en vouloir là encore. Comme il est bon que je me le rappelle !
• Plus je réagis, moins je peux être en paix, me sentir bien. N’est-ce pas plutôt ce à quoi j’aspire pourtant ?
• Oh, mais en fait, je ne choisis pas la paix, l’amour encore moins ! Pas étonnant que je demeure frustré, voire en guerre !
• Oh, mais si je réagis comme ça, si la réaction est plus forte que moi, c’est juste qu’il y a en moi quelque chose qui m’échappe, quelque chose sur quoi je n’ai pas encore pu m’arrêter !
• En fait, je suis mal quand je réagis, mais entraîner l’autre dans le mal-être, est-ce vraiment ce que je veux, ce qui va être bon pour moi ?
• Que pourrais-je donc recevoir de fécond d’une personne à qui je m’en prends ? Ou ne voudrais-je que faire du mal ? OK, je vois ça !
• Je n’aime pas ça quand on réagit contre moi. Non, je n’ai pas envie de faire vivre ça à qui que ce soit !
• Si je réagis ouvertement contre quelqu’un, je tente d’exercer un pouvoir sur lui. Est-ce que je veux vraiment jouer de ce pouvoir-là ?
• Quand je réagis contre quelqu’un, qu’importent mes bonnes raisons, est-ce que je ne chercherais pas à lui faire subir ce que j’ai subi moi-même, d’une certaine manière ?
• Quand je réagis contre qui que ce soit, je ne le vois plus tel qu’il est, telle qu’elle est.
• Quand je réagis, je suis coupé de mes ressentis, donc de mes vrais besoins. En plus, je perds le contrôle, mes propos dépassent même ce que je pense ordinairement !
• Aucune réaction ne m’a jamais permis d’aboutir au moindre résultat heureux, même s’il peut m’arriver de me le laisser croire !
• Je sais beaucoup de choses sur la réaction, en termes de dysharmonie, mais c’est plus fort que moi, je me retrouve sans cesse dans la réaction. OK !
• Finalement, qu’est-ce que je résiste, qu’est-ce que ça résiste en moi ! Je ne l’avais jamais vu aussi bien !
• Cette fois, au moins une fois, puis-je accepter de me voir dans la réaction, sans la justifier, sans rien en penser du tout ?
• Ah, en fait, je ne peux faire peser à personne ma tendance à réagir comme je réagis, ni ne le veux d’ailleurs !
Je le répète, laissez de côté ce qui ne vous parle pas et acceptez à l’inverse ce qui pourrait utilement vous interpeller. Envisagez cela sans jugement, autant que possible sans honte ni culpabilité, votre rappel sera votre outil d’intégration, de transformation, de libération. Maintenant, ce n’est pas toujours la réaction qui fait que nous restions mal et la prochaine liste de « rappels potentiellement libérateurs » pourrait contenir des clés fréquemment utiles. Testez-les ! Soyez au moins intéressé à trouver vos propres clés !
• Ah, je n’arrête pas de me dire des choses qui finissent toujours par me mettre mal ! Ouah, qu’est-ce que ça pense, « là-haut » !
• Ah, mais en fait, je ne peux jamais remarquer l’un de mes travers sans me le reprocher d’une manière ou d’une autre ! Qu’est-ce que je suis dur avec moi-même !
• Il y a une forme de jubilation (difficilement avouable) quand on peut avoir de quoi accuser un tiers, le monde, à voir dehors des coupables ! Hum !
• Décidément, il me faut toujours quelque chose d’autre : je passe mon temps à vouloir ! C’est puissant ce truc-là !
• Oh, mais je suis bien porteur d’une demande que je ne fais pas, qu’il pourrait bien me suffire de formuler pour me sentir plus libre (indépendamment de la réponse) !
• Puisque je me sens mal, je fais fausse route : n’emprunte-t-on pas un autre chemin quand, en voiture par exemple, on a vu que l’on faisait fausse route ?
• Et si ce n’était qu’une vieille mémoire qui faisait que j’éprouve ce que j’éprouve ? Je peux commencer à lâcher du crédit que j’accorde à la circonstance du moment.
• Voilà que je soupçonne une forme d’orgueil ou d’arrogance à la base de mon malaise du moment, comme j’aime voir ça aujourd’hui !
• Mais au fait, est-ce que j’ai pris le temps de reconnaître mieux ce que je ressens ? Ne serait-ce pas plutôt absurde de rester mal sans reconnaître ce qui se passe, là-dedans ?
• Ah, mais je continue encore de penser, de me dire des choses, alors que je tiens à juste être avec mon ressenti !
• Tout de suite, si je voulais être plus vrai, vraiment authentique, que pourrais-je me dire (juste à moi-même) ?
