Serions-nous un corps ?
Que nous nous sentions franchement mal ou que nous soyons dans un fonctionnement plus calme et à la fois assez ordinaire, que se passe-t-il globalement ? Qu’est-ce qui se joue en nous ? De quoi sommes-nous le jeu ou la proie ? En quelque sorte, comment nous vivons-nous, pour quoi nous prenons-nous ? À l’occasion, que peut-on dire ou se rappeler du fonctionnement humain général, pour tenter (au besoin) de favoriser la sérénité et l’harmonie ? Nous pouvons à ce sujet penser bien des choses et nous pourrions aussi nous en tenir à juste observer le jeu, le programme, le conditionnement.
Tester suffisamment cette dernière possibilité montre assez vite qu’elle n’est pas une banalité, ni une limitation, bien au contraire ! Nous ne sommes pas tenus de fonctionner toujours comme des automates ou à partir d’un vieux programme. L’observation de ce qui est, ouvre un champ illimité de découvertes. Alors, qu’observons-nous si nous nous arrêtons un peu ? Que pouvons-nous observer assez aisément ? Qu’est-ce qu’il y a là ? Que pouvons-nous remarquer ?
D’abord et indubitablement, il y a le corps, notre propre corps si l’on veut ! Il y a le corps, c’est-à-dire en général des sensations plus ou moins perceptibles. Les yeux fermés, à travers les sensations, on sait encore qu’il y a le corps. Ensuite, il y a aussi un état émotionnel plus ou moins prenant, plus ou moins conscient ; il y a des émotions qui sont parfois bien difficiles à vivre ! Quoi qu’il en soit, il y a plus sûrement des pensées, nos propres pensées si l’on veut ! Il y a la tendance si ordinaire à se laisser harponner par les pensées, d’où l’aisance à les faire siennes, sans même s’arrêter jamais sur ce « je », sur ce « moi » qui pense, qui penserait.
Il y a justement, vécue comme évidence, l’habitude à assimiler l’ensemble à une personne, à ce que l’on est, que l’on serait. On serait donc cette personne-là, on serait une personne, on serait la personne ! Et qu’en est-il de ce qui est conscient de tout ce jeu, de tout ce « paquet », de tout cet automatisme ? On reste positionné comme si l’on n’était pas essentiellement la conscience, l’être. Quand on l’observe suffisamment, ce phénomène-là finit par nous étonner !
• La personne serait donc notamment un corps. Cela voudrait-il donc dire qu’on est moins une personne s’il manque quelque chose à ce corps (bras, jambes, yeux, un rein, la vésicule, la thyroïde…) ? Serait-on alors X% une personne ?
• La personne serait donc notamment des sensations. Cela voudrait-il donc dire que l’on n’existe plus quand il n’y a pas la moindre sensation ? Serait-on alors une personne, juste de temps en temps ?
• La personne serait donc notamment des émotions. Mais qu’est devenue cette personne quand il n’y a plus d’émotions ? Ne vivons-nous pas des moments sans l’état émotionnel, il est vrai très ordinaire ?
• La personne serait donc notamment des pensées. Qu’en est-il quand il n’y a pas de pensées ? L’attachement aux pensées est puissant, c’est une tendance, mais le penser n’est pas obligatoire, ni toujours ou pareillement en action. Certes, il tourne souvent à plein régime.
Alors, finalement, si nous ne sommes pas le corps, les sensations, les émotions, les pensées, la personne, que sommes-nous ? « Non », pourraient dire certains, « je ne suis pas une personne, je suis ma conscience ». MA conscience ! La conscience de qui, de quoi ? Où est cette chose ou cette entité qui aurait une conscience ? De quoi est-elle constituée ? Et quelle que soit la façon dont on la définit, peut-on vraiment déclarer qu’elle possède quelque chose telle que la conscience ? Tout ce qui serait décrit se trouve dans la conscience et ne peut pas être la conscience…
Nous n’allons pas ici insister sur la fausse identification. Notons juste qu’il y a ce à quoi il y a identification et il y a surtout ce qui s’identifie. En d’autres termes, il y a ce pour quoi l’on se prend et il y a ce qui se prend pour ceci ou pour cela. Disons simplement qu’il y a ce jeu, une sorte de programme qui fonctionne somme toute très bien. Ça pense, ça éprouve, ça agit, ça réagit et ça compense. N’est-ce pas vrai ?
On peut chercher à comprendre, tenter d’expliquer, se questionner, mais on peut tout aussi bien s’en tenir au constat. « Je constate qu’il y a le corps, les sensations, les émotions, les pensées et des mouvements, des actions. Donc, je constate en même temps les questions et les explications (les « miennes », celles « d’autrui »). Les constaté-je vraiment ou ne seraient-elles pas tout simplement constatées ? » Saisissez-vous la nuance ?
