Les mémoires non considérées, des empreintes à peine voilées (+ Ho’oponopono)
• « Ce qui se passe dans ta vie n’est jamais, au grand jamais, la leçon de quelqu’un d’autre » (Riad Zein – Esprit Pono))
Nous pouvons avoir ou faire une liste (plus ou moins longue) des vécus douloureux qui ont jalonné notre existence jusqu’à ce jour et dont nous nous souvenons. Nous pourrions y ajouter ce qui a pu nous être raconté de notre prime enfance, ainsi que des vécus de nos parents. Voilà donc toute une liste de « souvenirs » (les nôtres et ceux d’autrui) ! Il ne devrait pas être difficile d’observer que beaucoup de ces souvenirs se ressemblent ou sont manifestement liés à différents niveaux, un peu comme s’ils racontaient une même histoire.
Pouvez-vous entendre ici qu’une « mémoire » spécifique relie toute une catégorie de vécus, de souvenirs, et faire d’ores et déjà une différence entre « mémoire » et « souvenir » ? Au-delà de nos vécus et souvenirs multiples, nous allons nous intéresser à des mémoires anciennes et chargées, ainsi qu’au conditionnement – généralement ignoré ou dédaigné –que ces mémoires entraînent et à la possibilité de les libérer, de ne plus en être le jouet. Je parle donc ici de mémoires en tant qu’ambiances mémorielles par rapport aux souvenirs qu’elles englobent, lesquels souvenirs évoquent des faits précis.
Depuis une vingtaine d’années, je m’intéresse de très près aux cinq « blessures de l’âme » que sont l’abandon, la dévalorisation, la maltraitance, le rejet et la trahison. J’ai relevé plusieurs centaines de caractéristiques qui les décrivent, indiquant l’équivalence spécifique de chaque caractéristique pour chaque blessure. Par exemple, l’attitude réactionnelle d’un abandonné n’est pas celle d’un rejeté, les croyances autoaccusatrices d’un trahi ne sont pas celles d’un dévalorisé, les vrais besoins d’un maltraité ne sont pas (forcément) ceux des autres, etc. Indiquons tout de suite que chaque « blessé » est sous l’emprise de des mémoires spécifiques. Disponible sur Amazon, mon livre « Le regard qui transforme » présente un grand nombre de ces caractéristiques (notamment avec les portraits des cinq « blessés types »).
Et si j’ai d’emblée perçu le point commun fondamental des blessures, à savoir l’impression imaginaire de séparation, j’ai plus tardivement distingué cet autre phénomène essentiel, bien réel celui-là, lequel explique la persistance éventuelle de nos blessures, persistance dont je pouvais m’étonner parfois. Ce sont « ces mémoires » très anciennes qui continuent de colorer notre existence, jusqu’à notre « vécu de l’instant ». En fait, le karma (évoqué ci-après) n’est rien d’autre que l’assujettissement à des « mémoires persistantes et génératrices ». Nous pouvons bien dépasser un conflit après l’autre, résoudre un problème après l’autre, sans libérer les mémoires perpétuées en cause, nous continuons et continuerons d’endurer d’autres conflits, d’autres problèmes, sinon de déplorer de temps en temps un malaise indéfini…
On peut ne jamais se questionner au sujet des épreuves et autres conditions de vie auxquelles on est confronté, voire les vivre comme si elles étaient dues au hasard, à la fatalité, parfois à l’infortune, à l’injustice ou à la malédiction. C’est l’option majoritaire. On peut encore soupçonner qu’elles sont une récolte, et tant que rien ne change en soit, la « récolte » reste la même. Se rendre compte justement que ce que nous vivons reflète notre état de conscience est probablement un pas de plus. L’étape suivante consiste à percevoir que les « mémoires actives » qui sous-tendent toute notre souffrance nous rapproche comme jamais de la libération, dès lors que nous les reconnaissons, que nous permettons leur dissipation.
Mentionné ici ou là, expliqué de diverses manières, le karma indiffère ou même rebute la grande majorité des gens. Souvent, il est faussement perçu comme culpabilisateur, étant alors mal compris ou, le cas échéant, présenté de façon erronée ou maladroite, et s’il s’agit d’en faire une croyance de plus, je comprends qu’il ne retienne pas l’attention. Ici, non seulement vous n’êtes accusé de rien, non seulement il vous est rappelé que vous n’êtes coupable de rien, de rien de ce que vous imaginez, mais il vous est offert bien des possibilités de vous libérer du sentiment de honte et/ou de culpabilité qui, soutenu INCONSCIEMMENT ET À TORT, vous détruit, voile la paix et l’amour que vous êtes et demeurez par nature cependant.