• Dans l’instant, n’y aurait-il pas quelque chose qui pourrait me tenir à cœur et dont je ne m’occupe pas ? Alors, est-ce que je vérifie ça ?
• Ah, le jugement d’autrui me pèse, plus encore celui que j’imagine, juste parce que moi-même, je suis dans le jugement !
• Mais oui, lâcher le jugement est facile, parce qu’on l’assume avec une certitude de 100% et qu’en conscience, on en voit forcément la folie !
• N’y aurait-il pas quelque chose que je sais être à dire à quelqu’un et que je n’arrête pas de reporter ? Ah, c’est donc ça mon encombrement !
• Y a-t-il quelqu’un que je veux priver d’amour, en quelque sorte, ne serait-ce que mentalement ? Ah, c’est ainsi que je me prive moi-même d’amour !
• Dès lors que je suis mal, c’est juste que quelque chose m’échappe, infailliblement : je m’ouvre à la possibilité de le reconnaître et, ainsi, de m’en libérer.
• Ah, quand quelque chose va bien, j’en veux plus, je voudrais m’en emparer ou je déplore de ne pas l’avoir vécu avant ! Je ne suis donc jamais content ! Ouah !
• Oh, mais je ne peux pas me sentir bien, je me prends pour ce que je ne suis pas, à commencer pour une personne coupable !
• Oh, mais je n’avais jamais vu que je tenais à ce point à me culpabiliser et que je le fais même ici et maintenant ! Serais-je un peu maso ?
• Mais la vie m’a déjà montré mille fois que nous ne sommes jamais seuls, que de l’aide et de l’amour finissent toujours par arriver !
• Oh, je vois comment et combien j’ai tendance à m’isoler ou à me séparer d’une manière ou d’une autre !
• Oh, je donne au temps qui passe une importance démesurée et c’est pourquoi je m’y trouve coincé !
• Il y a encore en moi du « vouloir savoir », comme du vouloir en général, et c’est ce qui me lèse !
• Le hasard n’existant pas, ce qui m’arrive est parfaitement sensé et il m’incombe d’en recevoir le message, sinon de l’accepter purement et simplement.
• L’instant présent ne peut absolument pas être autre que ce qu’il est et y résister est forcément de la souffrance inutile !
• Oh, mais dans l’instant, il y a quelque chose de très doux à reconnaître le silence intérieur, ce silence d’où émergent les pensées et qui les réabsorbent ensuite !
Même si cette liste peut paraître longue, il est évident qu’elle ne contient qu’un petit échantillon des paroles que l’on pourrait se rappeler et qui pourraient souvent produire sur notre état de conscience un effet bénéfique immédiat. Et si vous avez vos propres paroles édifiantes, si la liste vous en a inspiré d’autres, n’hésitez pas à nous en faire profiter ! Alors, qu’ils proviennent de cette chronique ou d’ailleurs, pouvez-vous retenir quelques rappels susceptibles de modifier au besoin votre humeur une fois ou l’autre ? S’il n’en est rien, quelle explication pourriez-vous vous donner ? Ne vivrions-nous jamais la possibilité de nous laisser toucher par un rappel bienveillant, inspiré et inspirant ? Allez, finissons avec quelques autres suggestions que j’ai pu rapidement retrouver !
• « À travers mes expériences, j’ai compris une chose : là où ça ne va pas dans ma vie, c’est là où j’ai omis d’aimer, jamais à cause d’un manque d’amour de la part des autres. Peace and love. » (Riad Zein)
• « Tant que tu souffres, sache que tu donnes un sens à ton rêve et que tu refuses de regarder la réalité » (Riad Zein).
• « Un ennemi tient plus de place dans notre tête qu’un ami dans notre cœur » (Alfred Bougeard)
• « Vous n’avez besoin de rien, sauf de ce que vous avez » (Tony Parsons).
• « L’éveil spirituel se produit malgré un contexte fortement éprouvant, davantage que grâce à des conditions favorables » (Eckhart Tolle).
• Réagir contre ce qui est dans l’instant est donner tort au moment présent et s’en croire égoïquement supérieur » (Eckhart Tolle).
• « Réagir à la négativité extérieure, c’est ajuster sa fréquence vibratoire à l’énergie incriminée » (Eckhart Tolle).
• « Ce qui apparaît comme le plus grand obstacle dans votre vie est le plus grand point d’accès à l’éveil » (Eckhart Tolle).
• « La parole de Jésus « Je suis la lumière du monde » peut être un indicateur très puissant que l’on peut utiliser parfois » (Eckhart Tolle).
(Le futur ou le temps pourrait bien faire l’objet de ma prochaine chronique !)
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