Ce qui précède peut aider à affaiblir l’emprise du conditionnement. Le conditionnement est tel qu’est assumée l’évidence, non seulement qu’il y a quelqu’un qui…, mais déjà qu’il y a simplement quelqu’un. Or, ce quelqu’un, on ne le trouve pas. On ne peut pas le trouver. On ne peut pas le trouver, parce qu’il n’existe pas, ne parvenant pas à être ce à quoi on l’identifie, et, puisqu’il n’existe pas, également parce qu’il n’y a personne pour le trouver. C’est troublant ! C’est l’ego qui cherche l’ego, qui se cherche, un reflet qui se cherche, pire encore une ombre qui se cherche à la lumière… Souhaitons-lui bonne chance ! Une tentative illusoire !
En réalité, le trouble ne persiste qu’avec la croyance que ce « quelqu’un » existe, engendrant du coup une sorte de malaise à ne pas parvenir à le saisir (si l’on s’y évertue). Non, vous n’existez pas à la manière que vous le croyez peut-être. Le corps existe, les sensations, les émotions, les pensées existent, mais ce n’est en rien qui vous êtes. En tant que ces choses, le « vous » ou le « moi » n’existe pas. Au bout du compte, il ne reste pour ainsi dire que la conscience, avec l’impossibilité de l’attribuer à qui que ce soit. Ce qui n’existe pas est le moi arboré mentalement, le « quelqu’un » assumé innocemment.
Dire que le « quelqu’un » n’existe pas n’implique évidemment pas le déni de l’être ou ne signifie pas, peut-on dire, qu’il n’y a rien. Ce qui n’existe pas est la réalité que suppose l’identification à quelqu’un. Il s’agit d’une croyance ou d’une impression si puissamment admise qu’il ne nous vient même pas de la remettre en question. L’être est, il y a l’être, mais tout le reste est une histoire, un programme, de la mémoire, un conditionnement, du penser, du mental pris pour l’être…
Maintenant, « se prendre pour quelqu’un », pourriez-vous me dire, « la belle affaire ! Il n’y a pas lieu d’en faire toute une histoire. » En réalité, se prendre pour quelqu’un, s’identifier à une personne, à un personnage, revient surtout à s’assimiler à un problème. Et être un problème ne peut pas être une « petite affaire ». Si vous êtes concerné par les blessures d’abandon ou de trahison, vous vous vivez foncièrement comme un problème, comme étant coupable ou honteux. Si vous êtes concerné par les blessures de rejet ou de dévalorisation, vous évoluez comme si vous étiez le problème qu’ont fait et que font encore vos proches et le monde, comme étant foncièrement victime. Si vous êtes concerné par la blessure de maltraitance, ces deux schémas conditionnés sont vôtres plus ou moins.
Il est utile d’insister un peu là-dessus : bien sûr à tort et inconsciemment, les trahis, les abandonnés et les maltraités s’assument en tant que problèmes face au monde, comme coupables ou honteux. De la même façon, les rejetés, les dévalorisés et encore les maltraités s’assument en tant que victimes, en tant qu’irresponsables. Ce faisant, tous, nous voilons la vie, la paix et l’amour… Rappelons, même si nous avons une blessure principale, que notre conditionnement est plus ou moins constitué des cinq blessures.
Et quant à vivre son corps pour ce que l’on serait, l’un des aspects très problématiques est actuellement mis en exergue de façon collective, mondiale, pour certains même extrémiste : la peur ! Le coronavirus la met au grand jour. Il est assez évident que, si je crois être mon corps, tout ce qui lui arrive et pourrait lui arriver prend des proportions démesurées. Il est aussi intéressant d’observer que, si certains ont tendance à bien trop négliger leur corps, d’autres passent le plus clair de leur temps à s’en soucier, de façon en général peu efficace.
Avec beaucoup de pertinence, mon ami Thierry a relevé que le phénomène actuel « coronavirus » aboutit à de la séparation suggérée ou même « imposée ». L’impression intrinsèque, ancestrale et inconsciente de séparation est cause de tous les drames et ses effets décuplent les occasions extérieures de séparation. En quelque circonstance que ce soit, agissez au mieux de ce que vous pouvez, mais ne perdez aucune occasion pour reconnaître votre peur. Reconnaissez-la sans rien en penser, au moins un bref instant, sans l’associer à une histoire ! Que nos actions ne soient pas dictées par la peur !