Croire ou ne pas croire au karma est comme croire ou ne pas croire en Dieu. On peut aspirer à mieux qu’à croire ou qu’à espérer ; l’expérience élimine le « croire », elle s’en passe. Or, quand nous nous détournons du seul penser pour honorer le ressenti, nous avons accès notamment à des impressions douloureuses de plus en plus précises, expériences alors pour nous indubitables, et nous nous rendons à l’évidence que certaines d’entre elles dépassent notre existence actuelle.
Que nous nous basions sur le karma, sur des intrications transgénérationnelles ou sur des imprégnations collectives, par exemple, nous sommes de plus en plus nombreux à connaître ou à soupçonner un LIEN entre ce que nous vivons et une réalité qui dépasse souvent notre « petite existence ». Cela ne veut pas dire pour autant que nous nous sommes arrêtés spécifiquement sur ce LIEN, sur sa réalité palpable, sur son importance primordiale. Il est une mémoire vivante et génératrice. Ce « lien-mémoire » est d’abord le fil conducteur des épreuves ou des circonstances marquantes de notre vie. Laissez de côté l’origine du lien (de la mémoire), mais disposez-vous à le sentir, à le reconnaître. Cela seul se passe du « croire ».
Je mentionne des « mémoires génératrices » qui proviennent du passé, voire d’un passé fort lointain, mais leur aspect que je vais évoquer dans cette chronique ne concernent que le « ici et maintenant ». Par exemple, si vous contemplez une cathédrale, il me semble bien pouvoir dire que vous y percevez « une mémoire », des mémoires. Et c’est bien au moment de l’observation que vous les percevez. Voilà ce qui explique dans une large mesure l’impact émotionnel de l’incendie de Notre-Dame, y compris chez des gens n’ayant aucune référence religieuse.
Atteint de cécité totale, je n’ai pas toujours su traduire en mots certaines de mes impressions (parfois très « tangibles ») dans de vieilles églises ou tout autre lieu, mais il est bien question alors de mémoires. Elles me parlent même en direct, d’une certaine façon, pour peu que j’y prête attention. Et c’est l’aspect « immédiateté » des mémoires que je relève dans ces exemples, mais nous allons aussi ou surtout voir leur « réalité agissante ».
Alors, comment pourrait-on tenter de définir ces mémoires-là ou ces « ambiances mémorielles », en termes de « forme » ? Disons que ce sont des traces détectables, des empreintes plus ou moins marquées, des « gravages » douloureux, des « figements glaciaux », des fixations imparables, des impressions prenantes, des champs énergétiques, peut-être des cicatrices éthériques (prêtes à se rouvrir à tout moment), des enregistrements qui peuvent nous faire penser à nos vieux disques rayés, des rappels ou encore des « témoignages contraints »… Un ami les perçoit comme des tuyaux, des conduits… En effet, on peut dire que l’on est transporté (conduit) à travers des canaux subtils et « programmés ». Relevons encore leur aspect vibrant, vivant et douloureux.
Or, ces « mémoires », des mémoires de cette nature, on peut les « voir » opérer constamment, dès lors que l’on s’y arrête, que l’on s’y intéresse, « en soi-même » ou en tant que supports actifs de nos pensées, croyances, jugements, interprétations, projections, souvenirs, événements, anticipations, ressentis, actions, réactions, blessures, conditionnements, identifications… Donc, ne confondez pas ces mémoires-là avec vos souvenirs, croyances, visions et postures diverses, par exemple, dont elles sont en effet le support, un support qui est manifestement très opérationnel.
Oui, des supports, des tuteurs, des fondations et même des fondatrices, des conceptrices, voilà ce qui peut encore définir ces mémoires « passionnantes », déterminantes, envahissantes, et qui expliquent la persistance du conditionnement humain. Conditionnement humain ? Force est de constater que ce dernier retient peu d’attention en général ! Cela vous arrive-t-il d’être interpellé par votre propre conditionnement ? Et remarquez-vous parfois celui d’autrui ? Arrêtons-nous donc un peu sur le « conditionnement humain » avant de considérer, de façon plus pratique ou plus parlante, les « mémoires omniprésentes » qui le fondent.