Comme me l’a encore déclaré Thierry, par ailleurs et en écho à certaines de mes propositions : « La vie n’est pas une histoire ». En effet, la vie, la vraie vie, la vie que nous sommes n’est pas une histoire. Dans un instant de vraie rencontre, à la faveur d’un sourire, par exemple, nous sommes détachés de notre histoire et méconnaissons celle de la nouvelle rencontre. Nous n’avons nul besoin de cette histoire pour que la rencontre ait lieu !… Et il est des moments où nous sommes véritablement en paix, alors sans l’histoire, là où l’inspiration jaillit librement, là où elle est reconnue.
Vous pouvez relire ces quelques premiers paragraphes, même les relire plusieurs fois. Vous pourrez les relire ultérieurement et vous laisser inspirer, simplement percevoir doucement ce qui se passe, ce vers quoi ils pointent, mais pour l’heure, allons plus loin, si je puis dire. C’est à la fois aller beaucoup plus loin et arriver tout de suite, ici et maintenant, à l’essentiel. Aucune promesse n’est concernée ici, ni surtout la promesse du « bon moment » à venir. Il est question d’un changement radical car, dans notre positionnement ordinaire, nous ne faisons jamais rien d’autre que courir après le « bon moment ». Certes, nous pouvons ne pas en être conscients, mais il semble que seul nous intéresse le « bon moment à venir ». Qu’en est-il pour vous ? Vérifiez-le !
Quand nous voulons des choses, des choses à faire ou à posséder, n’est-ce pas pour tenter de se permettre des bons moments ? Quand nous voulons comprendre ou dépasser un état difficile, des conditions de vie pénibles, n’est-ce pas toujours pour en arriver à un bon moment ? Nous ne sommes pas toujours démoralisés, mais la préoccupation du bon moment à venir n’est jamais très loin. D’ailleurs, une bonne partie de la souffrance humaine réside dans l’attente du bon moment à venir. Pouvoir ne fonctionner que dans cette attente, ce qui est le lot commun, c’est la persistance assurée de la frustration.
Il y a le corps, les sensations, les émotions et les pensées, c’est entendu ! Or, il y a aussi les perceptions, tout ce qui est perçu par les yeux, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. Inutile que je précise tout ce qui est perçu dans cet instant où j’écris cette seule ligne, ce qui sera perçu quand vous la lirez risque fort d’être très différent (nécessairement) : d’autres images, d’autres sons, d’autres sensations, d’autres odeurs… Quoi qu’il en soit, il y a tout ce qui est perçu et il y a surtout le phénomène « perception ».
Observons que l’aptitude à percevoir n’est pas limitée aux cinq sens de perception. Avec lequel d’entre eux, une pensée serait-elle perçue ? Elle est forcément perçue en direct, même si elle n’est reconnue qu’après coup, un peu comme on perçoit un petit enfant qui dit un premier mot, un nouveau mot, qui fait un premier pas, ou un voleur pris la main dans le sac. Toute chose est effectivement perçue, même si l’on ne s’y arrête pas, ne la reconnaît pas. On ne peut se rappeler ou finir par se rappeler que ce que l’on a perçu.
Juste maintenant, ce qui est ici et maintenant, surprenez-le, « prenez-le la main dans le sac » ! Il s’agit de le percevoir sciemment, parce que vous le percevez quoi qu’il en soit. Soit vous le voyez, soit vous l’entendez, soit vous le sentez, dans tous les cas, vous le percevez. Et faites-le comme si c’était la première fois, vraiment une première fois. Pour la première fois, ce qui est ici et maintenant est surpris, pardon, perçu. D’ailleurs, ce n’est pas du tout comme si c’était la première fois car c’est effectivement et absolument la première fois. S’agissant de ce qui apparaît ici et maintenant et tel que cela apparaît, c’est la première fois. Quant à « moi », ordinairement bien sûr, quand c’est l’ego qui est en scène, j’y réagis comme je réagis toujours, notamment en interprétant ce qui apparaît comme si… (ceci ou cela).
Oui, ici et maintenant est toujours la première fois et même la fois unique. Cette fois unique est toujours manquée au niveau de son possible, de sa splendeur, de sa nouveauté. Ce qui n’est pas « première fois », c’est ce que nous plaquons à chaque instant, ce que nous pensons… Or, cette fois, ici et maintenant, nous y voici. Nous sommes arrivés. Nous n’y arriverons pas dans dix ans, dans trois mois, demain, dans cinq minutes. Il n’y a plus d’après à attendre. Nous y sommes arrivés, nous y sommes. Nous y avons toujours été et maintenant, nous le réalisons. Oubliez toutes ces explications préalables et percevez ce qui se passe. Il y a ce qui est, quoi que ce soit, et il y a perception pure qui le surprend, qui le prend, qui l’a déjà pris, qui le comprend, l’a déjà compris, qui l’englobe, qui le connaît, parce que cela le comprend, parce que cela l’englobe.
Le vrai bon moment est tout de suite, uniquement tout de suite et ne pourra jamais être ailleurs. Nous nous en priverons tant que nous l’attendrons. Il peut bien y avoir un obstacle dans l’instant, obstacle physique, pratique, émotionnelle, souvent imaginaire, c’est tout de suite et seulement tout de suite qu’il y a la possibilité d’en relâcher la réaction, la souffrance, tout ce qui fait attendre un illusoire bon moment ultérieur. Un bon moment ultérieur, de fait, ça n’existe pas ! Ne me dites pas : « Il n’existe pas, mais il existera ».
Non, il n’existera pas, parce que le mode « attente du moment ultérieur » est une dynamique qui s’entretient et se perpétue. On ne veut pas la paix, ni l’amour, par exemple, on veut attendre le moment ultérieur paisible ou rempli d’amour. Et ça marche ainsi, depuis des décennies, depuis des siècles, depuis des millénaires, depuis toujours. L’attente d’un après heureux est conservée intacte en tant que telle, interrompue de temps à autre par des soulagements compensateurs, innocemment interprétés comme des bons moments : « Faute de grives, on mange des merles ».
Or, vous pourriez aussi me dire : « Bien sûr que le bon moment ultérieur existe. Je le sens, je le vis. Ici et maintenant, je me vois et me sens comblé ». Ah, mais en sentant cela, vous n’êtes plus avec la tension, avec l’impatience, avec la frustration. Vous êtes arrivé à ce bon moment, ici et maintenant. Percevez la différence entre craindre ou même espérer le moment futur et apprécier immédiatement l’idée du bon moment. C’est au minimum un « truc » pour s’en approcher !
J’ai dit que l’on ne veut pas la paix, ni l’amour, voulant au mieux juste les vouloir. On peut plus aisément conscientiser sa tendance éventuelle au « vouloir vouloir » quand on a déjà remarqué que l’on veut très vite une autre chose quand on en a obtenu une première. Ainsi, on veut une chose, puis une autre, puis une autre encore, et c’est sans fin. La chose voulue est donc moins importante que le vouloir. Et pour pouvoir rester dans le vouloir, il est mieux d’éviter l’étape « obtention » ou « réalisation », ce que nous savons très bien provoquer. La personne type concernée par le « vouloir vouloir » est celle qui vous parle bien davantage de ce qu’elle veut que de ce qu’elle a obtenu. Si ce n’est vous-même, ne connaissez-vous personne qui fonctionne ainsi ?
Le même phénomène se produit avec le jugement et la réaction : celui qui juge et réagit ne veut pas de solution, il veut juger et réagir. Observez-le bien, il ne manque jamais de matière ! D’une façon ou d’une autre, il la fabrique. Mais qu’est-ce qui fonctionne de la sorte ? Certainement pas ce que nous sommes ! C’est l’ego. C’est le conditionnement. C’est une vieille histoire à laquelle nous restons identifiés. C’est une mémoire à libérer, nous dit l’enseignement Ho’oponopono. On peut dire encore que c’est un vieux fonctionnement réactionnel ou compensateur.
Il n’y a pas de mots suffisamment clairs pour essayer de définir qui nous sommes réellement, mais il y en a plus qu’il n’en faut pour exprimer ce que nous ne sommes pas. C’est dire qu’il est plus facile de répondre à la question « Qui ne suis-je pas ? » qu’à la question « Qui suis-je ? ». Comme je le dis dans mon livre, la conscience de mon conditionnement « blessé », de mes blessures me conduit à percevoir tout ce que je ne suis pas, tout ce que j’avais cru être. Ce que je crois être n’est pas forcément ce que vous croyez être… De la même façon qu’il est vain de chercher à s’aimer soi-même, la conscience du non-amour ou du rejet de soi étant suffisante, il est vain de chercher à définir ce que l’on est et la conscience pleine de tout ce que nous avons à tort cru être fait s’effondrer tous les voiles, toutes les entraves.
La question « Qui suis-je ? » est magnifique si l’on ne cherche pas une réponse mentale, si l’on ne recherche rien, si elle est simplement une invitation à l’observation. Pour répondre à une question telle que « Qu’y a-t-il là-bas ? », il n’y a pas besoin du mental et l’on ne l’utilise d’ailleurs pas (si ce n’est pour en témoigner). Simplement, on regarde, c’est tout ! Il est possible qu’il en soit ainsi. Or, reconnaissons que l’on se limite rarement à regarder. Quand on regarde, se contente-t-on de voir ? Non, on interprète immédiatement ce que l’on voit, on le pense. Regarder et voir, c’est y être. C’est encore et toujours ici et maintenant que cela se produit.