La grande majorité des gens ignorent qu’ils sont conditionnés, comme nous le sommes tous, comme nous l’avons tous ignoré longtemps. Et même alors que nous admettons notre conditionnement, le fait d’être conditionnés, nous n’en soupçonnons pas toute la réalité, toute l’ampleur. Cette « ignorance » laisse également peu de place à la considération de ce que j’appelle « notre blessure principale », tandis que nous évoluons dans l’existence comme si cette dernière n’existait pas et que nous la manifestons pourtant de façon « grossière ». Elle indique ce qu’est notre propre conditionnement.
Enfants, nous avons pu être traités de manière spécifique, très marquée et habituelle, mais quoi qu’il en soit, nous nous sommes tous SENTIS traités d’une façon particulière. Ce traitement chronique, enduré ou « imaginé » (jamais par hasard), a donné lieu à des blessures et une blessure principale qui ont cristallisé ou confirmé tout un conditionnement. Le bébé est probablement plus proche de sa réalité « divine », de sa pureté inaltérable, de l’amour sans condition, mais le seul contexte général de son incarnation témoigne d’un « conditionnement » ou d’une réalité antérieure à sa venue en ce monde.
Le traitement très différent qu’endure un enfant dans sa fratrie ne s’explique qu’en apparence par Le contexte relié au moment de sa conception et de sa naissance, ces éléments témoignant cependant d’une autre réalité, plus vaste. Par exemple, avant de traiter différemment deux vrais jumeaux (le cas échéant), on sera influencé par leur « apport » distinctif en ce monde. Du reste, l’enfant qui naît handicapé « raconte » d’emblée une histoire qui ne se limite pas aux éléments immédiats que pourraient connaître ou découvrir ses parents.
Or, puisque rien n’a lieu par hasard, rien, pas davantage les conditions de notre naissance, Nous trouvons en tout début d’existence tout ce qui est nécessaire aux épreuves et expériences que nous avons à traverser pour dépasser la condition humaine, pour abandonner l’illusion humaine, pour nous retrouver en ce que nous sommes de toute éternité. Disons que nous avons choisi le bon corps, les bons parents, le bon lieu, le bon moment, etc.
Certes, ce dernier point ne pourra que faire l’objet du croire ou du non-croire si l’on croit au hasard et si l’on ne parvient pas à se rendre compte que, d’une certaine manière, on « choisit » ce que l’on vit. On a « donné notre accord » pour nous retrouver en situation de libérer de vieilles mémoires et contribuer ainsi au dévoilement de la paix, de la joie, de l’amour, de l’harmonie… (La prochaine chronique s’arrêtera plus longuement sur ce point-là.)
Reste à savoir ce que nous nous donnons à vivre, comment nous y réagissons, y réagirons, comment nous compenserons, jusqu’à quand ? L’incarnation présente ou, si vous préférez, cette existence-ci sera-t-elle « mise à profit » ? Restera-t-elle un rêve ou un cauchemar sans fin, ou allons-nous (cette fois) nous réveiller, nous éveiller ? Pour nous permettre un éveil, il semble, en général, que nous ayons besoin de la souffrance et même que celle-ci devienne paroxysmique. N’est-ce pas la souffrance extrême qui nous réveille d’un cauchemar nocturne ? « Voir son fonctionnement quand tout va bien demande une plus grande maturité que quand tout va mal », nous dit Éric Baret.
Si l’on trouve sa « perle rare » dans son rêve, on ne veut surtout pas qu’il s’achève, mais si un monstre féroce se présente… On se réveille très vite, on « se libère » ! Observons d’ailleurs que les « bonnes fortunes » n’ont « jamais » pour effet de libérer (durablement) leur « heureux bénéficiaire ». Par exemple, après un gain important à la loterie, l’euphorie ne dure pas longtemps avant que le gagnant ne revienne à son insatisfaction antérieure. Nous pouvons aussi connaître un effet de décompensation : nous avons lutté pendant un temps certain pour une seule seconde, celle du résultat attendu… et voilà que cette seconde est passée ! Un temps de dépression peut alors survenir, bref mais intense, jusqu’à ce que nous trouvions un nouveau « champ de bataille » dans lequel réinvestir notre énergie. Cette réalité est des plus édifiantes, significatives :
À ce sujet, saurions-nous dire d’emblée, sans réflexion prolongée, l’état d’esprit qui est le nôtre quand nous vivons une guérison totale, quand nous obtenons ce que nous avons attendu très longtemps, quand nous sommes enfin parvenus à un résultat auquel nous avons aspiré pendant des mois ou même des années ? La même question peut se poser quand nous avons achevé une tâche qui a pris un certain temps, demandé beaucoup d’efforts. Les expériences peuvent être très différentes d’une personne à l’autre et même très étonnantes.
En l’occurrence, nous devrions ou nous pourrions vivre une vraie appréciation, jusqu’à exprimer en certains cas notre gratitude ; nous ne devrions vivre que du positif à tous les niveaux. Pareilles occasions permettent aussi ou pourraient permettre de réaliser le Divin ou la puissance de la vie. Nous ne sommes jamais seuls, jamais dépourvus, contrairement à ce que nous pourrions peut-être croire,. Des solutions et autres bénédictions surviennent là où nous ne les aurions pas attendues. Un cours en miracles nous dit : « Si je suis avec toi dans la solitude du monde, la solitude n’est plus ». Alors, l’appréciation pleine et prolongée, est-ce notre expérience ?
Soyons « honnêtes », cette expérience n’est pas la nôtre de façon courante, prononcée et continue. Et si c’était pourtant le cas, cela voudrait dire que nous en avons fini avec notre conditionnement. En attendant, celui-ci nous incite à la réaction et à la compensation. Dans le meilleur des cas, lorsque nous vivons de quoi être satisfaits, outre un temps d’appréciation évidemment possible, nous sommes pris par une forme d’excitation qui ne dure jamais très longtemps. Ici, je ne suggère pas que nous devrions nous attacher aux acquisitions ou aboutissements « heureux », mais si nous restons positionnés comme s’ils n’existaient pas, à quoi bon continuer de déplorer ce qu’il nous est donné de vivre ?
Il n’est strictement rien à vouloir, ni à refuser, mais il advient que nous sommes gratifiés de mille manières, même si nous ne nous en rendons pas compte. De toutes façons, tout est gratifiant, parce que tout est sensé, parce qu’il n’y a pas de hasard qui nous mettrait en vain face à certaines épreuves, mais parfois, les « bonnes fortunes » sont flagrantes et comment y réagissons-nous alors ?
• Ne pouvons-nous pas y croire ? N’y croyons-nous pas ?
• Banalisons-nous la chose, la vivons-nous comme « normale » ou ne la remarquons-nous même pas ?
• Nous montrons-nous particulièrement ingrats ? Manifestons-nous une forme d’égocentrisme ?
• En profitons-nous pour en vouloir plus, pour en attendre plus, pour en demander plus ?
• Traitons-nous la chose avec dédain, prêts à la « casser », à la laisser de côté ?
• Manifestons-nous une forme de supériorité, d’orgueil, d’arrogance, d’assurance présomptueuse ?
Plutôt que de vouloir encore et en vain une chose ou une autre, il est possible de chérir ici et maintenant l’idée pure et simple de vivre la pleine santé, toute relation harmonieuse ou la prospérité sous quelque forme que ce soit. Une idée pleinement appréciée a pour effet d’attirer ce qui lui correspond et les bonnes fortunes sont alors accueillies dans la même appréciation.. Et cela devient notre disposition à mesure que nous reconnaissons ce qui se passe en nous, plutôt que d’accuser autrui, le monde, la vie, les circonstances, la fatalité…
Jamais, nous ne considérons ou nous considérons peu la façon dont nous nous sommes « toujours » sentis traités, façon qui reste celle dont nous nous traitons nous-mêmes. Nous ne considérons pas notre « blessure ». Nous n’envisageons pas un instant notre conditionnement, manifeste… Et dès lors, nous « ne pouvons pas » nous intéresser à ce qui est directement en cause, à ce qui sous-tend ce fonctionnement invalidant, ce qui le maintient, le dirige, lui donne sa particularité.
Il s’agit d’un vieux programme (aux ramifications multiples) ou d’un encombrement mémoriel, de mémoires agglutinées, de mémoires familiales, transgénérationnelles, karmiques, ancestrales, collectives, multidimensionnelles… Retenez le qualificatif qui correspond le mieux à votre sensibilité. Ces mémoires représentent une sorte de filtres que nous ignorons à l’ordinaire, dont nous ignorons l’impact fatal. En tous cas, nous pouvons « aisément » identifier ce filtre grâce à sa tonalité distincte qui cristallise une blessure très particulière.