C’est ici et maintenant, au pire, qu’il y a une forme de souffrance, ce qui n’est pas, de loin, un bon moment, un agréable moment, et qui en maintient l’attente pour demain, pour après. Or, il n’y aura pas d’autre bon moment, non pas pour s’en préoccuper, mais pour le considérer enfin, en fait pour l’accueillir véritablement. Ce bon moment pour considérer le déplaisant peut pourtant devenir même agréable, parce qu’il y a toujours du bon, ressenti comme tel, à « faire du ménage », à se libérer de ce qui encombre. Ici, sont évoqués les deux aspects du « bon moment » : son utilité et sa douceur. En général, nous nous privons des deux.
Tout le monde recherche ou attend le « bon moment » dans l’ignorance perpétuée qu’il est ici et maintenant. Au lieu de vous sentir comme agressé par la proposition, le cas échéant, envisagez au moins un instant que vous puissiez résister à une annonce heureuse ou à lâcher votre positionnement limité habituel ! Acceptez aussi l’idée de renoncer quelques instants à votre histoire. Elle est bien moins importante que ce que vous croyez et elle n’est pas plus intéressante qu’aucune autre. Vous n’êtes pas votre histoire, vous êtes la vie, est la vie est pureté, perfection, paix, joie, amour… Ce que vous êtes est divin et aucune histoire ne pourrait l’égaler.
Ne croyez pas devoir faire ou ne pas faire quoi que ce soit, mais entendez juste la possibilité d’être plutôt que de penser et réagir, d’observer plutôt que de se maintenir dans une forme de déploration. Seul le mental vient avec « il faut, il ne faut pas, je dois, je ne dois pas » ou encore « tout ça, c’est du baratin ! » Ouvrez-vous à la possibilité que là tout de suite, vous pouvez ne plus être que paix, que joie, qu’amour. Tout de suite, oui ! Et à tout le moins, convenez que cette évocation n’est ni agressive, ni culpabilisante. Paix, Amour !
Dans ce texte, nous avons finalement évoqué la possibilité de basculer du fonctionnement existentiel conditionné à un arrêt qui permet l’observation et la reconnaissance de ce qui est, de ce qui se rejoue inlassablement pour nous. La grande majorité des gens ignorent tout de cette possibilité. Quand nous avons déjà pu la considérer, nous continuons de l’oublier ou de la négliger la plupart du temps. Alors, tout simplement, sachons cela et vérifions si nous pouvons nous disposer à diriger notre attention sur ce qui se passe en nous-mêmes, alors sans rien en penser, sans rien en penser du tout !
• De temps en temps, pour test, laissons de côté la préoccupation mentale du moment et restons un moment avec le ressenti plus ou moins douloureux.
• Si nous sommes enclins à user de prétextes, il est probable que nos vécus douloureux en tout-début de vie n’aient pas été reconnus ou furent expliqués faussement. La façon dont nous nous sommes sentis traités dicte nos divers fonctionnements.
• Pour basculer (au besoin) dans une forme de sérénité et même d’amour, il suffit de préférer au penser intempestif l’observation, la reconnaissance pure et simple de ce qui est. Reconnaissons en premier lieu que nous préférons encore la réaction !
• Nous ignorons longtemps, et à quel point nous demeurons dans la réaction, et qu’existe une réalité plus bénéfique, libératrice.
• Nous sommes ce qui perçoit, non pas ce qui est perçu, rien de ce qui est perçu, et cette vérité mérite bien qu’on la considère de temps en temps !
• Nous ne pourrons pas connaître la paix tant que nous continuerons de nous prendre pour le perçu, pour ce que nous ne sommes pas…
• Aucune sécurité ni stabilité ne seront jamais atteintes à partir des relations d’égo à égo, de conditionnement à conditionnement, de perçu à perçu, de réaction à réaction, de personne à personne. La communication de cœur à cœur change tout !
• « Quand je me vois dans la réaction, vomissant quelque aigreur », me confie mon ami Nicolas R., « je me dis très vite désormais que j’ai certainement mieux à offrir au monde ! »
• Ce que nous offrons au monde est aussi ce que nous nous offrons à nous-mêmes : est-ce de la paix, de la joie, de l’amour ? Nous ne faisons jamais que ce que nous pouvons, mais reconnaître cela, c’est de l’amour ! Allez, au moins, souriez !
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