Si vous êtes davantage concerné par l’abandon, des vécus d’abandon jalonnent votre existence, de l’abandon ou de la négligence a surtout marqué son début. Vous pouvez avoir reconnu des ressentis douloureux profonds qui en témoignent. Or, d’autant plus si vous restez pris par « l’abandon », conditionné par ce syndrome, vous pourriez bien mettre au jour des mémoires antiques sous-jacentes : une mémoire d’abandons réels ; une mémoire d’orphelinat ; une mémoire de pénurie, une mémoire de totale impuissance ; une mémoire d’esclavage…
Si la dévalorisation est votre blessure principale, vous avez fortement tendance à tout comparer (vous-même et les circonstances). En maintes situations, vous vous sentez dévalorisé, sans voir que vous vous dévalorisez vous-même quoi qu’il en soit. Certes, en tant qu’enfant, vous avez pu vous sentir traité en objet, laid, sale ou au contraire très mignon (être pris pour un objet, même mignon, n’est pas valorisant), mais des mémoires spécifiques, archaïques vous hantent : une mémoire d’outrage à la pudeur, d’humiliation publique ; une mémoire de débauche, de prostitution, d’abus sexuels…
Si c’est la maltraitance qui a marqué votre existence, forcément dès le début, vous déplorez l’injustice en toutes circonstances, vous vous attirez des épreuves en tous domaines. Vous pourrez identifier des mémoires impliquant les autres blessures, mais il est probable aussi que vous puissiez laisser remonter une mémoire « moyenâgeuse » de torture, une mémoire de martyre, de persécution, une mémoire de viol, une mémoire de bourreau, une mémoire d’assassinat… Toutes les mémoires englobent à la fois (1) un éprouvé, (2) le fait de l’endurer et (3) le fait de l’infliger.
Dès lors que vous êtes concerné par la blessure de rejet, vous vous sentez ignoré, avez peur d’être ignoré et faites tout « et n’importe quoi » pour ne surtout pas l’être, vous assurant ainsi de l’être encore et encore. Vous êtes presque tiré d’affaires quand vous avez pu identifier votre jalousie maladive qu’en attendant, vous justifiez de façon plutôt maladroite. Soyez cool envers vous et soupçonnez d’abord une mémoire d’agression, de bataille, une mémoire d’exclusion, une mémoire de bannissement, une mémoire de lynchage (lynché/lyncheur), une mémoire d’infanticide.
Votre blessure de trahison, éventuelle, vous empêche de vous sentir à votre place, de la prendre ou vous fait (en vain) attendre qu’on vous la donne. Enfermé dans votre tête, dans votre tour d’ivoire, vous ne voyez « rien » de la réalité. Certes, vous vous sentez contraint ou empêché (déjà des mémoires), mais tout ressenti douloureux est aussi à associer aux mémoires persistantes, à des mémoires plus primitives, en l’occurrence une mémoire de calomnie, une mémoire de déshonneur, une mémoire d’emprisonnement, une mémoire de déportation, d’exil (lieu de résidence forcé).
Avec la compréhension que nos mémoires remontent à « loin » ou qu’elles dépassent nos seuls souvenirs, aucune proposée ici ne peut être interprétée comme une caricature. L’humanité a connu et connaît le pire et nous sommes de cette humanité. « Je suis un être humain, je postule donc que rien d’humain ne m’est étranger » (traduction d’un vers du poète latin Térence). Indépendamment de ce que le poète suggère ici, son vers revêt un sens profond, eu égard à notre responsabilité.
Puisqu’elle implique à la fois du « subi » et de « l’infligé », en elles-mêmes, une mémoire ne détermine pas forcément une blessure spécifique, mais chaque blessure se rattache à une mémoire distincte, notamment à travers un aspect marqué de celle-ci, ce qui aboutit donc à des mémoires différemment nuancées, à des mémoires annexes, secondaires. Par exemple, une mémoire d’abandon et une mémoire d’ennui dévorant peuvent raconter une même histoire. Et cette histoire comprend aussi bien des abandons subis que des abandons commis.
• Une mémoire d’abandons réel renvoie à des mémoires d’intérêt perdu, d’inutilité éprouvée, de solitude prolongée, d’insécurité affective, du sentiment d’être perdu…
• Une mémoire d’outrage à la pudeur (dévalorisation) renvoie à des mémoires de moquerie, de rabaissement, d’humiliation, de soumission, d’infantilisation, de frustration…
• Une mémoire de torture (maltraitance) renvoie à des mémoires d’accablement, de brutalité, de souffre-douleur, de harcèlement sans répit (et à toutes les autres mémoires)…
• Une mémoire d’agression (rejet) renvoie à des mémoires d’intrusion, d’importunité, de mensonge, de scandale, de jalousie, de diffamation…
• Une mémoire de calomnie, d’imposture, de déshonneur (trahison) renvoie à des mémoires de mise à l’écart (en quarantaine), de contrainte, d’empêchement, d’épée sur la gorge, de bouc émissaire (lequel est chargé des péchés et chassé au désert).
Les mémoires qui sous-tendent notre existence ou notre conditionnement sont une réalité indépendante des souvenirs ou informations que nous pouvons avoir concernant notre début de vie ou même (pour certains) des vies antérieures. Réels ou non, ces souvenirs sont eux-mêmes à rattacher aux mémoires, ni plus ni moins que nos vécus conscients déplorés. Telles que nous les évoquons ici, ces mémoires sont encore une sorte de voiles qui peuvent remonter à des temps immémoriaux, mais qui obscurcissent notre réalité d’aujourd’hui, indépendamment de visions, de souvenirs, d’informations diverses…
Ces mémoires ancestrales, provocantes, créatrices, donnent lieu à des vécus cruels et répétitifs. Elles sont à relier à la mémoire originelle et universelle qui est la « mémoire de séparation ». Je publie actuellement sur Facebook des énoncés consacrés à la « séparation » (cela nous occupera plusieurs mois). Nous pouvons assez aisément saisir la mémoire de séparation, mais toutes celles auxquelles nous sommes confrontés, qui sont plus spécifiques, renvoient toujours à la séparation.
Ainsi, l’accès à l’une ou l’autre de ses mémoires ancestrales ne fait pas appel à la mémoire, à la remémoration, mais à l’observation. Elle est en ce que vous vivez ou le sous-tend. Elle peut être reconnue, elle doit être reconnue, pour être enfin libérée, « pour être purifiée », précisent les enseignants ou les adeptes d’un procédé de libération, appelé « Ho’oponopono ». Ils nous disent que « Ho’oponopono » signifie « mettre les choses à leur juste place » (les rectifier ou les réparer). Ma propre pratique de Ho’oponopono m’a inspiré ce développement (très « personnel ») et je l’offre ici comme partage d’expérience, comme information, et non pas en tant qu’enseignant de la méthode.
Quand vous vivez un conflit ou n’importe quelle contrariété, prenez un petit moment pour saisir la mémoire qui pourrait être impliquée, qui « opère » à l’instant même, qui colore votre vécu, qui le « justifie ». Ne forcez pas et acceptez votre toute première impression (impression – et donc mémoire – de manque, de perte, de danger, de menace, d’impuissance, d’interdit…). Reconnaissez-la alors juste un peu plus et « face à elle », maintenant, reconnaissez aussi ce qui suit ou, au début, imaginez-le (ça suffira) et affirmez-le encore et encore :
• D’une manière ou d’une autre, vous avez mal, vous vous sentez plus ou moins mal. Bref, vous êtes « DÉSOLÉ » ! – « Je suis désolé » (= « j’ai mal »).
• Finalement, vous avez retenu cette mémoire, par ignorance, vous l’avez même alimentée, et elle n’a pas affecté que vous. Vous dites « PARDON » !
• Elle vous permet une libération que vous pouvez parfois sentir très vite : vous dites « MERCI » ! La gratitude joue un rôle de grande importance.
• Toute réaction fait là place à l’amour. Le « JE T’AIME » que vous dites enfin vous viendra assez tôt de façon de plus en plus naturelle.
Désolé ; pardon ; merci ; je t’aime. Désolé ; pardon ; merci ; je t’aime. Désolé ; pardon ; merci ; je t’aime. Désolé ; pardon ; merci ; je t’aime. Désolé ; pardon ; merci ; je t’aime…
Les paroles « je suis désolé », « pardon », « merci » (gratitude) et à l’évidence « je t’aime » expriment tous de l’amour et l’amour (véritable) ne dépend pas d’un destinataire défini. Or, si c’est plus facile pour vous au début, vous pouvez vous adresser à la mémoire, mais non pas à un « adversaire », ni à un problème. Et ce qui s’exprime alors, qui laisse être la bienveillance, est la sagesse que vous êtes. Chacun des quatre « mots » sont ordinairement expliqués et nuancés davantage, ce que je pourrais faire aussi à partir de ma propre exploration, mais, trop souvent, les explications ne servent qu’à ceux qui « résistent à se jeter à l’eau » !
En vérité, à ce stade, vous avez « besoin » de pratiquer et non pas d’en savoir plus. « Besoin » ou non, vous avez surtout la possibilité de le faire (si le cœur vous en dit). Dès le début, l’expérience apporte une foule de compréhensions, de prises de conscience et de libérations. Cet accueil bienveillant, forcément nouveau, de chaque mémoire pour la première fois reconnue a pour effet de la purifier, de la libérer, de l’effacer. Pratiquez quelques fois, quelques jours, quelques semaines… et les effets vous émerveilleront.
Provenant d’une forme de sagesse, la réponse « Ho’oponopono » que nous apportons à un malaise qui se présente à nous, peu importe ce qui semble le causer, laquelle réponse est (bientôt) expression de paix et d’amour, se substitue à la posture intérieure ordinaire : jugement, agressivité, culpabilisation… À ce premier niveau, il y a donc une transformation radicale immédiate et ce n’est qu’un début ! Les effets nous surprennent, d’autant plus qu’ils impactent très rapidement notre environnement. Ho’oponopono décuple les manifestations heureuses et synchrones.
Chacune de ces vieilles mémoires qui vous entenaille n’est pas personnelle et elle en embrigade d’autres de même, comme ceux avec qui vous pouvez être en conflit. Voilà ce qui explique un constat merveilleux que vous ferez peut-être tôt ou tard : la mémoire que vous libérez n’existe plus non plus pour vos « adversaires occasionnels », pour vos enfants, pour vos proches, pour vos descendants… L’empreinte glaciale ou encore « l’ambiance mémorielle » a laissé la place à la lumière, à la chaleur, à la paix, à l’amour. N’est-ce pas magnifique d’être dans une pratique, en fait dans une disposition, dont les effets bénéficient à tout son environnement, qui va au-delà de ses seules préoccupations personnelles ? Il est doux et gratifiant de contribuer à l’Harmonie de notre humanité.
« Ho’oponopono » implique notre « responsabilité » à 100% (voir ma chronique précédente sur le sujet – septembre 2019), s’agissant de ce qui se présente à notre conscience, de ce qui nous affecte d’une manière ou d’une autre. Rappelant « l’assistance à personne en danger » (dont le défaut peut constituer un délit), notre propre rencontre avec toute mémoire est au minimum une possibilité d’intervenir en faveur d’autrui, voire une invitation à le faire, même si en l’occurrence, la première personne en danger est soi-même. Et »l’intervention en faveur d’autrui » est ici l’effet de traiter la mémoire que nous partageons avec lui. Nous ne cherchons pas à « guérir » quiconque, nous œuvrons à la libération des mémoires forcément collectives…
La pure et simple reconnaissance de nos mémoires malencontreusement créatrices a pour effet immédiat la disposition bienveillante à les « couper », à les voir « être coupées ». Ce n’est que par ignorance que nous y restons attachés. Elles constituent des liens inconscients très puissants. Ainsi, connaissez-les, reconnaissez-les, ou sachez au moins qu’elles existent. Le sachant, vous pouvez pratiquer Ho’oponopono à partir de ce que vous reconnaissez en vous, sans le justifier, sans rien en penser : réactions (jugement, lamentation, indignation, rumination…), ressentis douloureux (tristesse, peur, angoisse, regret, remords, honte, culpabilité…).
Si vous êtes déjà un pratiquant assidu de Ho’oponopono, vous nous direz ce qui manque d’essentiel dans cette évocation relativement brève, à moins que vous y trouviez de quoi approfondir et apprécier mieux votre pratique. Si c’est au contraire pour vous une totale découverte et que vous avez hâte d’en savoir plus, vous trouverez aisément et abondamment de quoi le faire sur YouTube et en lisant l’un des nombreux livres consacrés à Ho’oponopono.
Il existe des approches de Ho’oponopono plus ou moins différentes, voire très différentes, et je me garderai bien d’en conseiller une plutôt qu’une autre. C’est à mon exploration ou expérience de Ho’oponopono que je dois la reconnaissance de ses effets à tout le moins surprenants. Je fais confiance à votre propre ressenti pour trouver au besoin ce qui vous convient le mieux.
Nos conditions de vie et les circonstances auxquelles nous sommes confrontés reflète notre état de conscience. Que quelque chose bouge intérieurement et du changement se produit à différents niveaux, aussi à l’extérieur. Plus nous nous disposons à notre « libération », Nous ouvrant alors à l’amour guérisseur et créateur, plus nous permettons de se présenter à nous ce dont nous avons besoin pour intensifier notre épanouissement : « Aide-toi et le ciel t’aidera ! » Nous n’avons pas tous les mêmes besoins.
• « Bien sûr que Dieu peut être atteint directement, car il n’y a pas de distance entre Lui et Son Fils. Avoir conscience de Lui est dans la mémoire de chacun, et Sa Parole est écrite dans le cœur de chacun. » (Un cours en miracles)
• Toutes nos options réactionnelles ou compensatrices reposent sur des ressentis douloureux réprimés, ceux-ci sur des circonstances vécues dans la non-expression, et le tout sur de vieilles mémoires familiales et/ou collectives.
• Les mémoires collectives sont plus ou moins « virulentes », et celles que l’on n’aime pas, que l’on n’accueille pas, on les renforce.
• Notre fusionnement inconscient avec des mémoires ancestrales cause et maintient nos identifications (limitantes), nos blessures, notre blessure principale, tout notre conditionnement.
• À l’inverse de ce que l’on croit, on ne doit pas notre épreuve du moment à Pierre, à Paul ou à Jacques, mais à des mémoires stimulées grâce à Pierre, Paul ou Jacques que l’on peut d’ailleurs remercier (discrètement) puisque ces mémoires vont pouvoir être effacées.
• Dès lors que des mémoires nous visitent, il nous appartient de nous ouvrir à leur libération, de les accueillir avec amour pour ce faire : reconnaissons-les, comme tout ce qui est, de façon intime.
• Si vous demeurez la proie d’une mémoire d’hostilité, vous êtes en lutte « permanente », d’une mémoire d’interdit, vous passez d’une envie à l’autre, d’une mémoire d’injustice, vous ne pouvez que vous plaindre, d’une mémoire d’impasse, vous vous sentez toujours bloqué ou en conflit…
• Beaucoup de femmes ont à composer avec une mémoire de « femme objet », de « femme outil », de femmes sans plaisir, une mémoire de subordination…
• De nombreux handicapés ont à composer avec des mémoires d’ostracisme (comme bien d’autres), mais encore des mémoires d’eugénisme, d’extermination…
• Ceux qui n’ont pas pour eux-mêmes le moindre respect peuvent rester inscrits dans une mémoire d’enfants abusés dans tous les domaines (travailleurs, proies sexuelles, responsable de sa fratrie…).
• Sachant qu’elle nous informe d’une mémoire en nous à libérer, chaque « contrariété » devient ultimement une aubaine, une occasion de plus de nous rapprocher de notre véritable nature.
• La pratique de Ho’oponopono ne nous prend pas de temps et nous en fait gagner dès lors que nous la substituons aux ruminations incessantes, aux lamentations et indignations rebattues pour lesquelles nous ne comptons pas notre temps.
• Quelles que soient nos blessures, nous avons tous en commun une même grosse mémoire : une mémoire de séparation et de péché illusoires.
• En étant disposé à reconnaître nos mémoires ancestrales et préjudiciables, à ce qu’elles soient libérées, Nous finissons par retrouver aussi la mémoire de notre véritable nature, de notre réalité divine, la mémoire universelle de l’unité.
• « Il est un lieu en toi où ce monde entier a été oublié, où nulle mémoire de péché et d’illusion ne subsiste encore » (Un cours en miracles)
• – « La lumière que tu vois, en vérité c’est l’obscurité. L’obscurité qui t’effraie, c’est en vérité la lumière. Tu es dans un monde inversé. » (Riad Zein – Esprit Pono)
Commentaire
Les mémoires non considérées, des empreintes à peine voilées (+ Ho’oponopono) — Aucun commentaire
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